Marc Couturier, L'Embarquement...

Exposition
Arts plastiques
Galerie Laurent Godin Paris 13

Vue d'exposition : L'Embarquement..., Marc Couturier, Galerie Laurent Godin, Paris, 2018. © Yann Bohac

Vernissage le dimanche 7 octobre à 15h 
 
« L’homme a une forêt. C’est ce que nous dit l’art de Marc Couturier qui est, en le disant, l’Homme du troisième jour. L’Homme peut perdre sa forêt. Il devient alors l’Homme de la nuit et non plus du jour. Il peut cependant la retrouver. Il le fait en devenant un Homme du regard, du secret et de l’intime. Il est alors l’homme du jour sans fin. C’est ce que nous dit aussi Marc Couturier qui est en le disant non pas simplement l’Homme du troisième jour, mais l’Homme en marche vers le jour sans fin. ». Betrand Vergely*
 
Pour sa première exposition à la galerie, Marc Couturier nous invite au voyage, à marcher avec lui vers ce jour sans fin. Il veut rendre visible et matérialiser une spiritualité toute personnelle. Sensible à l’imperceptible, aux marges entre visible et invisible et au caractère évanescent des choses, il nous propose d’embarquer avec lui pour nous les donner à voir.
Nous plongeons au seuil de la galerie, dans le motif de la feuille d’aucuba chère à l’artiste. Cette fusion subtile entre le végétal et le sidéral nous enveloppe tout au long du voyage. L’aucuba flotte au vent (Constellation d’aucuba, 2018), il apparaît à la surface d’un caisson lumineux (Feuille d’aucuba, 2016) puis laisse sa trace sur les 23 pastels, autant de « pensées pour Jean-Etienne Liotard (1702-1789) », réalisées en hommage au pastelliste suisse qui vibrent devant nos yeux. La lumière naturelle, peu présente dans l’espace d’exposition, semble émaner des œuvres.
Plus loin un paysage nous apparaît, puis un autre : ici dans une caisse de vin (Redressement, Abbaye St Ferme, 2018), là sur un carton maculé d’encre (Redressement, Les îles noires, 2012). Ce sont des « redressements », concept que l’artiste définit dans les années 90. Sous ce terme, qui désigne un mouvement ou un état, l’artiste choisit, collecte et « redresse » toutes sortes d’objets, de matières ou de surfaces généralement trouvés, « non faits de main d’homme », dans lesquels apparaît providentiellement à notre regard autant de paysages ou de figures. Ils nous accompagnent ensuite, comme autant d’invitations à la contemplation, redressements « élaborés », encadrés de montures réalisées en 3D**. Cette technologie, singulière dans le travail de l’artiste, se fait discrète, au service du paysage qu’elle nous donne à voir. En chemin c’est un Tondo, fait de main d’homme, qui ponctue notre visite. Réalisé à la pointe d’argent sur un panneau préparé de stucco il est le fruit d’un geste spontané et continu, dialogue permanent entre la volonté et l’intuition de l’artiste. Dans une alcôve lévite une barque remplie d’eau, nous offrant un moment de suspension, une image poétique intemporelle. Les parterre d’or et parterre d’argent, 2018 semblant sourdre du sol et la lame surgissant du mur à l’entrée (Lame, 2016) sont autant d’apparitions lumineuses qui se révèlent à nous et éclairent notre voyage.
Le voyage s’achève, immergé dans les encres de la série Marbre qui synthétise la dialectique propre à l’œuvre de Marc Couturier : entre ce qui relève de la présence et de l’intention humaine et ce qui relève de la nature ou de la création divine. Dans ces compositions, le végétal émane comme le fruit du hasard, une tache composée librement au gré du cheminement de l’eau et de l’encre sur le papier. Par opposition, le vase indique lui clairement l’intention humaine et la maitrise de la main qui façonne.

* in Le Troisième jour, Betrand Vergely, Marc Couturier, ed. Le Promeneur, 2012.
** réalisés en collaboration avec le studio Constance Guisset.

Marc Couturier est né en 1946, il vit et travaille à Paris. Son travail a récemment été exposé au Domaine de Kerguéhennec (2018), à l’occasion de la présentation de la collection de la Fondation Cartier à la Power Station of Art à Shanghai (2018) et au SeMA de Séoul (2017), au Grand Palais et à l’Espace Muraille à Genève (2017), au Domaine de Chaumont sur Loire (2016), au Centre Pompidou Metz (2016 et 2010), au Musée du quai Branly à Paris (2015), au Palais de Tokyo à Paris (2014), au Musée de la Chasse et de la Nature à Paris (2012), au Centre Pompidou à Paris (2008). Il a exposé à la Fondation Cartier à Jouy en Josas (1987, 1989 et 1993) et à Paris (1991, 1997, 1998), et participé aux expositions Traces du Sacré au Centre Pompidou (2008), La Beauté en Avignon (2000), et Les Magiciens de la Terre, à la Villette (1989). Ses œuvres sont présentes dans les grandes collections publiques et privées : Musée National d’Art Moderne – Centre Pompidou, Manufacture Nationale des Gobelins, Manufacture Nationale de Sèvres, Fonds National d’Art Contemporain, Fondation Cartier pour l’art contemporain, ainsi que dans plusieurs FRAC. Il a réalisé des vitraux pour l’église Saint-Léger à Oisilly (Côte-d’Or), une croix et gloire pour le chœur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, l’autel de l’église de Saint- Denis du Saint-Sacrement dans le Marais à Paris. Deux « Tremblements de ciel » monumentaux (ou lames) sont érigés à Tokyo et dans l’environnement du Centre Pompidou Metz.

 

Tarifs :

Entrée libre

Artistes

Horaires

du mardi au samedi, de 11h à 19h

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Galerie Laurent Godin 36 bis rue Eugène Oudiné 75013 Paris 13 France

Comment s'y rendre

Métro: ligne 14 (Olympiades) / 7 (Porte d'Ivry) Bus: ligne 27 (Oudine) / 62 (Patay Tolbiac)
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022