Markus Hansen

Chacun tue ce qu'il aime / Each Man kills the thing he loves
Exposition
Arts plastiques
Galerie Eric Mircher Paris 03

"Chacun tue ce qu'il aime / Each Man kills the thing he loves"
env. 4m x 3,3m x 3,3m
Techniques mixtes
2012

La disparition et donc le réel pourraient être au coeur des réflexions menées par Markus Hansen. Ainsi de ces êtres chers, ceux avec lesquels nous créons des liens et qui constituent sans doute une part de la fiction de nos vies. Mais rien ne semble arrêter les fantômes et cauchemars qui se dessinent comme des respirations sans fins sur les tableaux noirs de nos imaginaires. Ces fictions de lʼesprit, si elles nous effraient, nʼen sont pas moins des constructions de lʼêtre. . Notre inconscient sʼy nourrie pour disparaître au réveil. Markus Hansen leur donne formes sur ces Blackpaintings, tels des tests de Rorschach grandeur nature, à écrire puis effacer, sur ces tableaux noirs tels des écoliers de nos propre vies. En fond sonore

 

Il y a lʼ Histoire bien sûr qui semble bien réelle et incontestable, une possibilité dʼengagement pour se sentir exister. Ici, en filigrane, celle de lʼAllemagne et de ses démons qui bouleverseront lʼexistence des êtres dʼhier jusquʼà celles dʼaujourdʼhui. Mais lʼHistoire nʼest -elle pas finalement un Folklore, à acquérir ou rejeter, qui peut aller jusquʼau tragique? (Les Rideaux de Poussières dʼatelier). Un imaginaire phantasmé qui donne corps à la Nation, cette Fable dans laquelle on peut accrocher les images dʼEpinal de chaque lieux (Les Poussieres paintings de paysages).

 

Reste le rapport à lʼautre. Le regard de lʼautre fonctionnant comme validation de sa propre existence. Ainsi regarder lʼautre, le scruter, le respirer comme un animal le ferait dans lʼespoir vain de se saisir soi-même. Dis moi qui je suis moi qui ne saurait le dire. Ainsi des liens apparaissent, des filiations , des affinités qui fonctionnent comme des reflets incessants nous permettant de comprendre ce que lʼon appelle vivre (Les Doubles-Portraits). Le miroir de Narcisse est une impasse là aussi car ce qui est insupportable dans le réel cʼest bien son absence de duplicité, de double aurait dit le philosophe Clément Rosset *. Ainsi va la vie, se heurtant, se blessant au réel cʼest à dire à lʼunique. La vie de chacun nʼest quʼune stratégie pour échapper à cette absence dʼoptions. Créer une nation en politicien ou créer une famille en citoyen ou créer des oeuvres en artiste pour sublimer, phantasmer, transfigurer un réel trop réel et dont on cherche à se distraire. Markus Hansen, refusant le simple « entertainment «, lève le voile sur ces duplicités, nomme le secret et brise le reflet de tout ces vain espoirs en dénonçant ces fausses valeurs. Infgrid Caven nous guide en chantant” Schwarzer Wald meiner Träume”(sculpture Each Man Kills the thing he loves) , chanson ambivallente sur ce que signifie lʼautre et soi-même.

 

Aussi, chaque homme qui pense, voit et avance, tue ce quʼil aime* et lʼartiste reste ce grand révélateur, décillant nos regards et déchirant les limbes qui nous voilent et nous séparent du réel.

 

*Clément Rosset « Le réel et son double ».

* Oscar Wilde « La ballade de la geôle de Reading »

 

En italique, les oeuvres qui marquent le parcours de M.Hansen

Commissaires d'exposition

Artistes

Horaires

du Mardi au Samedi 11h- 19h

Adresse

Galerie Eric Mircher 26 rue Saint Claude 75003 Paris 03 France

Comment s'y rendre

M° ligne 8 : Saint Sebastien-Froissart
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022