Patrice Thibaud

Dans le sillage de Cocorico, Patrice Thibaud propose, avec Jungles, de dévoiler « l’homme sauvagement civilisé qui est en nous ». Et d’en rire. Cocorico, créé en 2008 à Chaillot, était un drôle de cri de ralliement : dans cet hommage à la pantomime, Patrice Thibaud et son complice Philippe Leygnac régalaient le public de leur fantaisie visuelle, d’une poésie tendre et singulière. Depuis, ce Cocorico a séduit le monde. Autant dire que le nouveau volet des aventures improbables du tandem Thibaud-Leygnac promet bien des réjouissances, d’autant que la succulente comédienne Lorella Cravotta les a rejoints pour cet opus. Sous l’oeil bienveillant de Susy Firth et Michèle Guigon, Jungles s’intéresse au monde des animaux, à son humanité qui n’a d’égale que l’animalité des hommes. Vous voyez d’ici le tableau (de chasse) ? Une jungle urbaine, une ambiance scénique végétale, des instruments de musique primitifs et quelques danses rituelles, le tout dans une partition théâtrale « plutôt muette pour être plus universelle ». On en redemande ! « Il ne s’agit pas de faire culpabiliser le spectateur en l’effrayant sur sa profonde nature prédatrice mais de lui faire accepter, avec humour, tendresse et poésie, ses ancestraux réflexes de défense et de survie », dit Patrice Thibaud sans détour. Création pour petits et grands, Jungles est un peu le miroir de nos petits travers contemporains. Il n’est pas interdit de s’y regarder et d’en sourire. Jungles, avec ses références à Romulus et Remus, Tarzan ou Mowgli mérite tour et détour. Philippe Noisette