Le Temps des Cerises

Gérard Tisserand ne se contente pas d'affirmer son "droit à montrer" il le fait ! Mais dans ce jeu de miroir, du regard et de son double, il manquait une dimension d'épure, celle où l'esprit et le corps communiquent et communient dans la liberté de la nature. Ce sera avec la superbe série des fougères à travers laquelle Gérard Tisserand crée une véritable symphonie de verts sur le thème "temps des cerises" un chant (champ) d'amour au paradis terrestre... Bien que le maillage d'une clôture métallique profile déjà sa menace humaine sur le jeu d'innocence. Également présente dans l'exposition, une série de portraits pièges au moment de leur métamorphose en choux fleur "les technoclaques". Et si les choux peuvent être pommés, les tableaux jouent clairement d'ironie par fraternité envers tous les paumés bernés par l'image amicale que tentent de populariser les banques et autres gardes chiourmes d'une société bien organisée. On l'aura compris, jamais Gérard Tisserand n'aura cherché à caresser, dans le bon sens du poil, la fourrure du pouvoir. Il est, et il est seulement sa peinture, et sa peinture est lui. Rien de plus, rien de moins que cette exigence. Sa présence au festival des Gastronomades, il l'aurait appréciée, mieux, il l'aurait revendiquée. Histoire de défendre les valeurs que sont les plaisirs de la gastronomie, du "bon manger" comme il nous aurait dit.