Acquisitions et commandes Arts décoratifs, design et métiers d'art - 2017

Plus de 61% des designers acquis par le Cnap lors de cette commission l’ont été pour la première fois (Bona-Lemercier, Nathalie Dewez, Form Us With Love, Roxane Gataud, India Mahdavi, Maximum Studio, Mike & Maaike, Muller Van Severen, Mut Studio...) ce qui confirme la vocation prospective du Cnap, sans oublier de compléter des ensembles déjà constitués (notamment François Azambourg, Francesco Binfaré, les Bouroullec, Pierre Charpin, David Dubois, Naoto Fukasawa, Konstantin Grcic, ou Enzo Mari). Aux côtés de l'émergence de designers français et étrangers, la dimension internationale de la collection s'entend à travers l'achat de pièces de designers confirmés et de stature internationale, qu'ils appartiennent à la scène française ou à des scènes étrangères.

De manière cohérente, la commission a continué de porter une attention soutenue aux enjeux sociétaux dont le design se fait l’écho. La question écologique s’est notamment traduite à travers le choix de la commission d’acquérir des objets de Maximum Studio, jeunes designers qui font du déchet industriel une ressource, un ensemble de lampes solaires portatives d’Olafur Eliasson et Frederik Ottesen ainsi qu’un canapé de Francesco Binfaré où git un ours sur ce qui figurerait une banquise à la dérive.
En réponse à l'aménagement d'espaces ouverts et à la nécessité de s'isoler, notamment pour des bureaux dits en « open space », ont été semé quelques jalons pour la collection de ce qui pourrait devenir une typologie d’objets ménageant une intimité visuelle et/ou phonique (Les Bouroullec, Constantin Grcic, Gam Fratesi, Vandeputte, Ivan Kasner & Uli Budde, Form Us With Love, Mut Design et Mike & Maaike).

Attentif à l'activité des centres d'art et des Frac qui figurent parmi ses partenaires sur le territoire, le Cnap a procédé à l'acquisition de cinq « écrans » des Frères Bouroullec, précédemment montrés lors de leur exposition monographique au Frac Bretagne. Cloisons mobiles jouant sur les transparences et s’appuyant sur une grammaire d’éléments combinatoires, ils viennent compléter un ensemble emblématique des designers conservé par le Cnap. Le Pavillon de thé Fu-An, micro-architecture de Kengo Kuma, est également une pièce importante acquise après qu'elle a été présentée au Centre international d'art et du paysage de l'île de Vassivière puis au Centre national édition art image à Pantin.
Le duo d'architectes Bona-Lemercier a lui aussi rejoint la collection avec un ensemble d'éléments modulaires en tôle pliée pour un mobilier multifonction.

Attachée à conserver les témoins du siècle, la commission a souhaité faire entrer dans la collection un ensemble de déclinaisons de la chaise Thonet, depuis son modèle historique de 1859 jusqu'aux réinterprétations contemporaines que l’éditeur a pu commander à plusieurs designers, dont Stefan Diez, Naoto Fukasawa et Robert Stadler (sous la forme d’un don pour ce dernier).

À travers toutes ces acquisitions, l’attention au paysage domestique et à l’actualité du mobilier édité sont restés un axe central, avec une lampe de bureau de Pierre Charpin, alliant détails très dessinés pour mieux s’effacer et technologie industrielle, ou des pièces de Francesco Binfaré, Nathalie Dewez, les Bouroullec ou Konstantin Grcic. Le savoir-faire de la manufacture de Cogolin a aussi été salué avec l’acquisition de deux tapis (India Mahdavi et Christian Bérard).

L'installation interactive, Papier Machine, de Marion Pinaffo et Raphaël Pluvinage, une série de jeux d'Enzo Mari et une acquisition complémentaire de livres pour enfant édités par les Trois Ourses sont venues étoffer un axe de recherche autour du game design, tout en réaffirmant un lien avec la politique d’enrichissement de la collection en matière de design graphique. Cette dernière continue d'être un axe de recherche fort avec l’acquisition du caractère typographique Bely De Roxane Gataud, mais aussi à travers les dons d'un ensemble d'affiches, éléments de papeterie, croquis, notes documents préparatoires... des identités visuelles de théâtres (1996-1997) de Paul Cox et de la Galerie Raeber Von Stengling de l’Atelier deValence.

Ces œuvres ont vocation à être prêtées et déposées auprès des institutions culturelles en France et à l'étranger.