PierreGalopin, 70x60cm, 2013

Biographie

Diplômé de l’école des beaux-arts de Rennes en 2008, Pierre Galopin conserve de cette formation un attachement aux techniques enseignées. Dès lors, il envisage sa démarche comme un défi à relever : comment continuer à faire de la peinture aujourd’hui ?

Il décide d’aborder la problématique d’un point de vue technique et travaille scrupuleusement en procédant à des tests, en élaborant une « cuisine de la peinture », pour atteindre son objectif : remplir une surface tout en parvenant à atteindre un effet esthétique.

Privilégiant des châssis aux formats standards (portrait ou paysage), il les travaille toujours au sol selon une logique qu’il s’est imposée. Il recouvre entièrement la toile d’une première couche de vernis à l’huile, puis, dans l’urgence induite par l’alchimie des produits entre eux, d’une seconde couche de vernis à l’eau. Les résultats sont aléatoires, difficiles à anticiper. Une fois la rencontre provoquée, la peinture prend son autonomie en quelques minutes, furtives et déterminantes. Il n’y a pas de place à l’erreur, seulement à l’accident. De la vitalité de l’application s’ensuit celle du résultat, toujours différent d’une toile à une autre. Ici, pas de répétition possible. Il n’est d’ailleurs question de séries qu’à posteriori, au regard de l’ensemble de toute sa production.

Si les associations de vernis relèvent du hasard, si les couleurs sont tout bonnement anecdotiques, le choix de l’accessoire servant à l’application est quant à lui déterminant. L’artiste utilise des outils classiques du commerce (pinceaux, brosses, éponges), tout comme il lui arrive d’en fabriquer sur mesure. Il aime a considérer de nouveaux instruments toujours plus improbables (pulvérisateur, compresseur …) dans cette logique permanente de pousser plus loin l’expérience, d’éprouver le dispositif et de faire vivre la surface peinte. Son atelier est devenu un véritable laboratoire où tous les essais sont permis afin de cheminer dans une forme de maîtrise de la technique, jamais du résultat.
Ses œuvres ne sont guère bavardes. Leur titre révèle sans ambages de quelle nature elles sont composées : leurs dimensions parfois, la technique ou l’outil utilisé, l’effet chimique obtenu… Ce qui demeure insaisissable est leur surface vibrante et énigmatique qui laisse perplexe. L’artiste prend soin de toujours se tenir à distance en évitant toute gestualité, en excluant la présence éventuelle de forme.

Toute la toile résonne d’une seule voix : jeu de transparence entre les couches de vernis, matité et brillance, all over de divers microreliefs, tous engendrés par une savante combinaison de procédés.
En cultivant volontiers cette économie de moyens, Pierre Galopin atteint ainsi l’essentiel dans le minimum.

Morgane Estève

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Pierre Galopin graduated from the École des beaux-arts de Rennes in 2008, and has remained attached to the techniques he learnt there. Since then, he has viewed his approach as a challenge to take up: how does one keep on painting nowadays?
He has chosen to tackle the issue from a technical angle, and works scrupulously by carrying out various tests and developing a “paint kitchen” to achieve his goal: to fill out a surface whilst producing an aesthetic effect.
Galopin favours standard-size canvases (portrait or landscape) and always paints on the floor according to a self-imposed specific logic. First of all, he coats the canvas with a layer of oil-based varnish; then, making the most of the urgency induced by the combination of substances, he adds a second layer of water-based varnish. The results of this process are random and hard to anticipate. Once the two are mixed together, the painting takes on a life of its own within a few elusive and decisive minutes, leaving no room for error – only accident. The vigour of the application conditions the end result, which varies from one canvas to another. As such, repetition is impossible. The notion of series only comes in later, in light of the entire body of work.
While the combination of varnishes is random and the colours completely anecdotal, the choice of the accessory used to apply these is in fact crucial. The artist uses regular commercial tools (paintbrushes, brushes, sponges) as well as custom-made instruments. He likes to imagine new and increasingly unusual devices (sprayer, compressor…) in his permanent search for pushing the experiment further, testing the limits of his method and breathing life into the painted surface. His studio has truly become a laboratory in which any trial and error is allowed, so as to move freely thanks to a form of mastery of technique rather than result.
Galopin’s works are not verbose. Their titles plainly state their makeup: their dimensions sometimes, the technique or tool used, the chemical effect achieved… What remains elusive and leaves us perplexed is their vibrant and enigmatic surface. The artist always makes sure he stays at a distance by avoiding any gesturality and excluding the potential presence of a form.

The entire canvas resonates with one single voice: the translucent interplay between the layers of varnish, the matt and glossy effects, the all-over variations in micro-reliefs, all of which are generated through a skilful combination of processes. By deliberately cultivating this economy of means, Pierre Galopin achieves essentialness with the bare minimum.

 

Site internet et réseaux sociaux

Source

Documents d'artistes Bretagne - Partenariat Centre national des arts plastiques / Réseau documents d'artistes.

Dernière mise à jour le 9 janvier 2024