Paradjanov le Magnifique, collages

Exposition
Arts plastiques
Beaux-arts de Paris Paris 06
À l’occasion d’Arménie mon amie, Année de l’Arménie en France, l’École nationale supérieure des beaux-arts propose, en collaboration avec le musée Paradjanov d’Erevan, une exposition des collages du cinéaste Serguei Paradjanov. Première présentation à Paris de l’oeuvre plastique de cet artiste prolixe et protéiforme, réalisateur majeur bien que mal connu, et figure nationale arménienne, l’exposition regroupera plus de 70 d’oeuvres, réalisées entre 1970 et 1990.

Complément d'information

D’origine arménienne, Serguei Paradjanov est né en 1924 en Géorgie à Tbilissi, ville aux multiples cultures et coutumes, qui voisinent en bonne entente sans toutefois se fondre.
Après des études à Moscou à la VGIK (l'Institut d'études cinématographiques de Moscou) où enseignait Alexandre Dovjenko, Igor Savtchenko, Mikhaïl Romm, Paradjanov réalise aux studios de Kiev, en Ukraine, ses premiers films. Il en sort diplômé en 1951.
Son quatrième film, fabuleux et sauvage, Les Chevaux de feu (1964), lui confère une renommée internationale. Le suivant, Sayat Nova (La Couleur de la grenade, 1969), du nom du grand poète arménien du XVIIIe siècle, confirme cette renommée et attire sur lui les foudres des autorités soviétiques : le film est jugé « hermétique et d’un esthétisme décadent ». Par la suite, tous ses projets de films sont refusés et ses prises de positions publiques contre l’arrestation de journalistes et d’intellectuels ukrainiens le marquent d’une croix rouge. Accusé de trafic d’objets d’art et d’homosexualité, il est arrêté en décembre 1973 et condamné à cinq ans d’internement dans un camp de travail. Sous la pression des « comités » et des « collectifs » de soutien à l’étranger, il sera libéré en décembre 1977.
Pratiquement sans ressources, il réalise Le Signe du temps (1979), court-métrage de sept minutes qui témoigne de sa présente détresse. De nouveau arrêté en 1982, il est libéré en novembre de la même année. En 1984, il réalise La Légende de la Forteresse de Suram, puis en 1986, Arabesques sur le thème de Pirosmani. Réalisé en 1988, Achik Kérib sera son dernier film. Malade, épuisé par des années de prison, il meurt en 1990 en plein tournage de Confession (d’après Lermontov). Il laisse une oeuvre inachevée, ancrée dans les remous de l’histoire du Caucase, habitée par le merveilleux d’un Orient mythique, et dans laquelle «littérature, histoire, ethnographie et métaphysique se fondent en une unique vision cinématographique, en un acte unique.»

Serguei Paradjanov fut tout à la fois cinéaste, acteur, décorateur, plasticien et un collectionneur qui fit de sa maison familiale un véritable musée des cultures du Caucase.
L’oeuvre filmée de Serguei Paradjanov se prolonge dans les multiples créations plastiques qu’il réalisa durant toute sa vie, et tout particulièrement pendant l’enfermement en prison où, pour survivre et ne pas sombrer dans la folie, Paradjanov n’avait qu’une seule et unique issue : être encore et toujours créatif.
Ses collages, dessins, peintures, affiches, photos-montages, céramiques, carnets de croquis, boîtes, poupées, chapeaux, etc. sont aujourd’hui pour une grande partie conservés et exposés au Musée Paradjanov d’Erevan, véritable « palais des merveilles », qui tente de recréer l’atmosphère de la maison d’enfance de l’artiste à Tbilissi, que celui-ci appelait « son petit théâtre ».
Ouvert en 1991, le Musée Paradjanov regroupe plus de 600 oeuvres de l’artiste, ainsi que des objets personnels provenant de sa maison de Tbilissi, des photographies, des lettres attestant de son intense correspondance avec de grandes personnalités telles que L. Brik, A. Tarkovsky, J. Nikulin, V. Katanyan etc.
Filmographie :

Long-métrages :
1954 Andriech
1958 Le Premier Gars
1961 Rhapsodie ukrainienne
1964 Les Chevaux de feu
1969-1971 Sayat Nova (La Couleur de la grenade)
1984 La Légende de la forteresse de Suram
1988 Achik Kérib

Films inachevés :
1965 Les Fresques de Kiev
Court-métrages
1952 Conte moldave
1957 Dumka, documentaire
1957 Natalia Oujvii, documentaire
1961 Rhapsodie ukrainienne
1962 Une petite fleur sur la pierre
1967 Hakop Hovnatanian, documentaire
1979 Le Signe du temps
1985 Arabesques sur le thème de Pirosmani

1990 Confession

Films non réalisés : Intermezzo, La Fontaine de Bakhtchisaraï, Le Démon, Ispovied (confessions autobiographiques),
Le Dit du régiment d’Igor...

Autres artistes présentés

Serguei Paradjanov est né en 1924 à Tbilissi, en Géorgie, de parents arméniens. Après avoir étudié le chant et s’être initié à la peinture, il entre en 1946 à l'Institut d’études cinématographiques de Moscou, le V.G.I.K., où il sera l’élève du réalisateur ukrainien Igor Savtchenko, de Mikhail Romm et de Dovjenko.
Ses deux premiers longs métrages, Les chevaux de feu (1964) et Sayat Nova (1969) rencontrent rapidement la censure des autorités soviétiques. En décembre 1973, Paradjanov, accusé de "trafic d'icônes, de devises, d'incitation au suicide et d'homosexualité", est arrêté. Il restera en prison jusqu’en 1977. Libre, il s'installe en Géorgie, dans sa maison natale. À partir de 1984, Paradjanov est autorisé à travailler de nouveau : il réalise alors La Légende de la forteresse de Suram (1984), Ashik Kérib (1988) et Confession, resté inachevée (1989). Paradjanov meurt à Erevan en 1990.

C’est en prison et dans les années qui suivirent, que Paradjanov produira la majorité de ses dessins et collages, qui constituent une part de sa création aussi importante que ses films. Les oeuvres présentées à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts proviennent des collections de la Maison-Musée Paradjanov d’Erevan. Regroupées par ensembles thématiques - les oeuvres de l’enfermement, les Icônes, l’atelier du réalisateur, scènes de la vie de la Joconde, etc.-, les oeuvres, qu’ils s’agissent de dessins ou de collages photographiques ou en volume, sont toutes d’une extraordinaire inventivité plastique et dévoilent la fascinante richesse symbolique de l’univers de cet artiste, à la croisée des cultures orientale et chrétienne.

L’exposition sera accompagnée d’une présentation d’un choix d’oeuvres de jeunes artistes arméniens, tous plus ou moins marqués par l’héritage de Paradjanov et résolument ouverts aux aspects les plus contemporains et les plus dynamiques de la création : Sona Abgarian, Diana Hakobian, Tigran Khachatrian et Astghik Melkonian.

Parallèlement à l’exposition, des projections organisées les 29, 30 et 31 mars 2007 permettront de découvrir les films de Paradjanov, ainsi qu’une sélection de films de cinéastes et vidéastes arméniens ou d’origine arménienne.
Par ailleurs, la projection des films sur l’art de Paradjanov (Hakop Hovnatanian et Arabesque sur le thème de Pirosmani) fait partie intégrante du parcours de l’exposition, conçu par le jeune scénographe Alexis Bertrand

Après sa présentation à Paris, l’exposition Paradjanov le Magnifique sera montrée du 20 avril au 24 juin 2007 au Musée d’art moderne de Saint-Étienne.

Commissaires des expositions : Henry-Claude Cousseau, Zaven Sargsyan, Sophie Kaplan

Partenaires

Cette exposition bénéficie du soutien de PAPIER D’ARMENIE. En effet pour Papier d'Arménie ce partenariat est une magnifique occasion de célébrer la transversalité des cultures, des générations et des talents. Papier d’Arménie - 6, rue Morel - 92 120 Montrouge Tel. 01 42 53 22 46 papier d'arménie L'exposition bénéficie également du soutien de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent et de la société Condat.

Horaires

Ouvert du mardi au dimanche, de 13 h à 19 h

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Beaux-arts de Paris 14, rue Bonaparte 75272 Paris 06 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022