POINT D’AFFLEUREMENT

J'évite les images, les sujets. J'aime les œuvres mystérieuses, aux grammaires simples, directes. Des pièces qui frappent sans précaution, sans détour, sans médiation ; pas d'effets, pas de trucs. H. B.

La pratique d'Hervé Brehier se déploie à travers la sculpture, la vidéo, l’installation, le dessin, le son et la performance. Il aborde le volume à travers tous ces médiums.

Les matériaux ont une place importante dans mon travail ; j’exploite leur nature propre, ainsi que des objets fonctionnels que je traite pour leurs qualités plastiques. Je développe une grammaire d’éléments bruts mais dont les agencements ne refusent pas la complexité.
(...) Je prélève, c’est-à-dire que je pars du réel et non d’un imaginaire, un élément dans l’architecture, un morceau de mur par exemple. Une étude s’engage alors que je nommerais “archéologie du gravat”, dans laquelle se lit l’épaisseur des processus, des forces qui l’ont traversée.
Les sculptures et installations qui en découlent impliquent un rapport physique avec le lieu. Certaines engagent notamment l’espace sonore et répercutent dans l’espace un ensemble de formes qui ne sont plus mesurables mais pourtant bien physiques. H. B.

Dans l'espace de La BF15, nous sommes entrainé·es dans la dispersion d'une quantité de feuilles de métal extraites d'une cuve de stockage démantelée.
Des lignes tour à tour sommaires, rigoureuses ou insistantes génèrent quant à elles une tension à la surface des dessins comme dans l'espace où s'entrechoquent les volumes. Une violence presque exutoire s’en dégage. En elle, bruisse une liberté rendue à la matière comme à l’artiste, débarrassés de l’injonction de l’utilité et du sens.