Programmes courts Medium Cinéma

Le Centre national des arts plastiques répond à l’invitation de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris et projette les 4 et 5 décembre 2012 des œuvres soutenues dans le cadre du dispositif Image/mouvement.

4 décembre - de 17h30 à 21h

Marie de Brugerolle, Who is That Guy ? Tell Me More. A Portrait of Guy de Cointet, 2010, 90’
Ce portrait de l’artiste Guy de Cointet (1934-1983) se compose d’entretiens et de témoignages, ponctués de documents, recueillis par la réalisatrice sur dix ans. John Baldessari, Larry Bell, Morgan Fisher, Paul McCarthy... contribuent à dresser le portrait d’un artiste disparu, ainsi que celui d’une génération, d’un milieu artistique, et d’un genre artistique : la performance.

Florence Pezon, Kaspar Film, 2011, 57’
Le film de Florence Pezon monte plusieurs récits parallèles structurant l’espace filmique, ainsi que plusieurs époques de l’histoire « d’enfants sauvages», celle de Kaspar Hauser, trouvé un matin de 1829 sur une place de Nuremberg, celle de Susan Wiley, connue sous le nom de Genie, enfermée sans soin jusqu’à l’âge de 13 ans et « découverte » en Californie en 1970. Ces récits de vie évoqués en voie off ou décrits dans le plan par le montage de documents, portent sur le langage absent et les sensations sans images. La cinéaste conçoit son cinéma comme un espace pour des enquêtes qui prennent la forme de récits poétiques. Kaspar Film est cette enquête de l’innommé.

Vincent Gérard et Cédric Laty, By The Ways, A Journey with William Eggleston, 2005, 87’
Filmée en douze chapitres, les deux réalisateurs livrent une enquête décousue et labyrinthique placée sous l’égide d’Alfred Hitchcock, qui porte sur la figure du photographe William Eggleston. Entreprise à travers l’Europe et les États-Unis à la manière d’un road movie, l’enquête sédimente peu à peu les preuves et les traits de ce personnage armé d’un Leica filmé à distance qui livre néanmoins un très grand nombre d’éléments de son art photographique, au fil de la parole.

5 décembre - de 18h à 21h30

Ange Leccia, Azé, 1999, 70’
Conçu sans paroles, Azé met en évidence une matière filmique extrêmement dense, dont les séquences tournées en Afrique du Nord, sont agencées selon un principe de dérivation : les images et les plans semblent toujours dévier de leur trajectoire première, par répétition, dédoublement ou segmentation. Le film invente son propre mode temporel étiré que souligne la matière sonore, faite de sons enregistrés, de bruits, de musiques. À son tour, le spectateur est invité à recomposer l’ensemble du récit qui est livré d’une manière dispersée et fragmentaire à l’ouverture du film.

Charles de Meaux, Marfa Mysteries, A concert for the UFO, 2006, 66’
Charles de Meaux poursuit une oeuvre cinématographique singulière qui interroge l’interface fine entre Histoire et fiction, entre récit et géographie politique. Stanwix, Le Pont du Trieur, conçu en collaboration avec Philippe Parreno, Shimkent Hotel, constituent des objets cinématographiques d’un troisième type qui multiplient les niveaux d’intelligibilité : journal filmé, récit indirect, précis de géographie et d’histoire, fiction politique. Entre science-fiction et politique-fiction, les films de Charles de Meaux cheminent par détours et corrélations indirectes, afin de mieux analyser des réalités énigmatiques. Charles de Meaux filme les musiciens du groupe américain The Secret Machines, à Marfa, ville du Nouveau Mexique, lieu de travail et de vie de l’artiste Donald Judd. Le film restitue la rencontre entre la musique et l’architecture, puis le concert que le groupe organise dans le désert proche pour les UFOS, et autres ovni et astéroïdes censés peupler la nature dans cette zone proche de Roswell. Le film performe la préparation du concert – le film est tout aussi bien un documentaire sur la musique et la préparation du concert – que sur lui-même.