Poum

Exposition
Arts plastiques
L'attrape-couleurs Lyon
Poum une petite mine J'ai longtemps porté mon regard sur des usines chimiques (lieux où les matières produites passent un temps par leur dématérialisation), en intégrant les paysages environnent. J’ai voulu inverser le processus et me rendre là où l’industrie modelait directement la nature. Je vais au centre du plus beau et du plus grand lagon du monde (classé au patrimoine mondial de l’Unesco), sur un lieu d’extraction de matière première. Je suis sur une mine de nickel à ciel ouvert en Nouvelle-Calédonie. Je cible une des très nombreuses mines de l’île en raison de sa taille afin de pouvoir l’explorer à pied et quotidiennement. La mine est d’environ 25 km² ; elle n'est finalement petite qu’au regard des autres se trouvant à proximité. La commune où se trouve le site, à l’extrême pointe nord de l’île, se nomme Poum. Alors que je dessine, un vieux mineur me dit «dans quelques temps tous ces paysages n’existeront plus, on ne vous croira jamais quand vous direz que c’est ici». L'endroit est divisé en deux. Au nord, il n’a cessé d’être exploité depuis l’ouverture de la mine (apparition des roches volcaniques et anciennes - rouges, jaunes, ocres - et disparition des verts). Les lignes deviennent géométriques, l’espace est aride. Au sud, l’exploitation a cessé il y a 30 à 40 ans. Les routes s’effondrent (lignes brisées), les végétaux sont présents de façon anarchique. Il y a quelque chose de difficilement définissable entre ordre et chaos ; entre l’organisation humaine en voie de disparition et l’ordre naturel ébranlé qui reprend confusément place. Au court de longues marches, je réalise 40 dessins et constitue trois ensembles. De retour à l’atelier, ces dessins deviendront peintures (travail de mémoire, retrouver les sensations perçues...). A force d’épaisseur et d’opacification, je perds peu à peu mes repères. Chaque Calédonien rencontré m’aura raconté une vérité différente. Dans l’hémisphère sud, tout est à l’envers, selon mon point de vue. La réalité est toute confondue. Les paradoxes s’enchaînent. Pragmatique, j’étais venu voir ces matières-énergies (le nickel sert, entre autre, à la fabrication de batteries) en me demandant quelles formes pouvaient produire leur déplacement. Et voilà que j’entre dans un invraisemblable territoire : j’avais imaginé que ces paysages seraient comme des châteaux, puissances poussées vers le haut. Mais face à l’ouverture du sol, au niveau des pierres lourdes, métalliques et des terres sèchent, rouges, friables, et glissantes, il ne s’agit que d’effondrement et d’écrasement. J’avais pensé que l’industrie aurait forgé la nature à son image (fortifications, bases solides et élévations), son opposé a surgi et les résurgences organiques m’ont conduit, de façon tout à fait imprévue, à quelque étrange figure, genre de singulière vanité. Ces quelques parts récupérées, extraites et transformées seront maintenant transposées et présentées dans la blancheur de L'attrape-couleurs, séparées, isolées de leur provenance, les voilà abstractions comme, peut-être, une introduction au mystère. en résonance avec la Biennale de Lyon 2011

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

L'attrape-couleurs Tour panoramique de la Duchère 18 avenue du Plateau 69009 Lyon France

Comment s'y rendre

En bus : à 8 minutes de Gare de Vaise. Depuis le centre-ville, bus C14 au départ de Jean Macé, Hôtel de Ville Louis Pradel ou Gare de Vaise, direction Les Sources, arrêt Avenue du Plateau. Bus C6 au départ de Gare Part-Dieu Vivier Merle ou Gare de Vaise, direction Ecully Le Pérollier, arrêt Duchère Martinière
En voiture.
En vélo : station Vélo’v à proximité.

Dernière mise à jour le 13 octobre 2022