Ligne de Fuite

Exposition
Arts plastiques
Salle Principale Paris 19
photo: Gianni Pettena  | Red Line, 1972  | photographie couleur | 53, 5 x 65 cm

Ligne de Fuite  | exposition collective

Patrick Bouchain, Claude Closky, Ícaro Lira, Dominique Mathieu, Gianni Pettena, Matthieu Saladin, Endre Tót, les gens d'Uterpan (Franck Apertet), Lois Weinberger, Zapatistes

Complément d'information

Et si la vraie raison d'être d'une galerie d'art aujourd'hui était de tenter de s'affranchir de certaines règles en serpentant, expositions après expositions, dans un paysage artistique de plus en plus soumis à des règles antinomiques? 

Pour cela, la sélection des collaborations que la galerie engage ne suit pas un plan de carrière stratégique mais répond à un besoin, une nécessité de s'émanciper des lignes dures, décrites par Guattari et Deleuze comme étant celles des dispositifs de pouvoir. Il impute aux galeristes autant qu'aux artistes de s'échapper des sentiers battus. Leurs obligations de chef.fe.s d'entreprise et de commerçant.e.s ne légitiment pas pour autant ces parcours, possiblement souples, qui finissent invariablement par se transformer en ornières, dures et rigides. Reste l'option de la ligne de fuite qui prend le risque de se perdre, d'expérimenter des terrains où le rapport à l'autre se construit sur des bases différentes. La petite famille de la galerie Salle Principale qui se compose au hasard, non pas des rencontres mais plutôt des circonstances, grandit depuis presque 8 années sans véritable cadre directeur, sans recherche de garde-fous rassurants mais plutôt en humant l'air d'un temps soumis à rude épreuve. Paradoxalement la ligne de fuite se trace avec précision comme se construit avec rigueur le non-emploi du temps de l'oisif assumé et libre. Ce tracé se construit avec les artistes de la galerie qui par leurs réalisations habillent la charpente de l'entreprise pour édifier le plus improbable des bâtiments, toujours en chantier, jamais achevé, toujours remodelé, s'agrandissant selon les nécessités, ou se fortifiant selon les caprices du temps.

Cette exposition en forme de portrait de famille répond très certainement à un besoin naturel de nous retrouver dans un moment de notre histoire commune, ainsi que celle plus large de l'espèce humaine qui semble, depuis le début de cette décennie, trouver dans la ligne dure l'unique voie à suivre comme réponse aux situations d'urgences qui se font jour. La galerie et ses artistes souhaitent affirmer que notre capacité à rêver n'est pas morte et qu'elle sera toujours le moteur de notre indépendance.

Dominique Mathieu – 07.04.2022

Horaires

jeudi - dimanche  | 14h - 19h 

Adresse

Salle Principale 28 rue de Thionville 75019 Paris 19 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022