Les témoins

Avec Radenko Milak, Qingmei Yao, Mazaccio & Drowilal, Enrique Ramirez
Exposition
Arts plastiques
Pavillon Blanc Henri Molina Médiathèque | Centre d’art de Colomiers Colomiers
Exposition Les Témoins, vue d'exposition Randenko Milak

Quels rapports les formes poétiques entretiennent-elles avec le politique ? Au début de ce siècle, certains voyaient dans les postures documentaires un nouvel art politique. Sans délaisser cette question, on croise aujourd’hui des œuvres dont l’engagement passe par la fiction ou la restitution subjective des images médiatiques. L’exposition fait se rencontrer des formes issues de personnalités et d’horizons distincts : un artiste bosniaque, une chinoise formée en France, un duo de photographes français, un artiste d'origine chilienne. Leurs gestes artistiques n'ont pas tous la prétention d'affirmer un parti pris. Ils sont tantôt provocateurs, tantôt distants du sujet, ou énoncent encore la simple connaissance d'un fait. Mais ces gestes laissent derrière eux des questions : l'art a-t-il une vocation politique ? Quelles sont les formes politiques de l'art ? Ici, le témoignage et l’action sont étroitement liés dans une présence des artistes et des œuvres au monde.

QINGMEI YAO - http://sunshinemaya.wix.com/yaoqingmeiwork

Chinoise née en 1982 et résidant actuellement en France, récemment diplômée de la Villa Arson à Nice, elle a reçu en 2014 le prix spécial du jury au Salon de Montrouge. Elle présente  à Colomiers  deux nouvelles réalisations, coproduites avec le Palais de Tokyo où elle exposera du 12 décembre 2014 au 11 janvier 2015 dans le cadre de la programmation des Modules de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent. La première installation vidéo s’intitule Sculpter un billet de 100 euros, elle est issue d’une performance ou l’artiste se filme dans des contextes où elle modèle un billet de 100 euros entre ses doigts, aux Champs Elysées et dans des quartiers défavorisés, avant de vendre ce billet lors d’une vente aux enchères. Dans la seconde installation intitulée « professeur YAO », l’artiste se grime en professeur spécialiste de l’idéogramme chinois antique pour faire le lien entre le symbole de la faucille et du marteau avec un San Zu Ding, un pot rituel en terre cuite, portant un motif ressemblant mystérieusement au symbole du communisme. « J’ai une approche de l’art qui est politique, sociale et engagée explique-t-elle. Mes préoccupations tournent autour de la mise en forme d’un questionnement politique, au travers des performances, au moyen de la vidéo, la photographie, et l’écriture. Je recherche une forme à la fois burlesque, poétique et critique, où la performance est prépondérante (…). Particulièrement intéressée par le communisme, à la fois “embarrassant” et rejeté par la société capitaliste-consommatrice, je me glisse dans la peau de personnages idéalistes, obstinés, parodiques mais tristement sérieux. Je m’investis actuellement dans une forme spectaculaire, j’intègre des éléments venant du cinéma, du théâtre et la danse contemporaine: personnage costumé, scénario écrit, mise en scène, décors peints, musique “live”... Je porte une attention particulière à la manière dont les gestes métaphoriques et symboliques prennent ou perdent leur pouvoir, sont détournés, déplacés, décontextualisés »

Professeur Yao – installation, conférence performance, production 2013-2014. Les œuvres Professeur Yao et Sculpter un billet de 100 euros sont coproduites par Le Pavillon Blanc et Le Palais de Tokyo dans le cadre des Modules - Fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent

RADENKO MILAK (BOSNIE) - http://www.duplex100m2.com/html/18artists/artists.html / http://radenko-milak.blogspot.fr/

Résidant en Bosnie Herzégovine à Travnik, né en 1980, Radenko Milak est diplômé de l’université de Banja Luka et de la Faculté des beaux-arts de Belgrade. Son travail est montré en France depuis 2 ans par Pierre Courtin, de la galerie Duplex 100m2 installée à, Sarajevo. Peinte et aquarelliste, ses sujets sont issus des médias, du cinéma, de l’histoire. Par des motifs simples des traits de pinceaux, ses images deviennent les signes du temps, oscillant sans prendre parti entre le témoignage d’un passé encore frais et d’un présent médiatique, rapprochant les horreurs de l’histoire de celles de la fiction.

Il poursuite à Colomiers un projet intitulé So close and yet so far initié au Centre d’art de Mulhouse, la Kunsthalle, constitué d’aquarelles en noir et blanc. A la manière d’un archéologiste, il entreprend de révéler la matière cachée des images survivantes du passé : « Si près et déjà si loin raconte des histoires qui ont échoué  ou qui ont été éloignées de leur ambition d’origine. Les travaux que je présenterai contiennent des suggestions d’échec  et de vanité. Mais toute l’histoire est à la fois faite de prophéties et de tragédies ; le temps suit généralement son cours et le recommencement est la plus belle sortie possible. »

ENRIQUE RAMIREZ

« Les films d’Enrique Ramírez (né en 1979, vit et travaille à Paris et au Chili) ont souvent la mer pour décor. Ils nous parlent de voyages, d’échanges entre les peuples, et abordent des questions politiques et sociales comme l’émigration (Horizon, Cruzar un muro), ou le développement du commerce maritime dans une économie mondialisée (Océan). L’autre thème récurrent de son travail, c’est l’histoire du Chili et, en particulier, la dictature de Pinochet. Il l’évoque dans Brises, à travers les souvenirs de son enfance. Quoique basés sur des faits réels, ses films ne sont ni des documentaires ni des récits fictionnels. Les longs plans-séquences, les textes poétiques en voix off, les musiques peu contrastées, tout concourt à créer une atmosphère à la fois onirique et visionnaire. ». Extrait du texte de présentation de Los Durmientes au Palais de Tokyo, 2014 www.palaisdetokyo.com

Enrique Ramirez présente la vidéo intitulée Bell UH-1D Iroquois, du nom des hélicoptères avec lesquels le régime de Pinochet faisait disparaitre ses opposants en les jetant à la mer.

MAZACCIO & DROWILAL (FRANCE) - http://welivehere.eu/

Elise Mazac, diplômée en 2013 de l’école des beaux-arts de Paris avec les félicitations du Jury, et Robert Drowilal, formé à l’école d’art de Nantes et à l’ECAL de Lausanne, sont photographes et forment le duo Mazaccio & Drowilal, installé à Villefranche du Rouergue, en Midi Pyrénées. Ils préparent en 2014 et 2015 un projet intitulé Antépisode qui les conduira aux Etats Unis sur la route des auteurs de l’économie numérique, celle qui représente aujourd’hui le capitalisme le plus impérial, le contrôle et la manipulation des esprits. Ils réaliseront à partir de ce déplacement un travail documentaire tordu par la fiction, avec le portrait d’un entrepreneur et une installation en forme d’allégorie du monde du travail dans la Silicon Valley, invitant à réfléchir : « en tant qu’artistes photographes et iconographes, notre chaine de production est presque intégralement bouleversée par le numérique. Nous faisons des repérages et des recherches iconographiques avec Google Images et Street View, nous traitons nos fichiers avec des logiciels Adobe installés sur nos PC Microsoft Windows, nous publions des livres de photo sur HP MagCloud, que nous payons avec Paypal, et enfin, nous diffusons et partageons en partie nos contenus sur les réseaux sociaux comme Twitter, Facebook ou Tumblr. Le point commun de toutes ces entreprises : elles sont américaines et ont émergé dans le territoire restreint de la Silicon Valley. De par la large diffusion de leurs services et le très grand nombre d’usagers, ces compagnies participent au soft power américain: la puissance douce, la capacité d’influencer les comportements, de rayonner, et d’influer sur les relations internationales. Nous avons choisi de nous intéresser à la matérialité de ces lieux physiques dans lesquels sont nées ces lignes de codes qui ont redessiné notre monde, aux personnes qui y travaillent et à leur formation. »

Commissaires d'exposition

Partenaires

Remerciement aux galeries Duplex100m2 (Sarajevo), Michel Rein (Paris), et à M. Webre.

Coproduction des œuvres de Qingmei Yao : Le Palais de Tokyo – Les Modules – Fondation Pierre Berger – Yves Saint-Laurent.

Mazzacio et Drowilal ont bénéficié pour leur projet « Antépisode » du soutien de la DRAC Midi-Pyrénées et des services culturels de l’ambassade des États-Unis.

Adresse

Pavillon Blanc Henri Molina Médiathèque | Centre d’art de Colomiers 1 place Alex Raymond 31770 Colomiers France

Comment s'y rendre

Bus Tisséo :

Ligne 21 – arrêt Lauragais – Pavillon Blanc

TAD 118 – arrêt montel

Linéo 2 - arrêt Pavillon Blanc

Lignes 150 et 32 – arrêt Pavillon Blanc

Train ligne C :

Depuis gare des Arènes Toulouse : arrêt Colomiers. Tarif Tisseo

Voiture :

N124 sortie 4, parking gratuit de 190 places, place Alex Raymond face à la Mairie

Dernière mise à jour le 3 mai 2021