Parenthèses et Suspensions (...)

Lionel Sabatté
Exposition
Arts plastiques
Galerie municipale Jean Collet (94400) Vitry-sur-Seine

Réparation de papillon 2
, 2012

Papillon abimé, ongles, peaux mortes, épingle et boîte à spécimen, 32 x 32 x 7 cm (8 x 7 x 4,5 cm)
(collection privée)
© Lionel Sabatté

Lionel Sabatté s’intéresse à une remontée fantasmée vers les origines et interroge le vivant et saperpétuelle régénération jouant avec les matériaux récupérés (poussière, coquille, etc.) ou avec leurs aléas (décomposition, fumée, etc.) pour leur redonner corps.

Poussière
« Les conteurs n’ont pas imaginé que la Belle au bois dormant se serait éveillée couverte d’une
épaisse couche de poussière ; ils n’ont pas songé non plus aux sinistres toiles d’araignée qu’au
premier mouvement ses cheveux roux auraient déchirées. Cependant de tristes nappes de
poussière envahissent sans fin les habitations terrestres et les souillent uniformément : comme s’il
s’agissait de disposer les greniers et les vieilles chambres pour l’entrée prochaine des hantises,
des fantômes, des larves que l’odeur vermoulue de la vieille poussière substante et enivre »
Georges Bataille, Documents, article « Poussière »

«C’est une matière sauvage et brutale qui sert de fil directeur à cette exposition : de la poussière
ramassée dans le métro parisien, constituée de cheveux humains, de particules d’existence,
matérialisation impossible de l’innommable. C’est exactement ce que Georges Bataille appelait l’ «
Informe », dans ses textes de la revue Documents (1929-31) : une matière sans commencement ni fin, par essence indéfinissable, une substance brute et non transformable, nécessairement organique»(1)

Lorsqu’il réalise en sculpture une meute de loups, la chair de l’animal est constituée de rebus, de
poussière prélevées dans le métro. Pauvreté des matériaux, laissés par des milliers de personnes
qui passent et qui tous perdent une partie d’eux-mêmes. Fasciné par l’histoire naturelle, l’artiste
répare aussi à sa manière des papillons abîmés récupérés dans les boutiques d’entomologie en leur rendant une enveloppe corporelle, faite de peaux mortes et de rognures d’ongles.

Parfois, il utilise la matière même de la circulation économique qui deviendra la matière d’autres
oeuvres : la multiplicité de pièces d’un centime d’euro, qui recouvrent partiellement une structure
métallique de chimères issues des profondeurs sous-marines.

De ses déambulations dans la ville de Vitry, des résidus sont prélevés de la rue puis recomposés
pour être présentés à la Galerie municipale sous une forme en devenir. Le dessin accompagne
chaque moment de son travail ; ses travaux sur papier exposés sont faits eux aussi avec la matière
organique ou minérale, dans lesquels le regard se plonge et se perd, tandis qu’un ensemble de
toiles capture l’énergie d’une fumée en voie de dispersion…

Un catalogue du travail de Lionel Sabatté est édité par la Galerie municipale Jean-Collet à
l’occasion de l’exposition Parenthèses et suspensions (…) avec un texte de Léa Bismuth.
Il sera disponible début septembre sur simple demande au 01 43 91 15 33 ou par mail
galerie.municipale@mairie-vitry94.fr


• Rencontre avec l’artiste : dimanche 29 septembre à 16h
• Déjeuner sur l’art : jeudi 19 septembre à partir de 12h15

(1) Extrait du texte «Part maudite et Merveilleux» de Léa Bismuth, édité dans le catalogue d’exposition

Horaires

Entrée libre du mardi au dimanche de 13h30 à 18h et le mercredi de 10h à 12h et de 13h30 à 18h

Adresse

Galerie municipale Jean Collet (94400) 59 avenue Guy Môquet 94400 Vitry-sur-Seine France

Comment s'y rendre

Accès transport en commun RER C Gare de Vitry-sur-Seine Métro 7 Villejuif – L. Aragon Métro 8 Liberté, puis bus 180 arrêt Eglise
Dernière mise à jour le 2 mars 2020