Michel VERJUX

"Ç Lire un mur. Pourquoi pas ? À toi de voir *. È Voici ce que lance le peintre Niele Toroni dans une discussion avec un commentateur dÍart sans doute très avisŽ, et sans doute aussi extrêmement rŽceptif vis-à-vis dÍune telle posture ironique ! Que sÍagit-il de regarder et de voir, avant toute chose, en ce qui concerne une œuvre de peinture, en particulier, ou dÍart visuel ou plastique, en gŽnŽral ? Que sÍagit-il dÍabord de capter, puis de sÍapproprier, et peut-être dÍinterprŽter et de lire, lorsque nous sommes devant une œuvre de cette sorte ? QuÍest-ce qui est en vue ? QuÍest-ce qui est en acte ? Et quÍest-ce que nous avons en tête ? Avant toute chose : de lÍespace, du temps, de la matière et de la lumière, sans doute. Mais au milieu des formes que prend tout cela, parmi toutes les choses donnŽes à lÍêtre humain ou inventŽes par lui, parmi tous les ŽlŽments, facteurs et paramètres psychiques, physiques ou culturels, quid de lÍœuvre dÍart, plus spŽcifiquement ? En quoi consiste une œuvre ? En toute chose possible et imaginable ? En une chose contingente ou nŽcessaire ? Je ne sais pas. Ce que je veux, en revanche, parce quÍelle le peut, cÍest que lÍœuvre dÍart soit Ñ avant toute chose, que cette chose soit chose en soi ou non, du reste Ñ un acte de voir et un acte de montrer. Et que cette œuvre puisse être perçue dÍun point de vue existentiel, construite de façon minimale et conçue de façon logique. " "Avant toute chose !" Extrait du catalogue Michel Verjux Prima di tutte le cose, Žditeur AArteStudioInvernizzi Milan, 2009. * Niele Toroni, Ç Discussions avecƒ1967-1977 È, repris dans En roue libre, Žd. Alain Coulange, Saint-Julien-du-Sault, F.P. Lobies, 1984, p. 50.