LI CHEVALIER - DESTINS
La galerie Jean-François Cazeau présente pour la première fois à Paris « Destins » une exposition d'œuvres de l'artiste franco-chinoise Li Chevalier. Composée d'encres sur toiles, l'exposition traduit les interrogations de l'artiste sur la destinée de l'homme dans un monde privé de sens, de Dieu, d'idéal.
Entre l'orient et l'occident, l'alter-Modernisme
Li Chevalier en s’inscrivant dans le courant de « l'encre expérimentale » se donne pour mission de libérer l'art chinois d'un faux dilemme, le choix entre l'orient et l'occident. Alors que la production artistique chinoise à l'heure du village-monde a pu sombrer dans le repli traditionaliste ou dans le réalisme cynique d'un pop art politique, l'artiste propose une voix dissidente. A travers ses œuvres exposées pour la première fois dans une galerie parisienne, elle dégage l'encre de son autarcie en la jetant sur la toile occidentale intégrant dans sa technique l'accident, le fatal. Une toile sur laquelle une technique millénaire rencontre une interrogation post-moderniste et taoïste : le destin de l'homme face un réel privé de sens.
Une vie de nomade, une vie de lutte
De l'opéra de l'armée rouge à la Sorbonne, de l'Italie de la renaissance au Central Saint Martins College of Arts and Design, Li Chevalier a su mener de front son combat humaniste et son combat esthétique. Elle n'a eu de cesse que de réconcilier ses identités, philosophe bâtissant des ponts suspendus entre le Zen et Schopenhauer, peintre et calligraphe, ermite et voyageuse. A l'horizon de cette expédition humaine qu'est la peinture de Li Chevalier, apparaît la quête de l'unité, un « nihilisme apaisé » puisant son bonheur dans la contemplation. Contemplation humble de l'absence de sens d'où jaillit la simple et terrible beauté de vivre. L'humilité et la clairvoyance de l'artiste rendent à l'encre une vitalité contemporaine et à la peinture sa fonction narrative.
L'Artiste et sa technique
Li Chevalier vit et travaille entre ses deux ateliers de Pékin et de Paris. Elle utilise une technique novatrice : une toile sur laquelle l'encre est lâchée par couches successives retenues par la seule préparation au quartz, au papier de riz et à l'acrylique. Après des études de sciences politiques (Sciences- Po Paris) et de philosophie (DEA à la Sorbonne, en 1990), elle intègre dans les années 1990 diverses écoles d’art à Florence et Paris et décroche le diplôme de 3e cycle du Central Saint Martins College of Art & Design de Londres. Sa première grande exposition monographique a eu lieu au Musée National des Beaux-Arts de Chine en 2010. D’autres solo shows suivront, notamment au Musée des Beaux-Arts de Shanghai (2011) et à l’Opéra national de Chine (2013), puis au Centre d'Art Contemporain La Base Sous-Marine de Bordeaux (2014) et à l'institut culturel Bernard Magrez (2014).
Les œuvres de Li Chevalier ont figuré dans de nombreux musées et foires d'art internationales et viennent de faire la couverture du supplément de Beaux-Arts Magazine. Elle a obtenu le prix de la Royal Académie des Arts de Londres (2007), elle est exposée dans le Musée Rodin Pékin (2013), le Musée d'Art Contemporain de Dolland Shanghai (2012), le Musée d'art contemporain de Pékin (2012), l'Université de Pékin (2012), la Bibliothèque Nationale de Chine (2012), le Musée Jin zhi jian de Pékin (2011).