Biographie

Né en 1923 à Budapest, Yona Friedman suit des études à l’Institut de Technologie de Budapest de 1943 à 1945. Engagé dans la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale, il s’exile en 1946 en Palestine, à Haïfa, avant d’y obtenir son diplôme en 1949. Il imagine des habitats collectifs pour l’état d’Israël jusqu’en 1957, date où il s’installe à Paris. En 1958, il fonde le Groupe d’étude d’architecture mobile (GEAM). Il oriente ses recherches en urbanisme vers l’utopie d’une mégalopole du futur et imagine ses premières Villes Spatiales un an plus tard. À partir des années 1970, il radicalise ses travaux théoriques et commence à s’intéresser aux principes d’auto-construction et d’auto-planification. Parmi ses nombreux ouvrages, Pour l’architecture scientifique, publié en 1971, apparaît comme l’un des plus célèbres. Il défend une approche globale et contestataire - en ce sens où elle exige de transformer le réel - de l’urbanisme, nourrie de mathématiques, de philosophie, d’économie. Il renouvelle la réflexion sur l’organisation de la cité à parti des notions de mobilité et d’irrégularité, plaçant au cœur de son projet l’émancipation de l’individu.

Plus de 260 de ses œuvres font partie de la collection du Cnap, qui préserve ainsi une part de l’héritage de ce penseur visionnaire et permet d’en comprendre l’ampleur et la densité.

En 2007, un ensemble clef d’une centaine de pièces (maquettes et œuvres graphiques), qui retrace à partir de 1958 le parcours intellectuel et plastique de Yona Friedman, fait son entrée dans la collection. En 2010, l’acquisition de 34 œuvres éditées par le CNEAI (centre national de l’estampe et de l’art imprimé) à partir des années 2000 (estampes, ouvrages, film d’animation) vient compléter ce fonds, déposé en 2015 à la Cité de l’architecture et mis en lumière l’année suivante dans l’exposition « architecture mobile = architecture vivante ».

À ces acquisitions s’ajoutent La Licorne Eiffel, commande réalisée en 2009 dans le parc du Centre international d’art et du paysage de Vassivière, qui dessine d’un trait blanc, à même l’herbe de l’île, l’immense silhouette de cet animal tutélaire.

En 2013, l’artiste accorde au Cnap une donation, exceptionnelle à tous égards. Installé depuis les années 1960 dans l'appartement du boulevard Garibaldi avec sa famille, Yona Friedman a investi l'ensemble de cet espace domestique pour le transformer en œuvre d’art totale. Se déploie sur les murs une pensée en images, et de pièces en pièces se construisent des villes du futur, peuplées par un bestiaire mythologique. 

Yona Friedman est décédé à l’âge de 96 ans, le 21 février 2020 à Paris.

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Source

Centre national des arts plastiques

Dernière mise à jour le 25 février 2020