QIU SHIHUA

Visible...Invisible
Exposition
Arts plastiques
Galerie Karsten Greve Paris 03
Qiu Shihua, Sans titre, 2018, huile sur toile, signé et daté en bas sur la tranche gauche, 82,5 x 172 x 3 cm. Photo : Christoph Münstermann

Après le succès des expositions de 2015 et 2018, la Galerie Karsten Greve est heureuse de présenter une nouvelle exposition personnelle du peintre chinois Qiu Shihua dans son espace parisien, avec une sélection d’une quinzaine de toiles inédites réalisées entre 2000 et 2019.

La nature a toujours été au cœur du travail de l’artiste. Jamais titrées, les œuvres de Qiu Shihua n’ont aucune intention ni strictement représentative, ni proprement figurative - il peint des paysages basés sur des impressions allégoriques du monde. Au premier regard, les toiles paraissent vides – découvrir ou non les paysages éthérés est alors une question d’intuition et de confiance. Les peintures changent en fonction de la lumière et de la distance du spectateur, des détails apparaissent et disparaissent dans un ballet fluide de touches de pinceau. Comme face aux toiles impressionnistes, on n’y voit rien[1] si on regarde de trop près. Lors de son premier voyage en Europe en 1984, Qiu Shihua découvre Claude Monet et ce mouvement pictural où l’impression est clé. « Ce que je ferai, ce sera l'impression de ce que j'aurai ressenti », disait Claude Monet, et Qiu Shihua s’approprie ce concept. Il traduit les souvenirs inspirés par les « atmosphères naturelles », à la manière des peintures tardives de William Turner. Qiu Shihua puise son inspiration dans le Shanshui, une tradition picturale apparue au IVème siècle en Chine du Sud. Un peintre Shanshui ne cherche pas une représentation illusionniste ou réaliste, il travaille parfois en n’ayant jamais vu le paysage qu’il peint. L’important est de peindre les sensations que l’idée de la vue procure à l’esprit. Qiu Shihua reste fidèle à cette ancienne tradition picturale de son pays, dont il garde des codes visuels : l’absence de perspective linéaire et le rythme des motifs par des vides pour engager le spectateur dans la contemplation active. Il va plus loin dans ses recherches et se réapproprie le Shanshui à travers une technique occidentale, préférant la peinture à l’huile à l’encre usuelle. Le résultat est unique – ni paysage, ni abstraction totale, mais une fusion entre l’ancestral et le contemporain, l’occidental et l’oriental.

[1] « La peinture y révèle sa puissance en nous éblouissant, en démontrant que nous ne voyons rien de ce qu'elle nous montre. On n'y voit rien! Mais ce rien, ce n'est pas rien. », a écrit l’historien de l’art Daniel Arasse.

Artistes

Adresse

Galerie Karsten Greve 5 rue Debelleyme 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 15 juillet 2021