Le Monde pour horizon
Ella Maillart (1903-1997) a vécu selon son goût de la différence incarnant cette nouvelle génération de femmes indépendantes qui deviennent, dans les années trente, photographes, écrivains et journalistes.
Douée d’une énergie extraordinaire et d’une inépuisable curiosité, elle a su donner des réponses humaines et personnelles à ses révoltes face aux préjugés et à l’exclusion. Après des rêves de mer, elle entreprend en 1930 un premier voyage terrestre à Moscou, qui la met définitivement sur la longue route de l’Orient et décide de sa carrière d’écrivain et de photographe. Lorsqu’on jette un regard rétrospectif sur la vie d’Ella Maillart, rien ne semble être dû au hasard : son premier voyage est financé par la veuve de Jack London ; elle fait ses premières photographies avec des morceaux de pellicule donnés par le grand cinéaste soviétique Vsevolod Poudovkine ; son premier Leica lui est offert par le Docteur Leitz en personne, impressionné par les photographies qu’elle ramenait du Turkestan russe...
Elle pratiqua toute sa vie une photographie libre et mobile, caractérisée par une esthétique sobre, immédiate, qui laisse à l’esprit sa liberté et au regard son acuité. Si ses photographies ont souvent un caractère ethnologique, elles ne donnent jamais l’impression d’avoir été volées et témoignent d’une certaine forme d’échange et d’un sentiment de respect, qui constituent une grande part de leur beauté. Au-delà de la nostalgie obligée des sujets, ses photographies touchent à l’essence de l’être humain et illustrent l’intérêt incontournable qu’elle a toujours eu pour les autres.
Tarifs :
Entrée libre