Regards sur la collection

Exposition
Arts plastiques
Musée de la création franche Bègles
Exposition collective

Complément d'information

Communiqué de presse

Marie-Claire Guyot est née en 1937. Avec sa soeur, elles sont élevées comme des jumelles, partageant leurs jeux et les paysages fantastiques qu’elles inventent. Elle commence à peindre en 1961, quand elle s’établit en Italie. Elle vivra à Venise, puis à Turin et enfin à Milan.
Sa rencontre avec Louis Deledicq la confortera dans sa création. Elle lui apportait régulièrement ses oeuvres, de véritables accouchements qu’à la fin, elle ne voulait plus montrer à personne, pas même à ses filles. Car l’oeuvre secrète de cette artiste est un enfantement solitaire dans la douleur ; les larmes et le sang jaillissent de ses personnages immenses ou minuscules imbriqués ou sortant des bouches et des ventres, les uns des autres. Tout un peuple de géants et de lilliputiens interdépendants ou parasites, certains hybrides avec des membres dotés de têtes mi animales mi humaines, envahit la feuille de dessin. Certains personnages, plus frustres mais tout aussi inquiétants, écarquillent des yeux sombres et montrent des dents particulièrement acérées.
Marie-Claire Guyot a beaucoup exposé (la partie de son travail plus proche de l’art contemporain) en Italie, mais aussi à Barcelone et à Belgrad. Elle est décédée en 1991, quittant son étrange univers dont une partie repose à Bègles.


Jean-Marie Heyligen est né en 1961. Il est placé au Home André Livémont pour handicapés mentaux, dans la région d’Ath, en Belgique.
Il commence à peindre, dessiner et graver en 1981 lorsqu’il intègre l’atelier de peinture Cell Art Group qui vient d’ouvrir ses portes. Ne sachant ni lire ni écrire et son vocabulaire étant très limité, le graphisme est pour lui le mode de communication qu’il possède le mieux et avec lequel il va communiquer avec l’extérieur. Jean-Marie Heyligen met en scène son propre univers en peignant des personnages composés de striures colorées. Cette manière très personnelle d’apposer la couleur, zone par zone, fait vibrer ses peintures et chanter le dessin. Il réalise également des gravures.
Ce créateur vit à Aubechies, en Belgique. Son oeuvre a fait l’objet de nombreuses expositions et fut mise en valeur par le Centre de Recherche et de Diffusion d’Art en Marge à Bruxelles. Elle est présente dans la Collection Outsider de Londres et dans la Collection Neuve Invention de Lausanne.


Alain Lacoste est né le 10 décembre 1935 à Laval, en Mayenne. Il passe sa scolarité dans une école religieuse, pratiquant le dimanche, le solfège et le dessin, ainsi que le veut toute bonne éducation bourgeoise. Après le baccalauréat, il suit les cours de Khâgne et devient professeur d’histoire. Après son mariage, il enseigne sans grande conviction à Béthune puis à Aurillac. Ensuite, il demande sa mutation à l’INRP de Clermont-Ferrand mais il subit une grave dépression et reste un an en maison de repos. Il rencontre alors une institutrice qui deviendra sa nouvelle compagne. De 1970 à 1975, il est responsable de la revue « L’actualité des Arts plastiques » à l’Institut pédagogique de Paris.
C’est à cette époque qu’il commence à peindre des nus d’après photographie et à réaliser sur ses palettes des petits dessins d’une autre manière qui prendront finalement le dessus dans son oeuvre. Entre-temps, il devient fonctionnaire à la Ville de Paris pour trois ans puis regagne sa Mayenne natale en 1979 où il est responsable des services du Budget puis travaille aux Affaires Culturelles de Laval. Sa rencontre avec Robert Tatin est déterminante dans son parcours pictural.
Aujourd’hui à la retraite, Alain Lacoste vit à Athée. Il réalise des sculptures à partir de bois de récupération ou de souches, peint sur toutes sortes de matériaux de rebut et dessine sur des photographies de magazine dont il détourne le sens. Il exploite à merveille l’imprévu, les taches, les supports hétéroclites dont son inventivité le pousse à s’emparer. Il écrit également ses fameuses « lacosteries » composées essentiellement de notes d’atelier.


Serge Petrovitch est né sous les bombardements le 1er octobre 1943 à Elne, dans les Pyrénées Orientales. Il est le fils d’un père yougoslave cordonnier et d’une mère espagnole. Dans son enfance, une méningite va ravager sa vie et il en restera très diminué. Il va alors travailler tous les jours au Centre d’Adaptation par le Travail non loin de Perpignan où il rencontre celle avec qui il veut se marier. Devant l’hostilité de sa famille, le couple décide de lui forcer la main en donnant naissance, en 1968, à deux filles : Sabine et Marie-France qui est handicapée mentale.
Serge Petrovitch travaille sur toutes sortes de matériaux mais surtout sur le tissu et le carton. Il peint de nombreux portraits, par grandes séries, mais aussi des maisons et des animaux, avec une préférence pour le canard. Ses oeuvres, aux accents expressionnistes, expriment une certaine violence. La peinture est pour lui une véritable thérapie et le moyen de communiquer pour se faire comprendre des autres. Claude Massé le rencontre en 1974 et acquiert ses oeuvres dont il a fait donation d’une trentaine au Musée de la Création Franche.
Serge Petrovitch est mort le 12 décembre 1997, à l’âge de cinquante-quatre ans, à la suite d’un accident.

Autres artistes présentés

Marie-Claire Guyot, Jean-Marie Heyligen, Alain Lacoste, Serge Petrovitch

Horaires

Tous les jours, de 15 heures à 19 heures (sauf jours fériés)

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Musée de la création franche 58, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny 33130 Bègles France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020