'L'espace-temps parallèle 2012.5.27-2012.6.9 / 2014.5.27-2014.6.9'

L’espace-temps parallèle

2012.5.27-2012.6.9

2014.5.27-2014.6.9

Une exposition personnelle de Pak Sheung Chuen

7 juin -19 juillet  2014

Les oeuvres de Pak Sheung Chuen sont de passage dans l’institution artistique : elles se conçoivent, se développent et se diffusent à sa périphérie. Leur matière première, des situations ou gestes quotidiens, aussi invisibles qu’ils puissent être, redéfinissent pourtant la place du spectateur. Tout est mouvement dans ce travail, l’idée se traduit en texte, support d’un échange, pour devenir forme dans l’espace. L’oeuvre est ici et maintenant: Pak Sheung Chuen fabrique l’espace qui contient l’oeuvre, suscite la rencontre pour qu’il y ait un regard. Son travail est in situ, même s’il ne laisse pas de trace, puisqu’il produit son propre contexte.

De 2003 à 2007 Pak Sheung Chuen travaille pour le journal Ming Pao de Hong Kong. Ses chroniques l’obligent à magnifier le quotidien et à révéler la potentialité des situations ordinaires. Le glissement vers les medias et le domaine public décentralise son travail artistique et cette pratique d’écriture journalière lui donne une méthode de travail: la collection et l'archivage de ses idées remplit ses carnets devenant ainsi de véritables bases de données pour des oeuvres qui pourront être réalisées plus tard.

Ses interventions sont souvent liées au déplacement. Le voyage est à la fois une expérience spirituelle (recouvrir ses yeux durant un voyage en Malaisie et se laisser guider par des inconnus), la redéfinition d'un espace avec comme outil de mesure son propre corps, un lieu de rencontre où le hasard est sollicité. Les situations qu'il créé révèlent les liens sociaux possibles qu'il relie personnellement.

La marche est aussi un point de correspondance entre un endroit et sa représentation, comme lorsque Pak Sheung Chuen revisite physiquement les parties non visibles d'une carte dans la pliure des guides touristiques. 

Pak Sheung Chuen joue des équilibres entre plusieurs systèmes de pensée (les traditions conceptuelles occidentale et asiatique), différents territoires (public et privé) entre l'espace d'exposition et la vraie vie (comme lorsqu'il raccompagne les visiteurs d'une biennale chez eux).

Pour répondre à l'invitation que nous lui avons faite, Pak Sheung Chuen propose de prolonger cette chaine humaine. Il reprend ses notes, toutes écrites en 2012, qu'il déploie dans l'espace Level One à la manière d'un parcours labyrinthique. 

Cette installation témoigne de l'importance de l'écriture chez l'artiste et de la place faite à l'interprétation du spectateur. Celui ci s'approprie le texte, le White Cube devient une boite méditative. Les colonnes du journal se transforment en expérience physique et mentale.

Parallèlement, Pak Sheung Chuen rencontre chaque jour une personne avec laquelle il demande de se remémorer des souvenirs. Leur échange produit une performance, une oeuvre, une nouvelle idée. Le résultat sera documenté et présenté lors de l'exposition.

"27.05.2014 -09.06.2014 sont les dates de mon séjour à Paris. J'ai extrait le contenu de mes Notes L écrites de la même période il y a deux ans pour m'en servir comme matériel de création cette fois. Axe principal de mon travail, les Notes L regroupent des idées qui me passent par la tête quand je suis dans un état de quiétude dans la vie quotidienne. Ces idées peuvent être transformées en actions pour changer le monde, néanmoins, le fait qu'elles existent en moi m'a déjà changé. Pour cette exposition, je rends publiques les Notes L du 27.05.2012-09.06.2012 et en même temps, je choisis chaque jour une idée et invite un Parisien à collaborer avec moi. Ils vont échanger avec moi leur mémoire de ce jour. Le corps principal de l'œuvre est une installation textuelle, en parallèle seront exposées les œuvres que je réalise moi-même ou avec la participation du public lors de mon séjour à Paris, y compris les Notes L que j'écris pendant les quatorze jours à Paris."

A travers le voyage et sa résidence à Paris, ce projet articule deux cultures et le présent revitalise les idées du passé. Si l'origine du processus de création est individuelle l'aspiration du travail est collective. A partir de gestes infimes, il recrée des relations avec le reste du monde et réactive un réseau humain. Son travail demeure dans cette zone indéterminée et poreuse entre intimité et communauté.

Pak Sheung Chuen est né en 1977 à Fujian (Chine); il vit depuis sa petite enfance à Hong Kong.