maïder fortuné-I game

Exposition
Arts plastiques
le Crédac Ivry-sur-Seine
I games I est une adolescente au visage lisse. I ressemble aux fillettes en habits du dimanche. I ressemble aux poupées de ces fillettes. I n’a pas d’histoire, elle naît de la situation présente. I joue à des jeux solitaires, entre naïveté et perversité.

Complément d'information

Complément d'informations

Dans une obscurité totale, chaque séquence s’inscrit directement (sans l’artifice d’écrans) sur les murs, sol et plafond de l’espace d’exposition.
L’architecture réelle est déchirée pour un espace fictionnel aux contours mobiles. La bande sonore (2 CD de longueur différente joués simultanément) y constitue une matière en
perpétuelle évolution.

Les installations vidéo de Maïder Fortuné
soulèvent une réflexion sur les différences qui existent entre le corps en mouvement et le corps en action. Différence notoire qui réside
dans le statut du geste, dissocié de l’agir et du
faire et en qui il n’est pas question de produire
mais de supporter. Les recherches de Maïder
Fortuné sur un langage de corps sont influencées
par son parcours théâtral et les performances
que l’artiste réalise sur sa propre enveloppe.
Dans l’installation I games, Maïder Fortuné
entraîne le spectateur dans un processus de
réminiscence de l’expérience primaire de
l’enfant au " stade miroir ". Les séquences
mettent chacune en scène des jeux échos de
cette expérience de clivage entre image
perceptive de soi (visuelle manifeste) et image
intériorisée de soi (interne, imaginaire),
expérience fondamentale dans le processus de
construction de l’identité. Au fur et à mesure des
séquences, le moi subit un dédoublement qui
ouvre sur un éclatement de l’un en une
multitude inassimilable. L’un échappe.
Le jeu est envisagé comme inscription du
fantasme dans l’espace réel, monde
fantasmatique projeté du dedans au dehors,
catalyseur de pulsions, angoisses profondes par
l’intermédiaire du corps du personnage. Ainsi
chaque séquence est appréhendée du point de
vue halluciné du regard de l’enfant qui place le
monde sous le signe d’une inquiétante
étrangeté, d’une incertitude des frontières entre
réel et fictionnel, expérience physique et
expérience psychique.
Les jeux de I n’ont d’autre fin qu’eux-mêmes :
l’arrêt n’a pas davantage de sens que la
poursuite de l’action qui se répète en boucle à
l’infini. Délivrée de toute signification productrice
et utilitaire, l’action se lit comme pur
mécanisme, horlogerie bien réglée ; elle devient
séquence gestuelle exécutée par un corps
comme absent à lui-même, rendu à l’état de
pantin, plastique muette "qui ne sait ni qui elle
est, ni pourquoi, ni à quoi mène cette attitude
qu’on lui a donné une fois pour toute."(Bruno
Schultz)

Totem (10’03’’) : Le visage de I en plan serré.
Elle saute à la corde. Prise dans un mouvement
vertical hypnotique, la figure semble fondre
laissant apparaître, comme par radiographie,
une multitude d’autres visages.

Hide and seek (11’35) : I et son double errent
dans un espace obscur et deserté. Présences
somnambuliques, elles traversent le lieu en un
étrange colin-maillard aux yeux ouverts.

Puppet (4’45’’) : Dans un état de disponibilité
passive, I se tient immobile face au spectateur,
la ficelle d’un ballon gonflé à l’hélium dans la
main. Son visage projeté sur le ballon réagit aux
mouvements aléatoires de l’air.

Aletis (6’) : I et son double se tiennent sur des
balançoires face à face. Le mouvement
oscillatoire d’attraction-répulsion ramène la
quête de soi à une mécanique d’aimants.

Hopscotch (4’16’’) : Une marelle de craie se
dessine progressivement sur un fond noir. A son
achèvement les tracés et chiffres s’effacent
jusqu’à totale disparition.
biographie




Maïder Fortuné
née en 1973, vit à Paris


2000 - 2002 Studio national des arts
contemporains Le Fresnoy
1997 Ecole de théâtre Jacques Lecoq


Vidéos

2002 Slak, installation tripyque
Aberrations, installation triptyque
2001 I games, installation vidéo (5 bandes)
Totem, film vidéo
2000 I fictions, installation vidéo (3 bandes)
39’29’’ Disfigure, installation vidéo (4 bandes)
Shadows 1, 2, 3,

Performances

2002 Find edges, galerie Nadine Plateau,
Bruxelles, Belgique
2001 Slak, galerie Public, Paris
Je suis l’indien, je suis l’injuste, (Géronimo), le
Tapis Rouge ; rue des Orilons ; galerie Public ;
Fondation de Garpar Ritter avec la collaboration
de Claire Malrieux
2000 Laugh, clown, Laugh, Festival Gare au
théâtre, Vitry
City horizon, Arche de la Défense, Paris
1999 Dead sea act, Mer morte, Israël
1998 Le repas, Festival de Châlon-sur-Saône,
Tel-Aviv, Paris


Expositions personnelles

2001 Galerie Nadine Plateau, Bruxelles, Belgique
Galerie Windows, Paris

Expositions collectives

2002 Première vue, commissaire Michel
Nuridsany, Passage de Retz, Paris
Panorama 3, commissaire Christophe Kihm,
Studio national Le Fresnoy, Tourcoing
premiere Fair, commissaire Harm Lux, Berlin,
Allemagne
2001 Parcours, Le Voorhuit, Gand, Belgique
Panorama 2, commissaire Léonor Nuridsany,
Studio national Le Fresnoy, Tourcoing
Les Lauréats, commissaire Anne Tronche,
galerie des Beaux-Arts, Paris
Le poste, galerie Public, Paris
Anti-G, Le Tapis rouge, Paris
2000 Comédie, galerie des Orillons, Paris
Rencontres chorégraphiques de Rennes
Pourquoi ?, Le Moulin, Reims


Théâtre

1999 Plus loin rien, création d’un festival autour
de la pièce J’étais dans la ronde, je tendais la
main. Installations, performances, musique
électronique ; Théâtre de l’Echangeur, Bagnolet
; Quai de la Gare, Les Frigos, Paris
1998 Fondation de la compagnie Hëevel théâtre
avec Yaël Perelman

Autres artistes présentés

maïder fortuné

Horaires

du mardi au dimanche 14/18h

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

le Crédac 1 place Pierre Gosnat La Manufacture des Œillets 94200 Ivry-sur-Seine France

Comment s'y rendre

Accès : Métro ligne 7, station Mairie d'Ivry / RER C, Ivry-sur-Seine

Dernière mise à jour le 2 mars 2020