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David Jouin est un jeune artiste plasticien qui passe de l'image fixe à l'image en mouvement et inversement. Il pose la question de la place de l'artiste dans les milieux du travail qu'il traverse au quotidien. La dualité de sa situation, d'artiste et de salarié, l'amène à explorer la problématique de l'interaction des relations entre l'art contemporain et le monde du travail. Des réalisations, portées par une documentation et un regard minutieux de la sphère professionnelle, donne lieu à des représentations mettant en lumière le rapport à la réalité et son décalage à travers différentes installations. Des outils de saisie aux modes de représentations, un cheminement long qui mène à des gestes forts. D'un côté des pratiques sociales et professionnelles nourries d'observations ambiguës et transformées, et de l'autre des mises en scène inspirées de ce quotidien, projetées dans un langage plastique sur les surfaces du monde de l'art où les acteurs jouent leurs propres rôles. L'artiste se place dans une transversalité entre art contemporain et entreprises, privées ou publiques. Il élabore un travail sur l'outil et l'employé. Celui-ci au sein de son activité médite sur l'utilité de son exercice, pour le transposer dans un monde parallèle, celui de l'image. Donner une visibilité à ces travailleurs de l'ombre par un rapport de proximité lié au fait d'être intégré à une structure. Rendre visible ce labeur mais en détourner le sens. Jouer sur les valeurs de l'entreprise et de l'art. « Ils sont partout, tous les jours, dedans ou dehors. Certains sont visibles et d’autres non. Ils dansent les mêmes mouvements, font et refont les gestes dont ils ont le savoir-faire. Ils placent et se déplacent à travers une chorégraphie quotidienne. Tout cela pour du temps libre, dans une sphère privée. Ils travaillent. »