Philippe Fangeaux

La trouvaille 2021
Huile sur toile, 170 x 220 cm

Biographie

Philippe Fangeaux assemble des éléments de réalité qui devraient s'exclure mutuellement. Il nous invite donc à une lecture de chocs expressifs et d'articulations brutales qui finissent par déterminer les conséquences d'une réalité troublée sur laquelle on n'a pas de prise décisive, qui ne cesse de fuir tout en se laissant étrangement poursuivre. Il se dégage de sa peinture une certaine griserie.
L'imaginaire s'engouffre dans le réel, l'aère, l'irrigue, lui communique une part de son instabilité. De l'un à l'autre, s'opère un constant passage, et comme une confusion délestée de toute pesanteur. Ces deux pôles produisent des éclats de récits qui n'arrêtent pas de s'entrecroiser, nous sollicitant là où des propositions et des intrigues nous convoquent et nous attendent, non pas dans le sens d'un piège ou d'une bifurcation quelconque, mais d'un itinéraire arborescent sous l'emprise de forces multiples dont nous avons quelques difficultés à saisir d'emblée l'enjeu et les motivations.
Philippe Fangeaux enclenche ainsi un mécanisme de mise en scène de modèles fictionnels et autobiographiques qui participent à la même effervescence car constamment travaillés par un besoin de confrontations. Ce qu'il cherche à accomplir est une sorte de plongée inlassablement répétée dans ce jeu de miroirs et d'échos pour en rapporter tout ce qui peut encore faire image. Sa peinture ainsi devient plurielle, une entité dont les éléments constitutifs ne s'unissent pas, diffèrent sans s'annuler, sans se subordonner les uns aux autres, inscrivant la possibilité d'un tout dont les parties coexistent dans leurs différences, dans une incompatibilité positive. Elle va et vient, retourne sur elle même, et cherche moins à progresser vers une conclusion nette et définitive, qu'à faire apparaître l'existence d'un centre inconnu.

Didier Arnaudet, extrait du catalogue abbadia Philippe Fangeaux, Le Carré Bonnat - Bayonne, 2002

Philippe Fangeaux assembles what should be mutually exclusive elements of reality. He thus invites us to a reading of expressive shocks and brutal articulations which terminate by determining the consequences of a disturbed reality that can't be firmly grasped, that constantly escapes us while allowing itself to be strangely pursued. His painting gives off an intoxicating effect.
The imaginary gets bogged down in the real, airs it out, irrigates it, communicates a part of its instability. A constant flow is created from one to the other, and something like a confusion stripped of all weight. These two poles produce flashes of stories that never cease to overlap, soliciting us there where propositions and mysteries summon and await us, not in the sense of a trap or a bifurcation, but like a path branching out under the sway of multiple forces whose stakes and motivations thwart our understanding from the start.
Philippe Fangeaux thus triggers a mechanism for staging fictitious models and autobiographies that are an active part of this same effervesence, for they are constantly reworked by a need for confrontations. What he seeks to accomplish is something like an untiringly repeated dive into this play of mirrors and echoes, so as to bring back all that can still produce an image. His painting thus becomes plural, an entity of constituent elements that don't bond, that differ without cancelling one another out and without subordinating themselves to one another, inscribing the possibility of a whole whose parts coexist through their differences in a positive incompatibility. It comes and goes, turns against itself, and seeks less to advance towards a clear and definitive conclusion than to allow this unknown center's existence to surface.

Didier Arnaudet, excerpt from the catalog abbadia Philippe Fangeaux, Le Carré Bonnat - Bayonne, 2002

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Source

Documents d'artistes PACA - Partenariat Centre national des arts plastiques/Réseau documents d'artistes

Dernière mise à jour le 7 février 2022