La nouvelle adresse, textes d’artistes pour les habitants de Pantin

Commande du Cnap, en partenariat avec la ville de Pantin
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La nouvelle adresse, textes d'artistes pour les habitants de Pantin

À l’horizon 2024, le Cnap s’installera au 81 rue Cartier-Bresson à Pantin.

Dans ce contexte, le Cnap initie des interventions et des collaborations artistiques avec la ville, et ses habitants et habitantes. La commande « La nouvelle adresse, textes d’artistes pour les habitants et habitantes de Pantin », en partenariat avec la ville de Pantin, fait suite à la manifestation La nouvelle adresse, une ouverture temporaire et unique du bâtiment avant travaux, qui s'est tenue du 14 au 16 septembre 2018. 

Depuis cette date, et jusqu'en 2024, le Cnap propose ainsi aux pantinois et pantinoises qui le souhaitent de recevoir, par la poste, des textes inédits d’artistes. Plus de 20 artistes ont déjà participé.
Les habitants et habitantes volontaires deviennent dépositaires et gardiens d’une série d’œuvres d’art, inscrites dans la collection du Cnap sous une forme immatérielle. L’art, la fiction et la poésie s’immiscent ainsi dans le quotidien, discrètement, mais de manière intime et directe.

Si vous habitez à Pantin et que vous souhaitez participer et recevoir chaque mois un texte d'artiste dans votre boite aux lettres, inscrivez-vous !

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Les artistes participants

Novembre 2018 : Jeanne Moynot

Jeanne Moynot est née en 1985, elle vit et travaille à Pantin. Naviguant librement de la black box au white cube, elle crée des projets pluridisciplinaires mêlant performance et installation qu’elle montre régulièrement en France et à l’étranger (Musée National de Bucarest, 3bisf, Tripode, Centre Pompidou, Musée de la Chasse, Festival Actoral, Fondation Ricard). Elle travaille actuellement sur Belles Plantes, un spectacle en collaboration avec Anne-Sophie Turion, qui sera présenté à l'automne 2019 au Théâtre de la Cité Internationale dans le cadre du programme New Settings de la Fondation Hermès.

Site internet de l’artiste 

Pour sa contribution au projet des textes d’artistes pour les  habitants de Pantin, Jeanne Moynot propose au destinataire de suivre un mystérieux itinéraire tout en lui confiant des anecdotes qui la lient aux rues pantinoises.

Décembre 2018 : Marco Godinho

Né en 1978 au Portugal, Marco Godinho vit et travaille entre Paris et le Luxembourg. Traversée par la littérature, la poésie la philosophie et nourrie par une vie rythmée de déplacements continus marqués par la diversité – qu’elle soit sociale ou culturelle –, l’œuvre de Marco Godinho offre une réflexion sur les questions d’exil, de territoire, de géographie, d’immigration. « Voyageur nomade » comme il aime à se définir, Marco Godinho trace les contours d’une « carte d’un monde façonné par les trajectoires personnelles, biographiques et multiculturelles »,  destinée à s’interroger et nous interroger sur notre perception de l’espace, pour mieux stimuler la « disponibilité et la curiosité constantes à ce qui nous entoure ».
En 2018, L’Abbaye - Espace d’art contemporain d’Annecy proposait « The Memory of the Stateless Ghosts », une exposition monographique consacrée à Marco Godinho. En 2017, il a participé à la 14ème Biennale d’art contemporain de Lyon et au deuxième volet de  La Traversée des Inquiétudes. La même année, la Progress Gallery lui a consacré l’exposition « A Permanent Wind Inside Us ».

Site internet de l’artiste

Pour le projet des textes d’artistes aux habitants de Pantin, Marco Godinho propose d’explorer Pantin à travers une action performative prenant la forme d’une promenade au crépuscule.

Janvier 2019 : Louise Hervé & Clovis Maillet

Nés en 1981, Louise Hervé & Clovis Maillet vivent et travaillent à Paris. En 2001, le duo d'artistes fonde l’International Institute for Important Items (I.I.I.I) pour lequel il réalise des performances, des installations et des films de genre où sont mis en scène des personnages singuliers – un groupe de retraités dont le seul objectif est de prétendre à la vie éternelle (Un Passage d’eau , 2014) –  et à la destinée parfois tragique – un jeune homme qui meurt attaqué par un papier peint (Le nouveau mur qui saigne, 2012). Louise Hervé & Clovis Maillet se parent du costume de conférencier, d’universitaire, de scientifique, et transmettent au public un savoir non hiérarchique entre érudition et humour, en jouant sur les possibles induits par la transmission orale.
En 2018, le Crédac, Centre d’art contemporain d’Ivry consacrait à Louise Hervé & Clovis Maillet une exposition personnelle « L’Iguane ». Leur travail a également été exposé à la Fondazione Sandretto Re Rebaudengo de Turin (2017), à la Kunsthal Aarhus au Danemark (2016), au Rond Point Projects à Marseille (2016), à la galerie Marcelle Alix à Paris (2014 et 2018) et à la Biennale de Liverpool (2014).

Site internet des artistes

A l’occasion de la commande de textes d’artistes pour les habitants de Pantin, Louise Hervé & Clovis Maillet proposent aux Pantinoises et Pantinois le protocole d’une performance qui leur permettra de voyager dans le temps.

Février 2019 : Alex Cecchetti

Alex Cecchetti, né en 1973 en Italie vit et travaille à Paris. Il est plasticien, poète, chorégraphe, et il raconte des histoires. Son œuvre, difficile à catégoriser, pourrait être qualifiée d’art de l’irreprésentable ou de l’évitement. Son roman Tamam Shud (2018) enquête sur sa propre mort. Malgré cette disparition pour causes inconnues, l’artiste continue à œuvrer. Ces dernières années, il a mis en scène des visites du Louvre sans le Louvre, des promenades à reculons qui inversent le temps, des corps instruments dansant sur leur propre musique, des dessins érotiques qu’on ne peut contempler qu’une fois – pour s’en souvenir toujours. Performances, récits, installations, œuvres graphiques participent du même mouvement : « derrière mes paupières fermées, des milliers d’images, j’ouvre les yeux, elles s’évanouissent ».
En 2018, Alex Cecchetti présentait sa chorégraphie-performance H Inhale I come / exhale I go – Inspire je viens / Expire je vais » dans les futurs locaux du Cnap, à Patin. Parmi ses récentes expositions personnelles, on peut citer « Tamam Shud », à la Ferme du Buisson (Noisiel) en 2017, ou en 2018, « At the Gate of the Music Palace », à Spike Island (Bristol), et à Void (Derry), et « La Chapelle aux cent mille yeux », au Frac Provence-Alpes-Côte-d’Azur, à Marseille.

Site internet de l’artiste

Pour sa contribution au projet des textes d’artistes pour les habitants de Pantin, Alex Cecchetti fait parler des plantes qui soignent, soulagent, prennent soin et guérissent les peines de celles et ceux à qui elles s’adressent.

Mars 2019 : Alexis Guillier

Alexis Guillier performe — directement ou indirectement par des films, textes ou installations, des montages narratifs, fruits de ses investigations dévorantes dans l’histoire collective et les histoires individuelles. L’entraînant de la falsification, à la déformation et la disparition des œuvres, d’un accident de tournage aux vaisseaux fantômes, ou à gravir les contours de la géante Notre-Dame de France, ses formes mêlent des documents très divers, qui coexistent dans l’inconscient collectif mais ne s’y associent que rarement (extraits de films, estampes, publicités, textes littéraires, vidéos d’actualité, bandes-dessinées...). Ses sujets d’investigation privilégiés le poussent à observer la circulation des images et des productions culturelles, leurs échos et leurs récurrences, la formation des imaginaires, les interactions entre les actions personnelles et les Histoires souvent nationales, sous un angle tant esthétique qu’anthropologique. La transmission de ses récits s’interroge elle-même, restant toujours sur une ligne incertaine, entre subjectivité détachée et lyrisme documentaire.  
Alexis Guillier est intervenu ou a récemment participé à des expositions dans différents lieux dont : Bibliothèque Kandinsky (2019), image / imatge, Orthez (2018, 2016), le Plateau Frac Ile-de-France (2017), au Palais de Tokyo (2017, 2016, 2012, 2010), à l'Opéra Garnier (2016), au SeMA - Seoul (2016), aux Laboratoires d'Aubervilliers (2015), au Cneai - Châtou (2014, 2013) à la Biennale de Belleville (2014). Ses projets « M for Mondrian »,  « Artless », « Twilight Zone », « Neverland » ont fait l’objet d’éditions (BAT éditions/future, it : éditions , le Plateau…).

Site internet de l’artiste

Pour sa contribution aux textes d’artistes pour les habitants de Pantin, Alexis Guillier confie dans une lettre ses récentes découvertes sur le collectionneur Cahannier, son lien avec la ville de Pantin, et invite ses lecteurs à prendre part à ses recherches.

Avril 2019 : David Horvitz

Né en 1961 en Californie, ou peut-être en 1980 – comme il aime diffuser différentes dates de naissance sur internet –, David Horvitz vit et travaille à Los Angeles. Prenant  la forme d’intervention sur le web  à l’instar du projet « Public Access » (2010) pour lequel l’artiste a inséré des photos de lui-même sur différentes pages Wikipedia, de performance, de livre, de photographie ou encore de mail art, la pratique de David Horvitz, empreinte d’un héritage conceptuel, questionne notre rapport au temps, à l’espace et aux réseaux qui nous entourent. Passeur d’images, diffuseur d’idées et de formes, David Horvitz procède par circulation et correspondance. Il échange avec le public pour l’inciter à penser différemment son environnement, tout en se jouant des frontières entre l’intime et le commun, l’art et le quotidien.
En 2019, David Horvitz a bénéficié d’une exposition personnelle « La forme d’une vague à l’intérieur d’une vague » au centre d’art contemporain de Rennes, La Criée. Il a également été exposé au Château Shatto de Los Angeles (2018), à Brussels Gallery Weekend (2018), à la Galerie Allen à Paris (2017), au New Museum de New York (2014), et à la galerie Jan Mot (2014).

Site internet de l’artiste

En 2019, les éditions Jean Boîte publient Touch the sky with your eye, un livre d’artiste pour enfant conçu par David Horvitz, composé de 26 aquarelles et 26 propositions poétiques. Les textes envoyés aux habitants de Pantin sont une adaptation de cet ouvrage.

Mai 2019 : Julie Béna

Née en 1982, Julie Béna vit et travaille entre Prague et Paris. Héritières d’une enfance passée dans un théâtre itinérant et d’une adolescence de comédienne, les réflexions de Julie Béna se nourrissent et s’inspirent aussi bien du théâtre et de la littérature que de la culture populaire. Ses figures fétiches, Rose Pantoponne et Miss None & Mister Peanut (qui l'ont accompagnée pendant des années) doivent leur nom pour le premier à un personnage du Festin nu de William S. Burroughs et pour les seconds à une expression repiquée d'un livre et au logo de la marque américaine « Planters ». Dans un travail mêlant performance, sculpture, cinéma et installation, Julie Béna convoque une imagerie et des préoccupations quotidiennes qu’elle fait siennes au travers de mises en scène, en les transformant en sujets de fictions tantôt poétiques, romanesques ou épiques.
En 2018, elle participe à la sixième édition de la Biennale de Rennes et est nommée pour le prix Aware. Son travail a entre autre été présenté à Fused, San Francisco; Mathew, NYC, Chapter, NYC; Bozar, Brussels; RCA, London; Futura, Prague.
En 2019, Julie Béna bénéficie de plusieurs expositions personnelles: au Jeu de Paume; au CAPC musée d’art contemporain, Bordeaux; à la Galerie Joseph Tang et au Musée Amparo de Puebla, Mexique. Elle a récemment performé au Centre Pompidou, Paris; M Leuven; ICA London, Independant, Brussels; FondationRicard et Palais de Tokyo, Paris. Elle est représentée par la Galerie Joseph Tang, Paris et Polansky, Prague.

Site internet de l’artiste

Dans sa lettre pour les habitants de Pantin, Julie Béna raconte les souvenirs qu’elle garde de sa vie à Pantin, et les nouveaux souvenirs qu’elle crée depuis le premier étage de son nouvel appartement à Prague.

Juin 2019 : Tarek Lakhrissi

Né en 1992 à Châtellerault, Tarek Lakhrissi n’a suivi aucune formation artistique et a mené de front des études de création littéraire, de théâtre et une activité de libraire pendant six ans. A la fois poète, artiste visuel et performeur, il  développe une pratique artistique multiforme allant du film  à la poésie, en passant par l’image, le workshop ou la performance. Jonglant entre le français, l’arabe et l’anglais - grâce auquel il accède à la culture queer états-unienne, l’œuvre de Tarek Lakhrissi s’oriente autour de deux principaux fils conducteurs, le langage et la fiction, tout en faisant de la vulnérabilité une force.
En 2019, Tarek Lakhrissi a bénéficié de sa première exposition personnelle « Caméléon Club » à la Galerie, CAC de Noisy-Le-Sec. Ses tra­vaux ont également été pré­sen­tés à la Villa Arson, à la Hayward Gallery de Londres, au Palais de Tokyo, à la Fondation Lafayette Anticipations, à Bétonsalon, à DOC !, à La Gaité Lyrique, à Auto Italia South East (Londres), au Confort Moderne - Poitiers, au Circa Projects de Newcastle, et au Wendy’s Subway à Brooklyn.

Site internet de l’artiste

Pour sa contribution aux textes d’artistes pour les habitants de Pantin Tarek Lakhrissi propose un poème d’amour bilingue, solaire et mélancolique.

Septembre 2019 : Anne-James Chaton

Anne-James Chaton est écrivain, musicien et performeur né en 1970 en France. Il vit et travaille à Paris. Il a collaboré avec les membres du groupe de noise-rock hollandais The Ex ou encore avec Thurston Moore, chanteur guitariste de Sonic Youth. Il a publié plusieurs recueils aux éditions Al Dante et a rejoint le label allemand Raster-Noton en 2011. La poésie sonore est au cœur de son travail et nourrit ses lives, performances, ainsi que ses œuvres graphiques. Mêlant tour à tour image et son, Anne-James Chaton, artiste plasticien, s’intéresse à la circulation et reproduction des images cultes de l’Histoire de l’Art. L’ensemble de ses projets fait référence aux grands courants picturaux de l’histoire de l’art et aux œuvres majeures de la littérature, du Caravage à William Burroughs. Pour lui, c’est une manière de rendre hommage à ces héros dont l’usage de la transgression et de l’excès a permis d’aboutir à l’acte de création. Anne-James Chaton produit des collages et des dessins à partir de documents transitoires, de textes officiels, de papiers d’identité et de journaux, qu’il recompose et transforme pour aboutir à des ready-made.

Pour sa contribution au projet des textes d’artistes pour les Pantinois, Anne-James Chaton prolonge sa série La vie de Je et rejoue le bilan de son état de santé cardiovasculaire.

Octobre 2019 : Cécile Paris

Née à Nancy en 1970, Cécile Paris vit et travaille à Paris et enseigne à l’école des Beaux-Arts de Nantes. Son travail a notamment fait l’objet d’une exposition personnelle, « Conduire, danser et filmer » au Centre d’art passerelle, à Brest, en 2015. Cécile Paris déploie au sein de son travail un laboratoire expérimental fait d’actions, de performances, et de diverses activités dont l’objectif est l’observation du monde de la nuit. Plateforme, atelier, zone de tournage Code de Nuit© est un projet polymorphe, un lieu et un temps où se rencontrer, échanger et expérimenter. Cécile Paris produit des dispositifs destinés à accueillir ses performances, comme l’œuvre-empreinte, Dance floor, un sol conservant les traces de passages des visiteurs. Sculpture performative fonctionnant comme une partition ouverte, Cécile Paris s’attache aux notions de désacralisation de l’œuvre et d’inversions des statuts et des rôles entre acteur et spectateur.

Pour sa contribution au projet des textes d’artistes pour les habitants de la ville de Pantin, Cécile Paris part de sa collection personnelle de timbres pour élaborer une toponymie - étude de noms propres désignant un lieu - à l’adresse de la ville de Pantin.

Novembre 2019 : Marceline Delbecq

Marcelline Delbecq, artiste et écrivaine née en 1977, vit à Paris. Son travail s’est peu à peu éloigné de la pratique de l’image pour se concentrer sur la potentialité cinématographique, ou photographique, de l’écriture. Son utilisation du récit, de la voix, a élaboré un univers narratif mis en mots et en sons pour convoquer un ensemble d’images mentales oscillant entre description et fiction, passé et présent. Dans ses installations sonores, publications et lectures en public, les mots mettent en jeux la question du regard en devenant à leur propre tour des images. Elle considère l'exposition Silence trompeur, réalisée avec Bertrand Schefer (Fondation Ricard, janvier-mars 2015), comme étant sa dernière. Elle se consacre désormais essentiellement à l'écriture et au spectacle vivant, ainsi qu'à l'enseignement à l'École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles et au Paris College of Art. 
Marcelline Delbecq a publié plusieurs fictions : Pareidolie (éditions Frac Aquitaine-Mix, 2011), Landscapes/ Blackout avec Marina Gadonneix (éditions RVB Books, 2011) et West I-VIII (éditions Le Gac Press, 2013), Silence trompeur (Manuella éditions), recueil de textes écrits entre 2007 et Camera (2015), Ce que lire donne à voir / What Reading Makes You See (2018).

Pour sa contribution au projet des textes d’artistes pour les habitants de la ville de Pantin, Marceline Delbecq revient sur l’acte même d’écrire une lettre, qui oblige à penser à l’autre.

Décembre 2019 : Anne Le Troter

Née en 1985 à Saint Etienne, Anne Le Troter vit et travaille à Paris. Diplômée de l’Ecole Supérieure d’Art et de Design à Saint Etienne en 2011 et de la Haute Ecole d’Art et Design à Genève en 2012, Anne Le Troter s’intéresse au langage et à l’oralité, qu’elle analyse, questionne et détourne à travers ses installations sonores, ses performances artistiques et ses pièces de théâtre. S’inspirant du quotidien et de la poésie, Anne Le Troter fait du langage la matière première de ses œuvres, construites autour des voix qu’elle enregistre et qui se déploient dans l’espace conçu par l’artiste. Elle interroge ainsi la parole, son fonctionnement et ses mécanismes, son importance et sa signification. Le travail artistique d’Anne Le Troter lui permet ainsi de “porter la parole des autres” au travers de pièces sonores, comme elle le rappelle dans l'une de ses vidéos, intitulée Martagueule.
Anne Le Troter est lauréate du Grand Prix du 61e Salon de Montrouge (2016) et des Swiss Art Awards 2013. Son travail a été présenté lors d’expositions personnelles au Nasher Sculpture Center (US), au Grand Café centre d’art contemporain de Saint Nazaire, à la BF15 (Lyon), à l’Espace Crosnier (Genève) et à l’Espace Quark (Genève), ainsi que pour des expositions collectives au Palais de Tokyo (Paris), à la Fondation Ricard, à la biennale de Rennes en 2018, à celle de Curitiba en 2019, à La Station et La Villa Arson (Nice), au Zabriskie Point, à la Galerie Piano Nobile et à LiveInYourHead (Genève), ainsi qu’à l’Istituto Svizzero di Roma (Rome).

Site internet de l’artiste

Pour sa contribution au projet des textes d’artistes pour les habitants de la ville de Pantin, Anne Le Troter narre la chute d’une pierre qu’elle accompagne, ses pensées s’enchainant, entraînées par ce mouvement.

Février 2020 : Josèfa Ntjam

Josèfa Ntjam est née en 1992 à Metz. Elle vit et travaille actuellement à Paris. Cette artiste combine dans son oeuvre différents médiums, de la vidéo à la lecture performée, en passant par l’installation, le photomontage, l’écriture et la sculpture. Elle croise ainsi les références aux rituels ancestraux, aux explorations de l'espace - extra-atmosphérique - et aux civilisations sous-marines hypothétiques.
Le travail de Josèfa Ntjam utilise des fictions ontologiques et une esthétique transhistorique comme outils pour une pratique d'émancipation, déconstruisant et réinventant le concept d'origine pour favoriser l'émergence de communautés inclusives, processuelles et résilientes. (Présentation par Camille Houzé, Nicoletti Gallery, 2020)
Intéressée par l’idée de spéculation autour de l’espace, elle élabore depuis plusieurs années un travail de fictions autour de mondes possibles, des alter-futurismes. Josèfa Ntjam nous plonge dans des mondes colorés et oniriques, futuristes, construits à partir de l’accumulation d’éléments disparates, plus ou moins ancrés dans le réel, souvent détournés. S’inscrivant dans cette jeune génération d’artistes ayant grandi avec le numérique, elle lie dans son travail nouvelles technologies et références aux cultures ancestrales et traditionnelles, principalement africaines, interrogeant par là sa propre identité et ses origines camerounaises. Son approche du monde est à la fois fictionnelle et poétique, le langage ayant une place importante dans sa pratique artistique. Elle déconstruit et réinvente ainsi les notions de race, de genre, d’espace, de territoire, d’identité, et interroge l’Histoire, la production de ses récits et leur influence sur nos imaginaires.
Josèfa Ntjam a fait ses études l’Ecole Supérieur d’art et de design d’Amiens, de l’Institut des Arts et des Cultures de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, et est diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Bourges et des Beaux-Arts de Paris-Cergy. 
Son travail a été présenté en France et à l’international, notamment à l'Institut des Cultures d'Islam (Paris, 2020), au MaMa (Rotterdam, 2020), à la Fondation d'Entreprise Ricard (Paris, 2020), au Hordaland kunstsenter (Bergen, Norvège, 2019), à la Biennale de Lyon 2019, à La Mostra de Givors, à l’Arnolfini – Bristol’s International’s Center for Contemporary Arts (Bristol, Grande-Bretagne, 2019), au GENERATORprojects (Dundee, Écosse, 2019), à la Galerie Paris-Beijing (Paris, 2019), au Zentrale Pratteln (Bâle, Suisse, 2018), au Palais de Tokyo et à Bétonsalon (Paris, 2018)

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Joséfa Ntjam nous entraîne par sa poésie en prose au rythme houleux ; la narratrice devient monde et se confond avec les éléments, dans une danse erratique et mystique.

Juin 2020 : Laure Prouvost

Plasticienne et vidéaste française, Laure Prouvost est née à Croix-Lille en 1978, et vit aujourd’hui entre Londres, Anvers, et une caravane dans le désert croate. Elle développe une œuvre empreinte de beaucoup d’humour, où se mêlent fiction et réalité. Dans ses installations immersives, elle plonge le visiteur dans un monde teinté de surréalisme, fait d’une multitude de matières, de couleurs et de sons, créant une œuvre pluridisciplinaire qui associe film, performance, sculpture, peinture, tapisserie, ou encore fragments de récits. Sans rien révéler, ses images proposent des allusions simples et subtiles, qui placent le visiteur dans une incompréhension, faisant la part belle à l’émerveillement et suscitant l’imagination. Elle nous invite ainsi à nous échapper géographiquement et mentalement pour entrer dans son récit fantastique, relevant de l’utopie. Analysant les relations entre le langage, les images et la perception, elle joue des incompréhensions suscitées par les langues étrangères, puisant dans sa propre expérience avec l’anglais. Laure Prouvost se place souvent en narrateur d’un quotidien banal, qui oscille entre éléments réels et fiction. Il en est ainsi de sa famille imaginaire, qui apparaît dans plusieurs de ses travaux, avec notamment la figure de son grand-père artiste porté disparu alors qu’il tente de rejoindre l’Afrique à partir du tunnel creusé depuis son salon.
Laure Prouvost a représenté la France à la 58e Biennale de Venise (2019). Elle a été lauréate du Turner Prize en 2013, du Max Mara Prize for Women en 2011, du Principle Prize Winner, de la 56ème et 57ème édition du Oberhausen Short Film Festival en 2010 et 2011, et du EAST International Award en 2009. En 2016, lui ont été remises les insignes de Chevalier de l’Ordre National du Mérite, puis en 2019 celles d’Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres.
Parmi ses nombreuses expositions personnelles, citons les plus récentes au MUKHA (Anvers, 2019) Palais de Tokyo (2018), au Walker Art Center (Minneapolis, 2017), au Pirelli Hangar Bicocca (Milan, 2016), à Fahrenheit (Los Angeles, 2016) à la Haus der Kunst (Munich, 2015), mais aussi en France au Consortium (Dijon, 2016), au musée de Rochechouart (2015).
Elle a également participé à plusieurs expositions collectives, notamment à la Biennale de Sydney (2020), à la 13e Baltic Biennale (Vilnius, 2018), à la Serpentine Gallery (Londres, 2017), à l’ICA (Singapour, 2016) ou encore au National Museum of Contemporary Art - Museu do Chiado (Lisbonne, 2015).

Dans sa lettre aux habitants de la ville de Pantin, Laure Prouvost revient à demi-mots sur l’expérience du confinement et de l’enfermement, qui a contribué à créer un lien intime avec les murs qui nous ont entourés durant ces deux mois.

Juillet 2020 : Agnès Geoffray

Née à Saint-Chamond en 1973, Agnès Geoffray vit et travaille à Paris. Elle est diplômée de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Lyon et de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. A la croisée de la photographie et de l'écriture, le travail d'Agnès Geoffray révèle un univers de tensions, étrange et mystérieux. Elle puise son inspiration dans un répertoire divers et varié : la mythologie, les contes, les faits divers, les faits sociaux et historiques. Agnès Geoffray plonge au plus profond de notre mémoire collective, pour faire émerger les images et écrits qui constituent le matériel de son œuvre, images qu’elle réactive et réinvente, leur conférant un contexte et un sens nouveau. Elle nous entraîne dans un monde onirique et fictionnel, aux contours flous et irréels, qui laisse libre court à notre imagination, et nous invite à reconsidérer notre mémoire et notre rapport à l'histoire.
Agnès Geoffray a été en résidence à la Rijksakademie (Pays-Bas), à AirAntwerpen (Belgique), à la Villa Medicis (Italie) et au Centre Photographique d’Ile-de-France (France). Son travail a été présenté dans de nombreuses institutions, en France et à l’étranger, parmi lesquelles nous pouvons citer pour ces dernières années le Centre Pompidou Paris, la Collection Lambert, le Jeu de Paume, le Centre Pompidou Metz, le Mac Val, les Rencontres de la photographie (France), Les Brasseurs (Belgique), le Kunstwerk Carlshütte, le Kunsthalle Mainz (Allemagne) ou encore la Kunsthaus Zurich (Suisse). Elle présente actuellement une exposition personnelle au Frac Auvergne. Elle est représentée par la Galerie Maubert (Paris) et éditée par les éditions La Lettre volée (Bruxelles).

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Le texte écrit par Agnès Geoffray pour les habitants de la ville de Pantin résonne comme un compte populaire ancien, narrant l’histoire de cette jeune fille qui tremblait lorsqu’elle était contrariée.

Septembre 2020 : Marie Preston

Née en 1980, Marie Preston vit et travaille à Paris. Elle développe dans un esprit de co-création un travail de recherche et d’écriture sur les pratiques coopératives et collectives ainsi que sur l’implication sociale et écologique de l’art. Plus qu’un art participatif, il s’agit d’une réelle création commune avec des personnes engagées dans l’expérience coopérative, habitants des territoires où elle est invitée à travailler, qu’elle cherche à comprendre et révéler. L’idée de l’artiste est que pour arriver à une représentation collective hétérogène, plurielle, et par conséquent plus juste de ces espaces, il est nécessaire de faire appel aux personnes concernées et de réfléchir et créer ensemble. Ces projets s’inscrivent dans un temps long, nécessaire pour que l’espace commun puisse s’installer et acquérir une certaine profondeur. La présentation de ces projets de co-création prend des formes diverses, tantôt action collective tantôt restitution d’expérience, qui peuvent aller de la photographie à la performance, en passant par la sculpture ou le support vidéo. Citons à titre d’exemple son travail avec l’Association des Femmes Maliennes de Montreuil, autour de la pratique de la couture et du tricot ; la découverte d’un territoire – Saint-Denis – à travers le regard des habitants et des déplacements sur des chemins historiques disparus ; un travail documentaire sur les tentatives de vie en autonomie, ou encore ses recherches actuelles, autour du pain et de la boulange menées collectivement ou sur des pédagogies alternatives.
Marie Preston est diplômée de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris et docteur en Arts Plastiques et Sciences de l’art de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle est maîtresse de conférences à l'université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, et membre de l'équipe Teamed (Équipe de recherche Esthétique des nouveaux médias/Laboratoire Arts des images et art contemporain-EA4010). 
Elle a exposé notamment au Crédac-Centre d’art d’Ivry (2007), à la biennale Art grandeur Nature au Théâtre Gérard Philipe à Saint-Denis (2008), au Centre d’art de Pougues-les-eaux à la Borne (2011), au MAC VAL Musée d’art contemporain du Val-de-Marne (2015), et au CAC Brétigny (2017). Sa dernière exposition personnelle, Du pain sur la planche, a eu lieu en début d’année à la Ferme du Buisson (2020). Enfin, elle a codirigé l’ouvrage Co-Création avec Céline Poulin en collaboration avec Stéphanie Airaud aux Editions Empire et CAC Brétigny en 2019. 

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Pour sa contribution au projet des textes d’artistes pour les habitants de la ville de Pantin, Marie Preston en appelle à nos souvenirs d’écoliers, à nos représentations, imaginaires et désirs autour de l’école, pour tenter de faire « école commune », poursuivant ses réflexions sur la co-éducation.

Janvier 2021 : Ethan Assouline

Né à Paris, Ethan Assouline travaille actuellement à Saint-Denis. Sa pratique explore différents médiums tels que la sculpture, l’édition, l’écriture et le dessin. Il est diplômé de l’école des Beaux-Arts de Cergy. En 2020, Il publie la revue Disparaitre qui s’intéresse à la ville moderne et son langage. Il est associé à différents projets collectifs, comme la revue Show en 2019 et la structure de diffusion et de production Massage Production.
Son travail a été exposé entre autres à Treize (Paris), Zabriskie Point (Genève), Macao (Milan), Le Crédac (Ivry-sur-Seine), Le Plateau-Frac Ile de France (Paris), Bonington Gallery (Notthingham), la Villa Arson (Nice), la New Gallery (Paris). 

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Ethan Assouline propose aux habitant.e.s de Pantin un texte court chargé de mélancolie. 

Février 2021 : Babi Badalov

Né en 1959 à Lerik (République d’Azerbaïdjan), Babi Badalov vit à Paris depuis qu'il y a obtenu l'asile politique en 2011. Sa langue natale est le Talysh. L’œuvre de Babi Badalov explore les limites du langage et s’intéresse notamment à la manière dont celui-ci instaure à la fois des barrières et des ponts entre les individus. Ils manipulent les mots trouvés, acquis, appris, hybridés dans une œuvre qu'il qualifie volontiers de poésie visuelle. Son travail est également marqué par ses prises de positions politiques, en faveur d'un monde moins cloisonné. 
Ses œuvres sont aujourd’hui entrées dans de nombreuses collections à travers le monde, parmi lesquelles le Russian Museum de St. Petersburg (Russie), le MuHKA Museum Contemporary Art d’Anvers (Belgique), l’Azerbaijan State Museum of Art de Baku (Azerbaïdjan), le Kunstmuseum d’Emden (Allemagne), le Martigny Art Museum (Suisse), la collection Oetcker à Bielefeld (Allemagne), la collection Arina Kowner à Zurich (Suisse),  le Zimmerli Art Museum (New Jersey, Etats-Unis) ou encore le Centre national des arts plastiques (Paris). 

Pour les habitant.e.s e Pantin, Babi Badalov a choisi l'une de ses rares œuvres en français, langue qu'il parle mais qui est peu présente dans son travail. Des visages ou des continents se profilent dans les sillages des mots. 

Mars 2021 : Claude Closky

Claude Closky est né en 1963 à Paris. Cofondateur du groupe « Les Frères Ripoulin » au côté d’artistes tels que Nina Childress ou Pierre Huyghe, il investit l’espace de la rue pour marquer un positionnement critique par rapport au monde de l’art. A partir des années 1990 et en s’inscrivant dans la tradition poststructuraliste, la pratique artistique de Claude Closky met en exergue les potentialités descriptives et constructives du langage. Dans ses œuvres, l’artiste s’empare des systèmes d’information et de langage, les détourne pour questionner l’impact des médias et plus généralement des modes de communication sur nos comportements. Il recourt à des médiums aussi variés que le dessin, le collage, la photographie, la peinture ou les sites Internet dont il réorganise méthodiquement les signes qui saturent le quotidien de notre société de consommation. Parallèlement, il publie une cinquantaine de livres d’artistes.
Claude Closky a participé à de nombreuses expositions collectives et personnelles notamment au New Taipei City Arts Center, à la Fondation Boghossian (2020), au Centquatre Paris (2018), au Centrale for contemporary art Bruxelles (2015), à l’AC Institute New York (2012), au Mudam (2011), au Centre Pompidou Metz (2010) au Mac Lyon (2009), au Mac/Val (2008), au Centre Pompidou (2006), au Musée d’Art Contemporain de La Haye (2005), ou encore au Cneai (1999).

Site internet de l'artiste

Claude Closky propose aux habitant.e.s de Pantin MASQUES POUR MARS. Chacun.e reçoit un masque à découper et à porter unique imaginé par l’artiste. Le mot MARS sert de marqueur temporel – le mois de mars –, et spatial – la planète Mars –, marquant l’étrangeté des nouveaux usages liés à la pandémie. Si le visage est remplacé par une figure sans traits, figé, l’unicité de chaque masque souligne la singularité de l’individu qui le porte.

Avril 2021 : Jacqueline de Jong

Jacqueline de Jong est une artiste et éditrice néerlandaise, née en 1939. Elle fut l’une des rares femmes à être associée au mouvement situationniste. Avec la publication à Paris de la revue The Situationist Times (1962-1967), elle élabore à la fois une critique féroce et une extension savante et ludique du mouvement initié par Guy Debord. Elle rallie à elle des artistes de tous horizons et générations et explore notamment le potentiel subversif et heuristique des mathématiques non euclidiennes.
Parallèlement, elle développe une œuvre picturale truculente, teintée de violence et d’érotisme. Ainsi, les séries des Accidental Paintings (1964), des Suicidal Paintings (1965) ou encore la Série noire (1980-1981) exploitent de manière grinçante l’imagerie du fait divers. Elle s’intéresse également, comme motif et comme symbole, au flipper et au billard. En 1968, elle participe à la conception et à la production des affiches de l’Atelier populaire des Beaux-Arts de Paris.
Après avoir beaucoup oscillé, pour des raisons administratives, entre Paris et Amsterdam, l’artiste s’installe à nouveau aux Pays-Bas en 1971. Elle continue à peindre sans relâche et aborde frontalement, dans certaines séries, des sujets politiques et contemporains : la guerre du Golfe ou les naufrages des migrants en Méditerranée. Dans les années 1990, elle acquiert une maison dans le Bourbonnais, et partage alors son temps entre la France et sa ville natale. A partir de 2006, elle introduit les pommes de terre de son potager campagnard dans sa production artistique. Ainsi, avec les Pommes de Jong, elle métamorphose d’humbles tubercules en précieux ornements dorés. Cette production pleine d’humour poursuit une œuvre qui se joue des catégories et des hiérarchies figées pour privilégier la fluidité et les chemins de traverse.
Elle a récemment bénéficié d’expositions majeures qui éclairent près de 60 ans de travail : en 2018 aux Abattoirs à Toulouse, en 2019 au Stedelijk Museum à Amsterdam et en avril 2021 au Wiels à Bruxelles. En 2012, la Beinecke Rare Book and Manuscript Library, à Yale University, fait l’acquisition des archives de The Situationist Times, récemment mise en avant dans différentes expositions, à Oslo (Torpedo), Silkeborg (Museum Jorn) et Paris (Treize).

Site internet de l'artiste

Jacqueline de Jong offre aux habitant.e.s de Pantin une œuvre graphique unique, à partir de l’un de ses derniers tableaux, et une tendre dédicace.

Mai 2021 : Claire Roudenko-Bertin

Claire Roudenko-Bertin est née en 1958 à Nantes. Elle vit et travaille à Neuville-sur-Touques et enseigne à l’école des Beaux-Arts de Cergy depuis 1992.
Artiste et chercheuse, Claire Roudenko-Bertin situe son travail dans le champ de la sculpture, qu’elle définit comme « joint entre la pensée et la matière ». La sculpture représente ici un champ émotionnel, à la fois invisible, tangible et en transformation. Sa pratique sculpturale est enrichie par des performances éphémères, la création de situations furtives et l’écriture de poèmes. Son œuvre poétique poursuit son interrogation sur l’état à la fois immatériel et matériel de l’être humain, constante dans son travail. Dès 1995, elle intègre à son œuvre un nombre considérable de données scientifiques et techniques qu’elle s’approprie pour inventer un langage singulier et touchant sur les territoires. Ce travail de recherche l’amène notamment à s’intéresser au Mont Ventoux, au patrimoine viticole bordelais et à mettre en lien les paysages du Sud-Ouest et de l’Angleterre. En 2000 à l’université de Nantes, elle réalise à partir de ses carnets de recherche, une œuvre graphique monumentale reprenant l’esthétique des formules chimiques avec des lignes courbes et ondulatoires. Au début des années 2010, elle fonde l’atelier de recherche LMDP (L’autre Moitié du Paysage) explorant les possibles usages, notamment curatifs de l’art dans notre monde contemporain et collabore parmi d’autres avec Maxime Bichon, Paul Maheke, Anne-Marie Cornu, Sophie Lapalu et Fériel Boushaki.
Claire Roudenko-Bertin a exposé au musée des Beaux-Arts André Malraux (1990), au SMAK de Gand (1994), au Centre Pompidou (1995), au Parc Saint Léger (1998), à la Kunsthalle de Bruges (2002), au Capc Bordeaux (2004), au Centre international d’art et du paysage, Vassivière (2004), au Frac Pays de Loire (2004), au Ricklundgarden Museum, Suède (2013), au Salon Blanc d’Oostende (2014) au musée Cernuschi (2015), au Confort Moderne (2015).

Claire Roudenko-Bertin partage avec les pantinois et pantinoises une œuvre poétique sur la matérialité de l’acte d’écriture.

Juin 2021 : Lenio Kaklea

Née en 1985 à Athènes, Grèce, la danseuse, chorégraphe et écrivaine Lenio Kaklea vit et travaille à Paris. Elle a étudié au Conservatoire National de Danse Contemporaine d’Athènes (SSCD), où elle se forme au ballet classique et aux techniques et répertoires modernes américains. En 2005, elle reçoit le Prix de la Fondation Pratsika et s’installe en France, où elle étudie au CNDC d’Angers et commence à collaborer avec des artistes de la scène européenne tels que Boris Charmatz, Alexandra Bachzetsis, Claudia Triozzi, François Chaignaud, Cecilia Bengolea et Emmanuelle Huynh. En 2011, elle complète le programme SPEAP, un master sur l’expérimentation dans les arts et la politique dirigé par Bruno Latour à Sciences Po à Paris.
Depuis 2009, Lenio Kaklea utilise différents médiums : la chorégraphie, la performance, le texte et la vidéo. Sa pratique artistique s’inspire du féminisme, de la psychanalyse et de la critique institutionnelle et explore les intersections entre la danse et la théorie critique. Dans son travail, elle explore la production de la subjectivité par la répétition et la transmission organisée des mouvements et cherche à révéler les espaces intimes et marginaux dans lesquels nous construisons notre identité. Parallèlement à son travail chorégraphique personnel, elle s’engage auprès d’autres artistes. En 2013, elle poursuit une collaboration avec la chorégraphe Lucinda Childs sur la musique de Ryoji Ikeda. En 2016, elle est commissaire invitée à la Scène Nationale de Brest et présente Iris, Alexandra, Mariela, Katerina et moi. En 2017, elle accompagne la chorégraphie de la Suite No 3, un concert scénique de Joris Lacoste et Pierre-Yves Macé. En 2019, elle entreprend de chorégraphier l’œuvre emblématique pour piano préparé de John Cage, Sonatas et Interludes.
Son travail a été présenté par différentes institutions et festivals à travers l’Europe tels que le Centre Pompidou, ImPulsTanz Festival, Fondation Onassis, CND Pantin, Lafayette Anticipations, Triennale de Milan, Laboratoires d’Aubervilliers, documenta 14-Programmes publics, NEXT Festival, Passerelle Art center, PACT Zollverein. En 2019, elle reçoit le Prix de la Danse de la Fondation Hermès Italia et de la Triennale de Milan. En 2020, son travail entre dans la collection de la fondation KADIST.

Site internet de l'artiste

Lenio Kaklea invite les habitants et habitantes de Pantin à prendre conscience des gestes rattachés à  l’acte d’écriture.

Juillet 2021 : Clément Rodzielski

Né en 1979, Clément Rodzielski vit et travaille à New York. Son travail s’inscrit dans une pratique des usages et mésusages des mécanismes d’apparitions et d’échanges des images. Il s'agit de prolonger des gestes interrompues, de contrarier des flux. Surfaces ajoutées au monde déjà-là, ou à l’inverse, surfaces ajourées, dénudées, elles s’immiscent dans l’expérience admise des objets. Suivant des principes de duplication et de représentation et avec une certaine économie de moyen, il intervient régulièrement sur des supports préexistants (magazines, fonds de dessins animés, affiches de films, présentoirs à bijoux, bouteilles…). En lien avec son œuvre plastique, il conçoit en 2015 le livre d’artiste Aube renouvelant la forme du catalogue monographique. A partir d’images issues de son travail, il met en jeu un ensemble foisonnant de pratiques éditoriales dont le dessin, la manipulation numérique, le collage, et empruntant aux codes du recueil de poésie illustrée.
Le travail de Clément Rodzielski a été présenté dans plusieurs expositions personnelles et collectives : Musée d’art contemporain de Rochechouart (2020); Kunstevrein Langhagen, Allemagne (2019); Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, France (2017, 2010); Goton, Paris, France (2017); Villa Arson, Nice, France (2015); Synagogue de Delme, Delme, France (2015); CNEAI, Chatou, France (2014); Indipendenza, Rome, Italy (2014); Galerie Chantal Crousel, Paris, France (2013); Palais de Tokyo, Paris, France (2012, 2009, 2008); FRAC Champagne Ardenne, Reims, France (2012); La Douane / Galerie Chantal Crousel, Paris, France (2011); Centre Pompidou, Paris, France (2009); Fondation d’entreprise Ricard, Paris, France (2011, 2009); Bétonsalon, Paris, France (2005).

Pour la nouvelle adresse, il propose deux sonnets qui déploient une géographie des couleurs.

Septembre 2021 : Tarik Kiswanson

Né en 1986, à Halmsatd, en Suède, originaire de Palestine, Tarik Kiswanson vit et travaille aujourd’hui à Paris. Après l’obtention en 2011 d’un B.A. au Central Saint Martins College of Art and Design, Université de Londres, il intègre l’E.N.S.B.A. de Paris ou il obtient un D.N.S.A.P en 2014.
L’artiste développe une œuvre réunissant sculpture, écriture, film et performance.
Tarik Kiwanson crée des formes qui témoignent d’un engagement envers une « poétique du métissage » en écho aux textes d’Édouard Glissant. Une des spécificités de sa démarche est que l’écriture de l’histoire s’inscrit dans le corps, les œuvres étant en quelque sorte des états de corps. Essentiellement des corps d’enfants, d’adolescents, représentant à la fois fragilité et innocence mais aussi contenant tous les possibles d’une projection dans l’avenir. La référence à la préadolescence renvoie à la période où la subjectivité commence à se construire et où se définissent de nouveaux rapports aux autres. Un film récent, The Reading Room montre un enfant lisant dans la bibliothèque d’Edward Saïd à l’université Columbia de New York.
Ses poèmes publiés en 2018 sous le titre As deep as I could remember, as far as I could see, synthétise les divers chemins qu’il explore à travers l’écriture. Les glissements d’une langue à l’autre vers lesquels sa propre histoire l’a conduit – suédois, arabe, anglais, français – sont porteurs de différentes pensées du monde dans sa complexité.
Depuis 2013, il participe à des expositions collectives et personnelles : au Belvédère du Palais des Beaux-Arts de Paris et à La Friche Belle de Mai à Marseille (2014) ; au Metropolitain Art Society à Beyrouth, à la fondation Browstone à Paris et à la 60ème édition du Salon de Montrouge en 2015 ; au Mudam au Luxembourg (2017) ; à la Fondation d’entreprise Ricard à Paris et à Lafayette Anticipations (2018) ; à la biennale de Gwangju et à la biennale Performa à New York (2019) ; au Carré d’art à Nîmes (2021).

Janvier 2022 : Fanny Lallart

Fanny Lallart, diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure de Paris-Cergy, s’attache aux pratiques collectives de réflexion et transmission par l’écriture et la parole. Plus largement, l’artiste associe sa pratique artistique à son travail militant et s’intéresse plus particulièrement aux oppressions perpétrées par le système capitalisme.
Dans le cadre de ses études artistiques, Fanny Lallart a participé à la revue Show, initiative étudiante participative autogérée et auto-fiancée recueillant textes, entretiens et témoignages à propos des luttes étudiantes.
Les recherches qu’elle a menées dans le cadre de son mémoire de fin d’études ont par ailleurs donné lieu à la publication sous forme de fanzine de 11 textes sur le travail gratuit, l’art et l’amour en 2019. Fanny Lallart y analyse la condition socio-économique de l’étudiant.e et/ou jeune artiste en école d’art. Elle y évoque le tabou de l’argent dans le monde de la culture, les rapports de force existant dans un contexte de précarité généralisée et les contradictions qui persistent dans les écoles d’art entre processus d’institutionnalisation et velléités expérimentales.
De 2016 à 2019, elle initie aux côtés de Thily Vossier le cycle d’expositions Minimarket dans les supérettes de la métropole lyonnaise.
En 2020, elle publie Sans contact, errance scripturale et retranscription de ses expériences quotidiennes dans le monde du travail et dans la sphère intime. Elle contribue en 2021 à l’ouvrage collectif Wages For Wages Against (Les presses du réel) à propos des logiques néo-libérales qui sous-tendent les milieux de l'art contemporain.
En 2021, Fanny Lallart a participé au projet Elger au CAC Brétigny portant sur le croisement entre art contemporain et éducation populaire. Ce projet s'inscrit plus largement dans sa résidence de recherche "The poetry inside of me is warm like a gun", qui portait sur les questions de justice et de réparation. 

En 2022, dans le cadre du projet « La Nouvelle Adresse » porté par le Cnap, Fanny Lallart s’inspire d’un extrait de « La gentrification des esprits » de Sarah Schulman pour s’adresser aux pantinois et pantinoises.

Février 2022 : Élise Legal

Diplômée de l’École des Beaux-Arts de Lyon en 2019 et du Sheffield Institute of Art, Élise Legal vit aujourd’hui entre la Vendée, Nantes et Paris. Son travail, tourné principalement vers le dessin et l’écriture, interroge notamment les questions de pouvoir et de valeur dans le monde capitaliste contemporain. Son ouvrage Stray Dog (2021, Ma Bibliothèque) explore en effet la façon dont le capitalisme et les rapports de domination influencent et pénètrent le langage. Élise Legal a également présenté une exposition dans le cadre de son diplôme de fin d'années aux Beaux-Arts consacrée à d’énigmatiques photographies de devantures de banques, donnant à voir par des images troubles et aux multiples reflets la nature impersonnelle et architecturale du pouvoir. Plus récemment, Élise Legal a présenté à la gb agency son exposition « I feel torn between the desire to create and the desire to destroy » composée de dessins, sérigraphies et écrits filmés.

L’artiste participe en 2022 au projet « La Nouvelle Adresse » porté par le Cnap, par l’écriture du poème en vers libres « Lettre glissée sous la porte ».

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Dernière mise à jour le 1 juin 2022