MICHEL BOULANGER

Exposition
Arts plastiques
Galerie Bernard Bouche Paris 03
La galerie propose à partir du 12 janvier une exposition Michel Boulanger. Né à Anthisnes (Belgique) en 1944, Michel Boulanger pratique le dessin, au pinceau. Mais son propos est complexe et comprend différentes strates. Il s'agit pour lui d'établir une présence physique de l'oeuvre, qui s'apprécie comme une sculpture; le dessinateur se double d'un sculpteur. Qu'il s'agisse de sa "Caisse et 1 son 1971-73" ( Michel Boulanger, Pavillon Belge, Biennale de Venise en 1978) ou de sa "Boîte de Zagora" (Musée des Beaux Arts de Liège en 1985), Michel Boulanger se préoccupe de la résonance de l'oeuvre et de son écho dans l'espace qui l'entoure. La Boîte de Zagora, par exemple, directement liée à un voyage en Grèce, renvoie sans cesse au double voyage physique et intérieur dont elle est issue. C'est en quelque sorte une suite de cette oeuvre qui sera exposée à la galerie. Intitulée "Passages", elle est composée de divers matériaux ( Cannes, bâtons, fers, plâtre, Tau en acier..) Bâtons et cannes sont placés à la verticale, parallèlement entre eux. Ils paraissent ainsi préparés pour un départ ou posés au moment d'un retour... Cette pièce se situe sur un parcours de plus de vingt ans, et évoque pour l'artiste des expériences vécues. Michel Boulanger considère le dessin comme la trace d'un perpétuel questionnement. Cette curiosité sans fin se retrouve dans le regard d'une grande acuité qu'il pose sur le modèle; à partir d'une femme nue couchée, il va bien au-delà de la sensualité, il cherche l'essence même du corps. Le dessin acquiert un caractère âpre, sans complaisance. Si le dessin peut être exécuté rapidement, la mise en éveil de l'artiste peut être très longue. Un état de réceptivité maximale est indispensable pour qu'à un moment précis, sans aucune forme de préméditation, il puisse laisser courir son pinceau sur la feuille. Il est à l'écoute du corps du papier, du pinceau et de l'encre qui "se coagulent amoureusement" nous dit-il. Souvent, Michel Boulanger sollicite des rapports entre deux ou trois dessins. Il assemble des travaux d'époques différentes qui, autonomes au départ, se révèlent l'une à l'autre. Boulanger entasse dans une farde quelques dessins qui, à son sens, parviennent "au vrai" après un temps plus ou moins long. Il en choisit certains pour tenter de les mettre en confrontation. Il médite longuement sur ces tentatives et, à un instant d'extrême lucidité, il reconnaît ce qu'il vient d'assembler. Ce travail fait partie intégrante de son processus tout autant que la réalisation des dessins. Le grand triptyque présenté à la galerie associe une petite silhouette nue accroupie avec deux dessins abstraits, un carré rouge et un Tau. La silhouette est dans un état limite entre une chose qui se dissout et une chose qui prend forme. Si elle évoque un dessin en négatif, le carré adopte, dès lors, l'aspect d'une plaque photographique. "Nous sommes des négatifs: le monde joue le rôle de bain révélateur par rapport à l'individu", nous dit Boulanger.

Horaires

MARDI-SAMEDI:14-19Heures

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Galerie Bernard Bouche 123 rue Vieille du Temple 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020