PASSAGE À FAUNE

Cet automne, le CRAC Alsace invite Bertille Bak et Damien Cadio à investir ensemble ses espaces d’exposition. Bertille Bak et Damien Cadio ont des pratiques très différentes : Bertille Bak produit des films, des dessins, des installations ; Damien Cadio est principalement peintre. La première s’attache à des lieux en particulier qu’elle étudie avec l’attention d’une ethnologue ; le second fouille, observe et distord les images éparses et aléatoires du monde. Chez ces deux artistes pourtant, une même balance entre gravité et humour, réalisme et loufoquerie. Dans les pièces de Bertille Bak (notamment celles sur les cités minières du Nord vouées à disparaître) filtre, malgré le côté dramatique du sujet, une nostalgie joyeuse. Quant aux peintures de Damien Cadio, elles ouvrent sur un monde où l’inquiétante étrangeté le dispute à la curiosité amusée. L’exposition regroupe à la fois pièces anciennes et nouvelles, la plupart spécialement créées pour l’occasion et/ou en fonction du lieu. Ainsi Damien Cadio propose plusieurs peintures de grand format (alors que sa production compte essentiellement des petits formats) ainsi qu’une pièce sonore qui vient « hanter » les combles du centre d’art. Bertille Bak imagine quant à elle des œuvres élaborées à partir du contexte géographique du CRAC, sa situation topographique comme son histoire humaine. L’exposition alterne des salles dévolues aux œuvres de Damien Cadio et d’autres à celles de Bertille Bak. Les larges couloirs du centre d’art constituent le point de rencontre des deux univers: des passages à faune. Commissaire de l’exposition : Sophie Kaplan, directrice du CRAC Alsace + Project Room n°5 : Gregory Buchert Affirmant sa volonté de soutenir la création émergente, le CRAC propose de découvrir, dans le cadre d’un Project Room, le travail d’un(e) jeune artiste récemment diplômé(e) d’une école d’art allemande, française ou suisse. Le project-room n°5 est confié à Gregory Buchert, récemment diplômé de l’ESAD de Strasbourg, qui présente à cette occasion une série de pièces nouvelles. Dans ses performances teintées de désenchantement, oscillant entre gags potaches et réflexion critique, Gregory Buchert se met en scène en tant que héros tragi-comique. Les actions qu’il déploie au travers de fictions tournant en vase clos sont régulièrement vouées à l’échec et ce, en dépit d’une énergie et d’une volonté d’action sans cesse renouvelées.