Mike Diana & Stu Mead

America's Most Wanted
Exposition
galerie arts factory Paris 11

Programmée du 24 mai au 17 juin 2017 par la galerie Arts Factory et les éditions DIVUS, l’exposition "America's Most Wanted" met à l’honneur Mike Diana et Stu Mead, deux artistes parmi les plus subversifs issus de l’underground américain des 90's.

[ certaines oeuvres présentées sont susceptibles de heurter un public non averti ]

Né en 1969 à New York, Mike Diana déménage à l’âge de 10 ans à Largo, en Floride. Il y reçoit une solide éducation catholique mais, dégoûté par les sermons sur la peur de finir en enfer, il arrête d’aller à l’église vers l’âge de 16 ans. Dès 1987, il publie à l’école de courts récits distribués sous le manteau, dans lesquels il met en scène le massacre sanguinaire des professeurs de son collège. Il lance l’année suivante ses fanzines "HVUYIM", puis "Angel Fuck", avec un ami originaire de New York, vouant lui aussi une sainte haine à la Floride conservatrice. Les publications se font connaître via les réseaux alternatifs et se vendent surtout par voie postale en dehors de l’État. En 1988 il travaille comme concierge dans une école primaire et profite de la photocopieuse pour imprimer ses histoires évoquant pêle-mêle viols d’enfants, mutilations et drogue. Des originaux oubliés seront retrouvés sur place et il sera sans surprise renvoyé.

En 1991, Mike Diana est soupçonné dans l’affaire Gainsville, qui concernait le meurtre parfois accompagné de viol de cinq étudiants. Des scènes de violence dessinées par Diana sont considérées comme proches des circonstances des crimes non-élucidés. Lorsqu’une analyse ADN réalisée par le FBI l’innocente complètement, tout son dossier est transféré à Largo. Michael Flores, policier local, découvre alors horrifié quelques "Boiled Angel" comics. Se faisant passer pour un dessinateur de zines fraîchement débarqué dans le coin, il commande le reste de la production de l’auteur. Mike Diana se retrouve en 1992 convoqué au tribunal pour publication, distribution et publicité de matériel obscène. Il sera le premier artiste de l’histoire à être condamné pour obscénité aux Etats-Unis. Les démêlés judiciaires de Mike Diana ont inspiré à David Johnston une pièce de théâtre intitulée "Busted Jesus Comix". "The Trial of Mike Diana" un film réalisé par Frank Henenlotter est actuellement en cours de production.

Publiée en France dès 1995 par Stéphane Blanquet dans son fanzine "La Monstrueuse" et les éditions le Dernier Cri, l’œuvre pléthorique de Mike Diana a fait l’objet en 2014 d’une imposante monographie intitulée "America Live & Die". Compilé par la maison d’édition anglo-tchèque DIVUS, ce remarquable travail éditorial remet en perspective plus de 25 ans de production graphique en deux volumes. Soit 528 pages de peintures aussi naïves qu’explosives, d’inénarrables comics aux récits amoraux, truffés de personnages répondant à la moindre de leurs impulsions, où la prise de stupéfiants, les propositions sexuelles les plus incongrues, les rencontres les plus étranges sont accueillies avec l’ingénuité de l’enfance et des organes sexuels d’adultes.

Influence majeure pour des artistes comme Johnny Ryan ou Benjamin Marra, le travail de Mike Diana, loin d’être le sujet d’un délire intimiste pervers, doit se lire comme le portrait grimaçant d’une certaine Amérique, celle des petites villes conservatrices où l’on s’ennuie, tiraillées entre individualisme, pression religieuse et étiquette sociale.

source :
l’excellent dossier "vie et mort selon mike diana" de stéphane noël
sur = > www.du9.org/dossier/vie-et-mort-selon-mike-diana/ 

Stu Mead est né à Waterloo en 1955 dans l'Iowa, il vit et travaille à Berlin depuis 2000. Très tôt influencé par la peinture classique européenne et l’underground américain de Robert Crumb, il suit un cursus d’études artistiques entre les Etats-Unis et l’Angleterre, où il déménage avec ses parents en 1975. De retour à Minneapolis, il est diplômé en 1987 du Collège d’Art et de Design de cette ville, où il va rencontrer Frank Gaard. Figure culte de la scène locale - il a notamment créée le graphzine "Art Police" (1974-1994) - Frank Gaard va encourager Stu Mead à donner libre cours à sa créativité. Ensemble ils vont lancer dès 1991 le sulfureux zine "Man Bag" où sont abordés sans tabou, mais avec un humour souvent débridé, des sujets contre-versés comme la sexualité adolescente, la pédophilie ou une certaine forme de zoophilie domestique.

Souffrant depuis sa naissance de troubles neuro-moteurs, Stu Mead se met régulièrement en scène dans ses tableaux sous les traits d’un voyeur pervers. Sur ses genoux, des jeunes filles écartent les cuisses en souriant d’un air rusé ou ravi, se livrent à leurs animaux de compagnie ou à des peluches lubriques, lèchent sournoisement des glaces arôme fraise. Ce sont des filles mineures, mais fatales. Elles ont le sexe lisse, mais le cerveau de séductrices. Charmeuses, dévergondées, provocatrices, les fausses ingénues de Stu Mead s’inscrivent en droite ligne du mythe de la Lolita ; enfant mi-bénie / mi-maudite de l’"American way of life" des 50’s, expression ambivalente d’une culture schizophrène protégeant et sur-exploitant à la fois sa jeunesse. 

Entre Balthus et une relecture freudienne des Frères Grimm, la peinture de Stu Mead est exposée - non sans remous - dans le monde entier. De nombreux recueils de ses travaux ont été publiés aux éditions Le Dernier Cri, Timeless, Re :Surgo et DIVUS.

à l’occasion de cette exposition les éditions DIVUS publient :
"man bag" de stu mead et frank gaard - 160 pages format 21 x 15 cm
"r.i.p. " de mike diana - 128 pages format 24 x 16 cm

également disponibles chez le même éditeur :
"america live & die" de mike diana - 528 pages format 28 x 18 cm
"stu mead" - monographie 176 pages format 32 x 24 cm

Tarifs :

Gratuit

Horaires

Lundi au Samedi de 12h30 à 19h30

Adresse

galerie arts factory 27 rue de Charonne 75011 Paris 11 France

Comment s'y rendre

Metro Ledru Rollin ou Bastille
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022