Vue de Kaoru Shimano et Yoko Tsuzuki devant le monument à la mémoire de ShozoTanaka

Kaoru Shimano, directeur du musée Shozo Tanaka, et Yoko Tsuzuki, native d’Ashio et salariée de l’association de reboisement Ashiomidori (« reverdir Ashio »), devant le monument qu’ils ont érigé à la mémoire de Shozo Tanaka (1841-1913), à Sano ; préfecture de Tochigi — 2018

Biographie

Julien Guinand

Né en 1975, vit et travaille à Lyon.
Représenté par la Galerie Françoise Besson.
Co-fondateur de l'école de photographie Bloo qu'il a dirigé jusqu'en 2018.
Intervenant à l'ENSBA Lyon depuis 2005.
Président du Bleu du ciel, centre d’art photographique à Lyon.

Diplômé de l'École Nationale Supérieure de la Photographie d'Arles et de l'Université de Lyon, Julien Guinand approfondit un travail photographique documentaire et expérimental. Il travaille majoritairement sur le territoire, dans des lieux où se jouent une histoire sociale et environnementale, portant son regard principalement sur des espaces et des lieux de paysage. Ses thèmes de prédilection sont la catastrophe et l’effondrement, la subsomption de la nature. Il porte une attention picturale particulière aux sujets qu’il documente et œuvre au sein d’une tension entre document et image-objet. 

"Je n'éprouve pas d'intérêt à accumuler les prises de vue et je crois que je n'ai pas de fascination particulière pour l'image en général... Je procède par soustraction et il m'arrive de ne garder, parfois à mon grand désespoir, à peine plus de deux ou trois photographies par an", déclare Julien Guinand dans sa monographie publiée aux éditions Deux cent cinq.

Son travail a fait l’objet de deux publications monographiques aux Éditions 205. Two Mountains, son dernier livre, est sorti aux éditions Hatje Cantz en avril 2021. La même année, il commence une résidence au centre d’art Le Point du jour à Cherbourg, est présenté par la galerie Françoise Besson en solo show à Paris Photo et expose son travail Two Mountains au Bleu du ciel à Lyon.

"Au sein même de chacune de ses images, il y a aussi soustraction, un "moins 1" qui ouvre discrètement une brèche, déchire la totalité, fêle l'insupportable fascination... Des lévriers effilés pris de profil sur un champ de course ont des attitudes à la fois fières et burlesques, de grandes nappes blanches accrochées à un étendage dans une cour pourraient constituer une œuvre d'art minimaliste parfaite si ce n'était ce sac plastique boursouflé au pied d'un buisson en arrière plan... Il y a toujours un accroc prosaïque, un "punctum", un accident qui empêche l'image de s'enrouler sur elle-même, dans le narcissisme forclos de sa propre beauté miroitante...

Atteindre ainsi à une quasi perfection formelle et zen (philosophie très influente sur le photographe) tout en laissant soudain et comme par inadvertance le "réel" creuser son trou rigolard ou anecdotique a toujours quelque chose de touchant dans le travail de Julien Guinand. Ce peut être encore un chiffon jaune en bas d'un tableau, la sortie d'une bouche d'égout à côté d'une jeune femme triste... L'accident peut être aussi très littéralement l'une de ces prises de vues de "barrières de crash test" pour expérimenter les collisions d'automobiles. La concentration achoppe, la méditation échoue et sont en cela poignantes, humaines, intrigantes."


Extrait de Dans le presque, le parfait, Jean-Emmanuel Denave, Le Petit Bulletin, 2012

Source

Documents d'artistes Auvergne-Rhône-Alpes

Dernière mise à jour le 23 novembre 2023