MaLeVoLeNcE

Donelle Woolford. Valentin / Air de Paris
Exposition
Chez Valentin Paris 03

Les nouveaux travaux de Donelle Woolford sont malveillants.

Ayant expérimenté les joies et les challenges d'être une jeune artiste émergente, elle n'est pas tant

intéressée à passer les vingt prochaines années à monter plus d'expositions personnelles, attendre plus

d’articles de presse, participer à plus de biennales etc…

Woolford a décidé de prendre l'identité d'un artiste en milieu de carrière. En tant que personnage fictionnel

elle peut faire cela. Elle a juste besoin d’une motivation, quelques nouvelles intrigues, quelques conflits et

illico : Acte II.

D’un simple geste, Donelle Woolford a désormais 58 ans, confortablement installée dans une sagesse propre à

celle des artistes en milieu de carrière

- profond, engagé, frappant, sincère, le genre sensible d'artiste que l'on peut être.

Par le biais d’une série de « Joke paintings », MaLeVoLeNcE chronique les aventures d’un personnage qui se

prénomme Richard Qui nous vient à l’esprit à la lecture de ces lettres :

Richard Pr

Richard Pryor ou Richard Prince ? Quelque soit celui qui émerge de notre conscience, il nous place (nous et

eux) dans une catégorie à l'exclusion de l'autre. Richard Pryor était noir. Richard Prince est blanc. Richard

Pryor racontait des blagues. Richard Prince peignait des blagues. Richard Pryor inventa un nouveau genre de

comédie explicitement identitaire qui, une fois engagée, demeurait sans possible retour, peu importait qu'il

soit destructeur. Richard Prince initia l'acte d’appropriation, un geste qui, une fois réalisé, sans possible retour,

peu importait qu'il soit productif. Les « Joke paintings » de Donelle Woolford interrogent cette dichotomie

entre destruction/production.

Visuellement, les peintures de Donelle Woolford sont d'apparentes références à des styles et artistes connus.

Les peintures de Donelle Woolford sont des doublures, des fac-similés, des éléments scéniques. Les peintures,

couvertes au marqueur, à la peinture acrylique et au stylo bille, sont les signes bavards de leur processus et de

leurs repentirs, l'évidence de ce que l'artiste pense tout haut. Sauf que, dans le cas de Donelle, tous ces

signes ont été pensés avant leur exécution et ainsi ont pu être exécuté par les mains expertes des assistants de

l’artiste ; Il n’est pas important de savoir qui fait les peintures de Donelle Woolford. Non pas qu’elle

s’intéresse à la question de l'auteur, elle préfère simplement ne pas réaliser son propre travail.

Dans le cadre de ces expositions, « Dick’s Last Stand », une performance de 45 minutes sera présentée au

Palais de Tokyo le 27 octobre 2012. « Dick’s Last Stand » est une réplique exacte de la dernière édition de

l’émission de télé « Richard Pryor show » diffusée en 1977 sur une chaîne populaire américaine. Cette

formidable déconstruction du genre est un commentaire social subversif qui trouve encore tout son écho

aujourd’hui.

A l’occasion de l’exposition sera publié le livre « Dick Jokes », recueil de plaisanteries obscènes des cinquante

dernières années aux Etats-Unis.

Donelle Woolford (née en 1954 à Détroit, USA) vit et travaille à New York, Brooklyn, le Bronx, Philadelphie,

Londres et Vienne. Elle a notamment participé à l’exposition « Double Agent » à l’ICA à Londres, à la Biennale

de Sharja et à « Buy american » à la Galerie chez Valentin. Sa performance a précédemment été jouée au

Musée Gugenheim , au Prélude Theater Festival, au Lewis Center of Art à Princeton, au Suburban à Chicago, à

White Flags, à Saint Louis, et à l’Université de Yale à New Haven

Adresse

Chez Valentin 9 rue Saint Gilles 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020