Le mécanicien roi
C’est un roi bicéphale que propose cette exposition en réunissant deux artistes ayant en commun de s’approprier un vocabulaire de formes procédant du domaine de la mécanique et de l’univers des sciences en techniques.
Poulies, engrenages, ailettes de dissipateur, bobines, paraboles de radiotélescopes, engrenages, ou isolateurs de pylônes que l’on retrouve chez l’un ou l’autre si ce n’est chez les deux fournissent un abécédaire formel à partir duquel les deux artistes créent leurs sculptures. Ces éléments machiniques souvent reconnaissables, ou que l’on peut imaginer appartenir à des dispositifs de production industriels, voire militaires, sont extraits de leur contexte pour en révéler le potentiel sculptural. Ainsi affranchis des contraintes techniques, Félix Pinquier et Maxime Thoreau réinvestissent ce langage formel - initialement pensé par des ingénieurs en réponse à des enjeux de production- pour, par isolation, recombinaison, changements d’échelle et de matériaux, les rapatrier dans le domaine de la sculpture, mais aussi du dessin pour le premier.
Ce qui rend particulièrement intéressant le travail de ces deux artistes, c’est qu’à une recherche formelle, où dominent la géométrie et la rigueur, ils allient un imaginaire fort dans lequel le visiteur s’engouffre facilement. Oscillant entre abstraction géométrique et art minimal, les deux artistes tirent avantage de ce vocabulaire fortement géométrique issu des univers techniques qui se prête particulièrement bien au domaine de la sculpture pour créer de la volumétrie.