Lyndi Sales

Surveillance passive
Exposition
Arts plastiques
Galerie Maria Lund Paris 03

Connected biologically chemically atomically
106 x 66 x 6 cm
aquarelle et huile sur papier Fabriano / watercolour and oil on Fabriano paper
2011

 ”Je crois que toute oeuvre d’art essaie de rapprocher les gens de leurs sens et de mettre leur conscience en éveil. [...] Une si grande partie de nos vies se déroule dans le passé ou le futur et je trouve qu’habiter le présent est étrangement difficile, mais d’une certaine façon régénérant, métamorphosant  et enrichissant. Bien que nous y soyons en permanence, le présent est une idée mystérieuse, insaissisable et sujet à mutation.”
Lyndi Sales

 

L’évocation d’un « réel imaginaire » est au cœur de l’œuvre récente de Lyndi Sales. Si ce projet peut paraître utopique, il est porté par la conviction qu’en cherchant à dépasser les limites de notre perception, on ouvre d’autres voies. Le travail de Lyndi Sales tend vers une vision plus complète, plus entière de ce que nous vivons le plus souvent comme des fragments de réalités, ceci dans l’idée que tout est lié. L’artiste utilise des modèles et des structures provenant de la nature – l’inspiration peut être l’infiniment petit comme l’immensité de l’espace. Elle s’inscrit dans une logique où l’ordre et le chaos du microcosme trouvent un écho dans le macrocosme. Depuis quelques années, l’astronomie, sous forme d’images ou de systèmes géométriques scientifiques, constitue le point de départ pour ses œuvres. Elle y réunit les différents points de vue de structures complexes dans des formes de distorsions qui créent une tension visuelle.

Dans un entretien récent à l’occasion de sa participation à la Biennale de Venise 2011, Lyndi Sales parle de « regarder les yeux fermés ». Il s’agit de faire abstraction de ce qui pourrait obscurcir notre vision, d’exploiter les possibilités d’atteindre « quelque chose de plus », qui se distinguerait de la perception étroite et utilitaire habituelle.

Si notre espace, notre lieu d’existence véritable est le temps, Lyndi Sales cherche à le ralentir, à le suspendre afin de voir de plus près, de mieux le comprendre ; son intérêt porte plus particulièrement sur les instants qui précèdent une transformation, une transition – les moments de tension, de croisement. Elle est dans une quête de vision intensifiée, au même titre que la méditation, l’hypnose, les hallucinogènes ou la psycho-analyse.

 

Surveillance passive

Surveillance passive est le titre de la deuxième exposition personnelle de Lyndi Sales en France. Le titre fait référence à l’observateur et à l’observé, à la différence entre l’observation objective et subjective, à la contemplation paisible ou bien à une surveillance inactive. Ses nouvelles créations s’inscrivent dans l’interrogation existentielle et métaphysique qui parcourt l’ensemble de son œuvre. Ainsi, l’installation Onthology, filigrane monumental en suspension, suggère un infini où des médaillons sont réunis par des tiges fine, le tout réalisé en papier journal qui laissent apparaître des fragments d’informations, des zones noires et blanches. La forme reflète une étude poussée des modèles et des questionnements scientifiques. Pour l’artiste, c’est une façon de transcrire ses préoccupations personnelles, plus au moins conscientes, dans l’espoir que ses propos trouvent une résonance chez les autres. Son travail sur la vision a été déclenché lorsqu’on lui a diagnostiqué un astigmatisme, ce qui l’a menée à une réflexion sur le fait de voir, de regarder. De cette réflexion, est né un premier travail intitulé « Vision double » présenté au salon CHIC dessin en 2010.

Aussi concret que puisse être le point de départ d’une œuvre, Lyndi Sales cherche la métaphore, le symbolique. Si elle se sert de modèles établis, elle ne cherche pas à les reproduire. Au contraire, elle se les approprie pour les modifier, souvent avec une approche ludique, préservant, ajoutant, élargissant pour introduire du chaos dans l’ordre et, ainsi, susciter la réflexion.

 

Slick 11

Parallèlement à son exposition personnelle, son installation 159/295 sera présentée dans la section projets de Slick 11 (20-23 octobre 2011). Œuvre emblématique, ce magnifique Phoenix prêt à s’élever est composé de 159 cerf-volants en papier. Empruntant à l’iconographie héraldique et religieuse, suspendus par des fils rouges, ils font référence à chacune des 159 personnes à bord du vol n°295 de South African Airlines tombé dans les abysses de l’Océan Indien en 1987 et connu par la suite sous le nom de Helderberg. 159/295 est une allusion à la tradition chinoise de cérémonies commémoratives durant lesquelles des cerfs-volants sont lâchés pour symboliser les pensées des vivants envers les défunts. Selon cette tradition, le cerf-volant emporte le chagrin, les bons augures prennent la place du deuil.

 

Parcours

Née à Johannesburg en 1973, Lyndi Sales a déjà un long parcours derrière elle. Largement exposée depuis plus de dix ans (Etats-Unis, Europe et Afrique du Sud) et lauréate de plusieurs prix pour son travail de gravure et de papier, ses œuvres font parties d’un grand nombre de collections prestigieuses : The National Gallery of Art, Washington ; New York Public Library ; Library of Congress, Washington DC ; McGill University, Montréal et Arthur and Matta Jaffe Collection, Florida Atlantic University ; Jack Ginsberg artist book collection, Afrique du Sud ainsi que Ernst & Young, ABSA, Telkom (Afrique du Sud) et Red Bull (Autriche). En France Lyndi Sales est représentée dans les collections du FRAC de la Haute-Normandie et de la Fondation de la Société Générale.

Complément d'information

"I think all artwork is trying to ‘bring people to their senses’". [...]
So much of our lives is spent in the world of the past or the future, and I find inhabiting the present to be curiously difficult, but somehow regenerative, transformative and rewarding. Though we are always in it, the present is a very mysterious and elusive and mutable idea."
Lyndi Sales

Central to Lyndi Sales’s recent work is the “real-imaginary”. Possibly utopian, this project nevertheless carries the conviction that by seeking to surpass the limits of perception, new paths become accessible. Her work lies closer to a more complete, more whole vision where everything is connected, whereas we often only experience fragments of reality. The artist uses models and structures taken from nature – inspiration comes from the infinitely small as well as the immensity of space, order and chaos of the microcosm are echoed in the macrocosm. For the past few years, astronomy imagery or scientific geometric systems have become the starting point for her works. She brings together different points of view, distorted complex structures create real visual tensions.
In a recent interview during her participation in the Venice Biennale 2011, Lyndi Sales discusses the notion of “looking with your eyes closed”. This refers to ignoring what can obstruct vision, exploiting all the possibilities of reaching “something more”, that distinguishes itself from the narrow functional and usual perception.
If our space, our real living place is ‘time’, Lyndi Sales seeks to slow time down, to suspend it in order to observe it close-up, to better understand it; her interest lies more specifically in the instants preceding a transformation, a transition – times of tension, of intersection. She searches for an intensified vision, in the same way as meditation, hypnosis, hallucinogenics or psychoanalysis.

Passive surveillance
Passive surveillance is the title of Lyndi Sales’ second solo show in France. The title refers to both the observer and the observed. It marks the difference between objective and subjective observation, a peaceful contemplation or an inactive surveillance. Sales’s new creations adhere to the existential and metaphysical interrogation that is central to all her work. Thus, the installation Onthology a monumental suspended filigree, suggests infinity. Medallions are interconnected with narrow stems, the whole thing is made out of newspaper cuttings with fragments of information appearing, as well as black and white zones. The form reflects an advanced study of scientific models and questioning. For the artist, this is a way of transcribing her personal concerns, more or less consciously, in the hope of finding echoes in others. Her work on vision began when she was diagnosed with an astigmatism, which led to a reflection on seeing, looking. The result of this reflection was a first body of works entitled “Double Vision” presented at CHIC dessin art fair in 2010.
In an artwork, Lyndi Sales searches for the metaphor, the symbolic. If she uses established models, she doesn’t seek to reproduce them. On the contrary, she appropriates then modifies them often in a playful manner. By preserving, adding or enlarging she introduces chaos to the order, to stimulate reflection.

Slick 11
Running parallel to her solo show, her installation 159/295 will be presented in the projects section of Slick 11 art fair (20-23 October 2011). An emblematic piece, this magnificent Phoenix ready for take-off is composed of 159 paper kites. Borrowing from heraldic and religious iconography, suspended using red thread, the kites refer to the 159 people on board South African airlines flight number 295 which fell to the abyss of the Indian Ocean in 1987 and later became known as Helderberg. 159/295 alludes to the Chinese traditional ceremony of commemoration where kites are released into the sky to symbolize the thoughts of the living towards the dead. According to this tradition, the kites carry the grief, good predictions replace mourning.

Background
Born in Johannesburg in 1973, Lyndi Sales already has a long career behind her. Widely exhibited for the last ten years (United States, Europe and South Africa) and winner of numerous prizes for her engravings and works on paper, her works are included in many prestigious collections: The National Gallery of Art, Washington; New York Public Library; Library of Congress, Washington DC; McGill University, Montreal; Arthur and Matta Jaffe Collection, Florida Atlantic University; Jack Ginsberg artist book collection, South Africa as well as Ernst & Young, ABSA, Telkom (South Africa) and Red Bull (Austria). In France her work is represented in the collections of the FRAC de la Haute-Normandie and the Foundation of la Société Générale.

Commissaires d'exposition

Artistes

Horaires

du mardi au samedi, 12h - 19h

Adresse

Galerie Maria Lund 48 rue de Turenne 75003 Paris 03 France

Comment s'y rendre

Métro Chemin vert (l.8) ou Saint-Paul (l.1) Bus 76
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022