Le Corbusier, le jeu du dessin

En regard de son activité d'architecte et de ses travaux de théoricien, d'homme de lettres et de peintre, la production graphique de Le Corbusier est demeurée plutôt secrète. Or, la valeur esthétique, historique et scientifique de ce corpus, la variété des thèmes, des techniques et des langages stylistiques explorés en font un ensemble d'une richesse exceptionnelle dans l'histoire de l'art du XXe siècle.  

L’exposition dévoile, au fil des périodes de l’œuvre – qui s’étend sur six décennies –, une production particulièrement foisonnante et diversifiée.  

La section d’introduction faisant référence aux voyages initiatiques de l’architecte, présente une série d’aquarelles faites au fil des étapes déterminantes de ses périples. La seconde section montre le dessin comme outil d’élaboration d’un langage esthétique, le Purisme, avec la mise au point d’une méthode sérielle et l’exploitation quasi exclusive du crayon graphite, au trait rigoureux et incisif. La troisième section illustre le renouvellement radical d’une esthétique, dans des compositions où les formes organiques (coquillage, racine, os, écorce…) font intrusion dans des natures mortes aux objets distordus et où l’artiste explore le rapport dialectique du dessin et de la couleur. Une quatrième section est consacrée au thème féminin, majeur dans l’œuvre et décliné en de multiples études où sont exploitées nombre techniques (pointe d’argent, crayon de couleur, pastel, craie grasse, gouache, encre de couleur…), pour traduire les formes généreuses de nus sculpturaux. Dans la cinquième section est esquissée la notion de synthèse des arts, chère à Le Corbusier, par des dessins inspirant peintures, lithographies, projets de sculptures, de tapisseries, avec notamment les compositions des années cinquante où l’artiste s’autorise à évoquer des sujets picassiens. Enfin, une section conclusive aborde les thèmes hédonistes de la dernière décennie (la rêverie, le farniente, l’amour, la musique, la villégiature à Cap Martin…).

L’exposition est organisée par le musée Picasso, Antibes, avec le soutien de la Fondation Le Corbusier, et en partenariat avec le Kunstmuseum Pablo Picasso, Münster.

Conseiller scientifique : Danièle Pauly