Le Souvenir des étendues

Exposition
Arts plastiques
Espace Culturel Européen

A l’occasion du trentième anniversaire de leur création, les Fonds Régionaux d’Art
Contemporain ont souhaité organiser durant tout l’été 2013 une série d’expositions dans
leurs régions respectives. Le FRAC Auvergne propose ainsi cinq expositions qui présentent
plus de 80 oeuvres de sa collection.
Pour l’Espace Culturel Européen du Monastier sur Gazeille, l’exposition Le Souvenir des
étendues propose une thématique qui renvoie à la notion d’étendue dans son sens le plus large,
allant de la représentation du paysage au souvenir des étendues (picturales, photographiques,
littéraires...) qui souvent sont sources de création pour les artistes.
Le premier paysage de la peinture occidentale apparaît en 1518 avec Albrecht Altdorfer et son
Paysage avec passerelle. Avant lui, Albrecht Dürer avait déjà réalisé des paysages à l’aquarelle
et à la gouache sur papier, sans toutefois oser les exécuter sur panneau de bois. Il faudra
cependant attendre la seconde moitié du 16e siècle pour que le paysage soit reconnu comme
genre à part entière par les artistes occidentaux. Aussi étrange que cela puisse paraître,
personne avant Altdorfer n’avait produit en Occident de peinture dont le sujet soit un paysage,
un paysage pour lui-même, sans portée symbolique, sans autre signification que celle de
l’étendue de nature qu’il donne à voir. On sait combien le paysage est devenu depuis l’un des
genres majeurs de l’histoire de l’art, à tel point que certaines représentations sont devenues
des référents définitivement ancrés dans l’imaginaire collectif. Pour prendre un exemple
caractéristique, lorsqu’au début du 19e siècle Caspar David Friedrich représente une nature
tumultueuse, chargée et romantique, il prend appui sur une réalité observée à l’occasion de
ses promenades dans les montagnes des Monts Métallifères près de Dresde. Mais ses oeuvres
vont devenir pour leurs spectateurs l’archétype même du paysage romantique, à tel point que
l’observation d’un paysage tumultueux, chargé et romantique est devenue une expérience
qui, pour beaucoup, fait surgir automatiquement le souvenir des peintures de Caspar David
Friedrich. Le paysage de Friedrich est devenu un archétype que les millions de spectateurs
de ses oeuvres vont ensuite faire évoluer de manière intime, jusqu’à en faire le calque d’une
réalité qui devient cette réalité à part entière.
Le titre de cette exposition est une manière d’annoncer qu’un paysage n’est jamais une simple
image, que lorsque nous contemplons une étendue, nous nous y projetons, nous en ouvrons
le sens en y injectant affects, poésie, sentiments, souvenirs, attentes. Le peintre belge Luc
Tuymans affirmait dans un entretien que lorsque nous allons voir la mer, ce n’est pas la mer
que nous cherchons : ce que nous cherchons consiste à tenter de recomposer avec le paysage
maritime notre représentation intime de la mer...

Tarifs :

entrée libre

Commissaires d'exposition

Autres artistes présentés

Andreas Eriksson
Raoul de Keyser
Eugène Leroy

Horaires

Du mardi au samedi de 14 h 30 à 17 h 30 Sur rendez-vous en dehors de ces horaires

Adresse

Espace Culturel Européen Place du Couvent France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022