Peintres de tradition française : Bazaine, Bissière, Estève, Lapicque, Manessier, Singier

A la fin de la seconde guerre mondiale, en France s’affrontent deux courants artistiques : l’abstraction dite « lyrique » et la « non-figuration ». L’abstraction lyrique constitue le pendant de l'expressionnisme abstrait américain. C’est à la galerie René Drouin, place Vendôme qu’ont lieu les premières manifestations d’un « art autre », également qualifié d’art informel, et regroupant des artistes tels Jean Dubuffet, Jean Fautrier ou Georges Mathieu (rappelons que l’exposition « Le grand œil de Michel Tapié » est actuellement visible à la galerie Applicat-Prazan Rive gauche jusqu’au 22 décembre 2018).

Parallèlement, émerge une autre forme d’abstraction ou plus précisément de non-figuration, le sujet n’étant jamais éludé, avec en point d’orgue la fameuse exposition de 1941 « Vingt jeunes peintres de tradition française ». Sous l’impulsion de Bazaine et appuyée par l'éditeur André Lejard, cette manifestation réunit à compter du 10 mai 1941 à la galerie Braun à Paris des peintures de Jean Bazaine, André Beaudin, Paul Berçot, Jean Bertholle, Francisco Bores, Lucien Coutaud, François Desnoyer, Léon Gischia, Charles Lapicque, Jean Lasne, Lucien Lautrec, Raymond Legueult, Jean Le Moal, Alfred Manessier, André Marchand, Édouard Pignon, Suzanne Roger, Gustave Singier, Pierre Tal Coat et Charles Walch. Le nom de Maurice Estève figure également au catalogue, mais aucune de ses toiles n'est présentée.