les murs d'une maison - demeure en peinture
Stéphane Bordarier, peintures sur toile, 2004, ph. Laurent Lecat
Depuis trente années, la maison Cantoisel est devenue un lieu pour la peinture. La passion des hôtes de la maison Cantoisel demeure, ce qui pourrait justifier le titre inscrit sur les murs par deux cent trente artistes : « les murs d’une maison – demeure en peinture. » En cette année 2011, il est fait appel à des artistes pour dire encore quelque chose de l’histoire qui se fait, et se joue ici dans l’intimité d’un lieu de vie où les objets, les fauteuils, l’horloge sur ses hautes pattes, nous tiennent à bonne distance des peintures premières. Il reste encore aujourd’hui tant de chemins pour la peinture : mur, fresque, toile, vitre, des œuvres qui se livrent à l’espace. Il y a, nous dit Pierre Wat, une peinture silencieuse, qui n’est pas peinture muette, mais peinture qui nous parle en peinture, de peinture...
Complément d'information
Tantôt les œuvres des artistes présentés ne dialoguent qu’avec les pièces qui les hébergent et où elles sont seules à envahir l’espace, c’est le cas de Claude Rutault dans Fenêtre aveugle, sur la façade de la maison, de Bruno Rousselot dans l’Entrée, de Christian Bonnefoi dans Le Fonds du couloir, dans la Chambre au- dessus de la rivière et dans la Vitrine, de Sylvie Turpin à l’Entrée de la Bibliothèque et dans la Chambre obscure, de Chantal Morillon dans la Bibliothèque, de Janos Ber dans la Chambre claire, de Vincent Barré sur le Pavillon de la terrasse, de Claudie Laks sur le muret de la terrasse et de Sabien Witteman dans le Pavillon sur la terrasse. Tantôt les œuvres dialoguent entre elles comme celles de Anne Tastemin et Alexandre Hollan dans le Petit Salon, celles de Bruno Rousselot, Claude Rutault, Véronique Joumard et Stéphane Bordarier dans le Grand Salon, celles de Christophe Cuzin et de Claude Rutault dans l’escalier, celles de Daniel Buren, de Bruno Rousselot et de Joseline Gelot dans le Grenier à l’horloge, celles de Daniel Brandely et de Samuel Mathieu dans la Chambre aux archives, celles de Rémy de la Garanderie et de Patrice Ferrasse dans les Caves.
Ces dialogues éclairent toujours la lecture des œuvres et ouvrent à leur sens, c’est la magie du lieu et de ses accrochages, la relation entre une très fine sensibilité aux œuvres et une très délicate idée de leur appropriation.
J.-Ph. Vienne, mai 2011