The Real Show

Exposition collective
Exposition
Arts plastiques
CAC Brétigny Brétigny-sur-Orge
Signe Pouce vers le haut

Concept copyleft voué à être décliné en plusieurs opus, «The Real Show» se déploie en différents endroits du globe. La première occurrence, qui se tient au CAC Brétigny, est l’épisode pilote d’une série sur le modèle télévisuel ou cinématographique, avec spin-off, prequel, reboot et autre sidequel à venir. Inclusif et réflexif à la fois, rebondissant au centre d’art, en ligne et dans l’espace public à travers des vidéos, des podcasts, des émissions, des performances et des éditions, «The Real Show» creuse et expose les mécanismes ascendants et descendants de la popularité et de ses représentations. 

Nos représentations de ce qui serait populaire sont utilisées par les médias, des grands groupes aux youtubeur·euse·s ou tik-tokeur·euse·s, afin d’asseoir une autorité capable d’influencer nos affects comme nos comportements socio-politiques. D’ailleurs, le spectacle permanent de la politique qui conçoit aujourd’hui ses récits selon l'écriture de la série («personnages refuges», suspens, rythme sans temps mort, climax, clash…) semble donner raison à Roland Barthes qui déjà envisageait les limites d’un divertissement culturel adressé à celui qu’il nomme le «spectateur populaire», qualifié d’influençable. Karl Kraus puis Pierre Bourdieu soulignaient, eux, l’influence de la culture «pop» sur les médias, et l’homogénéisation qui en découle. Certaines théories populistes, comme celles de Chantal Mouffe, semblent poser la dichotomie autrement: les médias de masse et leurs outils légitimant une culture des classes dominantes, il faut laisser au peuple la possibilité de s’exprimer par lui-même. Le partage de certains gestes, chansons ou de tout autre acte culturel, sur les réseaux sociaux ou ailleurs, permet justement la construction de communautés à rebours des dynamiques normatives. Comme l’ont montré les cultural studies, un média populaire peut être vecteur de changement ou d’idées non conformistes. Le développement de cultures à la fois massives et alternatives par le biais de chaînes et plateformes de streaming confirme cette tendance, allant à l’encontre d’une vision classiste du savoir. Dans cet écosystème des représentations, l’anonymat va être alors craint ou au contraire désiré comme un refuge.

Au CAC Brétigny, les artistes invité·e·s pour «The Real Show» mettent en scène des formats médiatiques (talk-show, tutoriel, meeting politique…), afin d’en révéler les écueils idéologiques autant que les principes émancipateurs (Zeyno Pekünlü, Martha Rosler, Hannah Black, Qingmei Yao). Les chorégraphies sociales d’Erick Meyenberg, Christian Jankowski et Santiago Mostyn rendent prégnante la perméabilité entre le monde des images et celui des corps—l’influence de l’un sur l’autre. Les œuvres historiques de Luis Pazos et Martha Rosler rappellent que la normalisation des comportements à travers l’image n’a pas attendu les réseaux sociaux pour s’installer. Il s’agit de plaire et la notion d'attractivité, touche aussi de près les institutions culturelles (Sean Raspet, Thomas Geiger / Kunsthalle3000) et l’artiste lui-même (Gwendal Coulon). Quels sont les processus de circulation favorisant l’émergence du «populaire»? Ghita Skali et Aslı Çavuşoğlu proposent des journaux véhiculant des rumeurs, légendes urbaines et autres prophéties politiques. Elles marquent l’importance des mécanismes de la construction de l’opinion, au même titre que Virgile Fraisse avec son nouveau film centré sur le lanceur d’alerte Christopher Wylie. Après BCC Channel, The Big Conversation Space (Clémence de Montgolfier & Niki Korth) poursuit la réalisation d’émissions de télévision en ligne avec The Talking Cure, dispositif d’usage en même temps que de community management de l’exposition; Ask Addoley + Anna (Addoley Dzegede & Anna Ihle) s’emparent quant à elles de Spotify pour réaliser de nouveaux podcasts de leur émission de conseils. Enfin, l'anonymat, outil d’émancipation autant que de décharge de responsabilité, est mis en voix par Hanne Lippard et Nora Turato. 
Les enjeux dégagés par ces pièces se jouent à un niveau international. Ainsi le 49 Nord 6 Est–FRAC Lorraine à Metz, la Cité internationale des arts à Paris, sandwich à Bucarest, The Latvian Centre for Contemporary Art à Riga, et PLATO à Ostrava proposeront également leur propre «Real Show», où l’on pourra retrouver certain·e·s protagonistes du pilote. Les lieux s’invitent aussi dans ce premier épisode par des propositions d'artistes, faisant résonner la problématique dans d’autres contextes. 

Exposition à voix multiples, «The Real Show», lancé à l’aube des élections présidentielles en France, ouvre un espace entre le privé et le public, le divertissement et le politique, là où la scène et l'intime font spectacle commun.

Agnès Violeau et Céline Poulin

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Complément d'information

Vernissage Dimanche 16 Janvier.

Commissaires d'exposition

Partenaires

L'exposition «The Real Show» bénéficie de prêts des collections KADIST (Paris) et du 49 Nord 6 Est–FRAC Lorraine (Metz), ainsi que du soutien de la Cité internationale des arts (Paris), de l'OCA, Office for Contemporary Art (Norvège) et du Théâtre Brétigny. «The Real Show» est conçue en partenariat avec le 49 Nord 6 Est–FRAC Lorraine (Metz), PLATO (Ostrava, République Tchèque), sandwich (Bucarest, Roumanie), le Latvian Centre for Contemporary Art (LCCA, Riga, Lettonie) et la Cité internationale des arts (Paris). Le CAC Brétigny est un établissement culturel de Cœur d’Essonne Agglomération. Labellisé Centre d'art contemporain d'intérêt national, il bénéficie du soutien du Ministère de la Culture—DRAC Île-de-France, de la Région Île-de-France et du Conseil départemental de l’Essonne, avec la complicité de la Ville de Brétigny-sur-Orge. Il est membre des réseaux cTRAM et d.c.a.

Horaires

Entrée libre. Ouvert du mardi au samedi de 14h à 18h.
Nocturnes les soirs de représentation au Théâtre Brétigny.

Tarifs

Entrée libre

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

CAC Brétigny Cœur d'Essonne Agglomération Rue Henri Douard 91220 Brétigny-sur-Orge France

Comment s'y rendre

Accès depuis Paris en RER C (30 minutes environ):
  • Toutes les 15 minutes depuis Paris, trains BALI, DEBA, DEBO, ELBA direction Dourdan, Saint-Martin d’Étampes. Depuis Dourdan et Saint-Martin d’Étampes, trains LARA, PARI, DEBO direction Saint-Quentin en Yvelines, Gare d’Austerlitz, Invalides.
  • Toutes les 15 minutes depuis Dourdan et Saint-Martin d’Étampes, trains LARA, PARI, DEBO direction Saint-Quentin en Yvelines, Gare d’Austerlitz, Invalides.
  • De la gare de Brétigny, suivre la direction Espace Jules Verne, prendre le boulevard de la République, continuer sur la place Chevrier et au rond-point prendre sur la gauche, rue Henri Douard.
Accès en voiture:
  • Depuis Paris, A6 direction Lyon, sortie Viry-Châtillon, Fleury-Mérogis, puis Brétigny centre.
  • Depuis Évry, francilienne direction Versailles, sortie 39B direction Brétigny.
  • Depuis Versailles, francilienne direction Évry, sortie Brétigny centre.
  • Depuis Étampes, RN20 direction Paris, sortie Arpajon—Égly—Brétigny-sur-Orge—Saint-Vrain.

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Dernière mise à jour le 13 octobre 2022