Regards sur la Collection

Exposition
Arts plastiques
Musée de la création franche Bègles
Le Musée de la Création Franche présente de nouveaux « Regards sur la Collection » consacrés aux oeuvres de quatre artistes représentés au sein de ladite collection qui augmente considérablement au fil des mois, offrant ainsi à découvrir les multiples facettes de la Création Franche. Il s’agit de : François Baloffi, Maggie Daems, André Labelle, Martine Lamy.

Complément d'information

Communiqué de presse

François Baloffi est né à Collioure en 1888. Passionné par les grands navigateurs, il devient mousse puis marin pour le compte des Postes et Télécommunications et a l’occasion de voyager sur le Normandie en 1909. C’est à l’âge de la retraite qu’il commence à peindre, considérant sa création comme une distraction et la montrant peu.
Les oeuvres que possèdent aujourd’hui le Musée de la Création Franche proviennent de la collection « d’art autre » dont Claude Massé à fait une importante donation en 1989 puis en 1997. C’est en 1974 qu’il découvre le travail de cet artiste pour lequel il organisera une exposition au Château Royal de Collioure en 1977. Peu après, Alain Bourbonnais de La Fabuloserie lui achète une vingtaine d’oeuvres. Il s’agit de peintures faites sur des sacs d’engrais transparents. François Baloffi aime raconter la vie des individus qu’il représente de manière naïve, mélangeant peinture et textes écrits à l’encre sur le côté du tableau, comme une lettre qui a valeur de témoignage historique. On retrouve bien évidemment des scènes marines mais aussi rurales et citadines qui témoignent de la vie d’un autre siècle où l’on se déplaçait encore en diligence !
François Baloffi, l’homme à la casquette de marin et au costume de toile bleue à la Mao, meurt en 1979 laissant deux fils et une fille.


Maggie Daems est née en 1937 dans le nord de la Belgique. Elle réside aujourd’hui à Meyrin, en Suisse. A l’âge de neuf ans, après le décès de son père, elle se réfugie dans le dessin, remplissant les pages de ses cahiers de brouillon. Puis elle se marie et devient mère de famille.
Ce n’est qu’à la fin des années 70, à la suite d’une grave opération, qu’elle recommence à dessiner, explorant diverses techniques : encre de Chine, aquarelle, gouache, crayons de couleurs. Elle donne ainsi naissance à une sarabande de personnages aux membres élastiques qui dansent et se superposent sur le papier. Sa rencontre avec Rosemarie Koczÿ fortifie en elle ce besoin de créer, de se mettre à l’abri des mauvais coups infligés par la vie. Les êtres - aux mains semblables à des pétales de fleurs - qu’elle dessine sur le papier, d’un trait net et délié, évoluent en quasi apesanteur, exécutant d’incroyables pantomimes, aussi fragiles et fugitifs que l’air par lequel ils semblent mus. Une sorte de pièce de théâtre écrite en filigrane sur le vécu de l’artiste et des irrépressibles émotions dont elle libère ainsi le trop plein.
Maria Magdalena (de son véritable prénom qu’elle déteste) a en apparence un air sage, mais elle reste une grande sensitive et nous transmet de vives émotions à travers ses êtres arachnéens si expressifs.

André Labelle est né en 1934 à Villeneuve-sur-Lot où il réside encore actuellement après avoir longtemps exercé le métier de jardinier. Passionné de peinture, au début il commence à travailler d’après nature, mais très vite il abandonne toute contrainte pour laisser libre court à son imaginaire en acceptant de laisser naître sous ses mains une multitude d’êtres pour le moins bizarres. Car son inspiration, il la puise à l’évidence dans le ciel et plus exactement dans tout ce qui émane de la planète Mars. En effet, ces êtres, animaux ou objets sont tous authentifiés sous l’étiquette « martienne » que l’artiste leur appose invariablement, attestant de leur provenance céleste.
Utilisant des markers ou de l’acrylique, André Labelle peint sur des supports variés : cartons d’emballage ou cailloux, parfois sur des branches ; sa palette se réduisant à quatre ou cinq couleurs : bleu, rouge, noir, ocre jaune et quelques touches de vert. A la manière d’un puzzle coloré, écailles, cercles, spirales et striures prolifèrent et s’articulent jusqu’à former ces étranges créatures aux yeux proéminents que l’on dirait tombées des étoiles dans les mains de ce jardinier extraordinaire qui cultive et nous fait partager son rêve d’infini.


Martine Lamy est née en 1961 dans le Limousin où se déroule son enfance. Depuis 1998, elle réside à Bègles. En 1983, elle s’installe à Paris pour poursuivre ses études et commence à peindre de manière autodidacte. Parallèlement, elle écrit de nombreux récits et c’est l’écriture qui prendra momentanément le pas sur la peinture. Passionnée de littérature, elle fonde en 1992 la revue « De l’autre côté du mur » et les éditions du même nom qu’elle anime, publiant notamment des créateurs de la mouvance singulière.
Elle reprend ses pinceaux en 1995 pour réaliser de petites gouaches qui naissent autour des tâches d’encre projetées de manière hasardeuse sur le papier. Il en surgit des visages et des bustes archaïques presque exclusivement féminins. Cette féminité exacerbée célèbre des femmes et des fillettes aux bouches closes, aux yeux de braise et aux chevelures léonines. Mi vierges sages mi sauvageonnes, elles semblent nous inviter à partager leur univers sylvestre, sorte de Paradis caché de l’enfance que l’artiste garde intact. Il se dégage de ces dessins, de facture naïve, une impalpable ambiguïté. Les aplats du début font maintenant place à des couleurs plus transparentes exaltées par la magie de l’eau en ses sinuosités imprévisibles. Les yeux, toujours d’un noir intense teintés d’éclats de lumière, à la fois scrutateurs et hypnotiseurs, interpellent le regard de l’autre qu’ils cherchent à capturer pour l’emmener de l’autre côté... du côté de la vie dont ces femmes sont l’énigme et le creuset.

Autres artistes présentés

François Baloffi, Maggie Daems, André Labelle, Martine Lamy

Horaires

15 heures à 19 heures, tous les jours, y compris le dimanche

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Musée de la création franche 58, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny 33130 Bègles France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022