lefevre jean claude rutault
Le peintre agit dans l’espace, l’écrivain dans le temps Peter Handke [1]
Dans ses écrits, Claude Rutault insiste sur le fait que l’écriture fait partie de son activité créatrice, et que cette activité comporte une pratique théorique. En 1973, en peignant une petite toile sur châssis de la même couleur que le mur, il inaugure une démarche artistique radicale qui affirme la possibilité d’une peinture écrite. Si de 1973 à l’an 2000, Claude Rutault n’a pas cessé d’écrire de nouvelles définitions/méthodes, depuis quelques années, il a entrepris de repeindre, à la peinture blanche ou grise, plusieurs centaines d’œuvres sur papier réalisées entre 1958 et 1974. Ces dernières sont documentées et intégrées dans la réalisation des définitions/méthodes.
Chez Lefevre Jean Claude, l’écriture tient également une place de « premier ordre » . « Depuis la fin des années 1970, il tient un inventaire minutieux de son activité artistique. Ce récit est fait de notations quasi quotidiennes, incessamment reprises, et se décline sous différentes formes, de l’affichage des Tableaux parisiens aux Lectures expositions » [2].
Les deux artistes ont déjà exposé à Dijon [3]. En réponse à l’invitation que nous leur avons faite, ils proposent de croiser leur travail. Lefevre Jean Claude a sélectionné quelques unes de ses archives et Claude Rutault présentera dix œuvres sur papier anciennement datées de 1972 et repeintes pour l’occasion selon la d/m 208 bis « repeindre » . Les archives, notations et commentaires de l’un joueront avec les peintures de l’autre dans un espace temps écrit et documenté.