Nature(s) unique(s )

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Nature(s) Unique(s), une proposition de Liliana Motta

Nature(s) Unique(s) est un jardin composé de 200 sacs d'un mètre cube, remplis à moitié de paille et de terre. Dans les sacs sont plantées 2800 plantes vivaces, bisannuelles et annuelles. Toujours dans les mêmes sacs est plantée une forêt de tuteurs en fer à béton. Des images d'enfants, des images rapprochées sur le corps et les plantes sont suspendues au-dessus du jardin. Des musiques complètent l'image d¹un jardin d¹enfance exubérant et généreux. Au fond du jardin une structure en papier blanc, suspendue comme un rideau de douche du plafond renferme le contenu politique, scientifique, philosophique et social du jardin. A l'intérieur de la cabane en papier, des textes en grand format permettent de s'informer ; dans le centre une grande table et des bancs faits de planches en bois permettent de s'installer et de consulter la bibliographie.
L'exposition porte sur le statut des plantes interdites. Elle présente avec précision et exhaustivité les critères et les raisons qui réglementent leur exclusion et leur éradication, mais en interrogeant les présupposés culturels et les choix politiques « protectionnistes » qu'ils cautionnent implicitement. Elle met ainsi à découvert le « racisme » auquel la science, aujourd'hui comme hier, continue de faire écran. Car, cette idéologie, par les pratiques fanatiques ou extrémistes qu'elle autorise, est aussi dévastatrice pour l'environnement que pour les sociétés humaines. En proposant une réflexion sur les catégories qui divisent le « national » de l'étranger, en mettant en scène les émotions qui surdéterminent la façon dont nous ordonnons et classons les êtres, cette exposition éclaire donc les rituels de « racinement » et de bannissement dont l'identification de nos territoires ne cesse de faire l¹objet. Elle nous montre que, pour modifier notre rapport à la nature, nous devons apprendre à changer notre rapport aux autres et à nous-mêmes, mais surtout, qu'en ce changement, la nature est notre unique alliée.
Patrick Degeorges

Everywhere but nowhere, une installation de Haessen Chung

À l'extérieur du lieu unique, les drapeaux de Haessen Chung sont apparemment communs : leur taille répond au standard international et leur dessin est le plus utilisé dans les drapeaux nationaux : trois bandes verticales ou horizontales La seule différence, c'est la couleur qui a disparu pour laisser place au blanc immaculé. Ainsi, Chung Haessen, étrangère en France, a composé les drapeaux qui lui convenaient, et les offre à ceux qui lui ressemblent : En arrivant à Nantes, je me suis sentie comme une personne étrangère, comme beaucoup d'autres qui viennent d¹ailleurs. Je me sens partie intégrante de la population immigrée et réfugiée de Nantes. Mais plus qu¹à cette frange de la population, c'est au monde qu'elle s¹adresse : que chacun y mette les couleurs qu'il désire !