MATT COCO

Matt Coco - Née en 1974, vit et travaille à Lyon

"Certaines pièces sont considérées comme des partitions graphiques ou spatiales. J'entends par "partition" la possibilité d'une écriture, une œuvre matrice qui donne naissance à un carambolage formel infini et génère des événements, objets, sons... L'ensemble des éléments qui composent l'espace peut être appréhendé comme un langage à interpréter, sous-entendu par fracas, ruptures, glissements, pressions, frottements...

Mon travail se positionne également en réponse au lieu qui le reçoit. Je m'imprègne de l'histoire du site, de ses caractéristiques acoustiques, géologiques ou architecturales, afin d'y trouver le matériau qui va modeler de nouvelles pièces ou réactualiser de plus anciennes. Je cherche à établir une relation paysage / langage et je m'interroge sur la manière dont le contexte peut générer un type d'écriture, un ensemble de codes communicationnels ou de représentations spatiales.

La catastrophe naturelle ou humaine constitue parfois un point de départ. Considérée comme rupture ou changement de direction, elle peut aussi bien être un commencement qu'une fin. Je cherche à transposer ce moment de défaillance du réel en objet poétique. Le temps intervient comme processus de construction (apparition, dépose, superposition) ou à l'inverse de déstructuration (effacement, délitement) et se caractérise par l'actualisation de pièces au fur et à mesure de leur présentation et par la stratification des interventions.

J'utilise régulièrement le procédé de l'empreinte, prélevée avec une matière (céramique, silicone, latex, terre, tissu...), graphique (traits, frottages), ou encore sonore. Ce geste confère à l'objet un statut hybride combinant la reproduction, l'existence des contraires et la possibilité d'un écart différentiel. Un système où le lieu, l'événement et le temps coexistent."

Matt Coco, Statement, 2021

___

Matt Coco - Born in 1974, lives and works in Lyon

I conduct open research in various fields of installation work, which borrow from other disciplines and their lexicons, methods and forms. I am drawn to a particular material, a place or an event, and develop a constantly evolving experiment based on them, which takes the momentary form of an exhibition.

Some of my pieces are envisioned as graphic or spatial scores – and by “score”, I mean a chance to write something, to create a matrix that will give birth to an infinite formal pile-up and generate new events, objects or sounds. The sum of elements that make up a space can be seen as a language awaiting interpretation, with its underlying clamour, breaks, shifts, pressures and frictions…

My work also positions itself in response to the space that houses it. I use its history and its acoustic, geological or architectural specificities in order to find in them the material that will enable me to fashion new pieces or update older ones. I try to establish a connection between location and language, and to question the way in which context can generate a certain type of writing, a set of communicational codes and spatial representations.

Sometimes, natural or man-made disasters can act as starting points. Whether they are considered breaking points or changes in direction, these events can be both beginnings and endings. My aim is to transpose these faults in reality into poetic objects. Time acts as a construction process (appearance, deposition, superimposition) or, on the contrary, as a disorganising process (erasure, disintegration), and manifests through the updating of pieces in the course of their various presentations and through the layering of these interventions.

I frequently use an imprinting process achieved with various materials (ceramic, silicone, latex, clay, fabric), techniques (outlining, rubbing), or sound. This type of intervention gives the object a hybrid quality, which combines reproduction, the existence of opposites and the potential for differential shifts – a system in which the location, the event and time can coexist.

Matt Coco, Statement, 2021
Translated bu Lucy Pons, 2021