Lancement des résidences

Neïl Beloufa et Stéphanie Vidal
Conférence
Arts plastiques
Maison populaire Montreuil

Ronde de nuit
Anne-Charlotte Finel et Marie Sommer, 2016, vidéo HD, couleurs, 5’17’’, musique de Luc Kheradmand, courtesy des artistes et de la galerie Jousse Entreprise, Paris.

Artiste invité par Stéphanie Vidal, commissaire en résidence dans le cadre de l’exposition du centre d’art « En fuyant, ils cherchent une arme ».

La ville de Montreuil accueille sur son territoire de nombreux artistes dont Neïl Beloufa, qui sera en résidence à la Maison Populaire en 2018. Le succès qu’il connaît actuellement l’a mis au mis au cœur des enjeux questionnés par le cycle d’expositions déployé au long de l’année dans le Centre d’Art à savoir : comment résister quand le monde nous absorbe même lorsque l’on déborde ?

À travers sa pratique plastique et cinématographique, Neïl Beloufa met en scène les excès et les paradoxes d’un modèle sociétal majoritaire et globalisé, source de dissonances cognitives pour ceux qui y sont assujettis. Réponses au système, ses œuvres férocement drôles et désinvoltes sont elles-mêmes systémiques ; mêlant généralement installation et vidéo, elles sont l’aboutissement d’une méthode rigoureusement appliquée jusqu’à l’épuisement du sens. L’artiste pose le cadre pour que soit jouée la grande farce à laquelle on participe. Son singulier théâtre déployant une esthétique du rebut génère l’inconfort ; il fait apparaître les masques, qu’ils soient postures attendues ou expressions vides comme "développement durable". En invitant autrui à contribuer à ses oeuvres, l’artiste, en pleine lumière, s’efface sous les récits construits par d’autres et nous invite à nous demander qui se joue de qui, et qui est pris, sans forcément s’en rendre compte, dans le rêve d’un autre.

Dans le cadre de la résidence curatoriale de Stéphanie Vidal à la Maison Populaire, le travail de Neïl Beloufa sera présenté dans les trois expositions prévues pour l’année 2018 ; et ce à travers la monstration de deux œuvres existantes et d’une création. Les œuvres choisies pour les deux premiers volets, en plus de la façon dont elles renseignent les thématiques explorées, ont vocation d’amener les publics à découvrir des formes récurrentes dans le travail de l’artiste, telles que la captation des corps et la production de récit, l’installation tangible et la réalisation de films. Cette recherche de connivence avec les publics est importante car l’œuvre en devenir, présentée en Septembre 2018 lors du dernier volet, tend vers la réalisation d’un projet en complicité avec des habitants de Montreuil.

« Ce qui m’intéresse dans cette collaboration avec la Maison Populaire, c’est qu’elle prend à rebours les logiques dans lesquelles les pratiques contemporaines s’inscrivent. Nous sommes voisins. Mon atelier est à Montreuil. Pour une fois, au lieu de participer à une globalisation des productions artistiques, à une exportation d’un art lié à son identité ou à la promotion d’un exotisme quelconque dans les centres culturels mondiaux, ce projet propose un circuit court et local ; je ne sais pas si j’y adhère mais c’est super d’essayer. Il s’agira donc de produire à partir d’ici, avec des intervenants du territoire et de le montrer au même endroit. C’est une proposition forcément plus risquée, car elle n’est protégée ni par le temps ni par la distance, et, elle est politiquement particulière car elle fait écho à des problématiques de société plus qu’actuelles. Le jeu sera d’autant plus intéressant que l’imagerie d’une ville de la petite couronne se réfère soit à son histoire, soit se déploie en opposition à celle de la capitale qu’elle entoure. En pleine construction d’un Grand Paris, il est amusant de tenter de penser Montreuil en ville autonome et d’en produire les images, comme si leur existence pouvait offrir à la ville un potentiel d’autonomie. » Neïl Beloufa

Commissaires d'exposition

Artistes

Horaires

19h

Adresse

Maison populaire 9 bis rue Dombasle 93100 Montreuil France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022