La Rose de Jéricho
Plante nomade du désert, la Rose de Jéricho erre au gré du vent, recroquevillée sur elle-même, à la recherche d’un point d’eau. C’est alors qu’elle prend racine puis s’ouvre jusqu’à ce que le vent ne vienne lui insuffler la promesse d’un nouveau voyage.
Fascinée par cette plante mystique, Aurélia Zahedi s’engage dans une captivante investigation à la recherche de la rose de Jéricho, nom vernaculaire aujourd’hui porté par trois végétaux différents, disséminés à travers le monde. N’ayant pu déterminer quel serait, parmi ces trois spécimens, la véritable Rose de Jéricho, l’artiste entreprend de la réinventer et invite Marie Rue – docteure en agronomie, spécialiste des relations sols/plantes – à venir imaginer avec elle cette rose, à Jéricho même, en Palestine.De cette enquête de terrain, l’artiste conçoit un ensemble d’œuvres qui permet l’éclosion d’une nouvelle rose fantasmée, d’autant plus mystérieuse qu’elle aura été nourrie de légendes bédouines et spéculations scientifiques.
Passées entre les mains expertes des femmes mosaïstes de Jéricho, des pierres du désert figurent les ramifications de la Rose de Jéricho, à moins qu’il ne s’agisse d’une chimère apte à égarer l’œil dans les méandres des dunes de sable. Un herbier rassemble une quinzaine de végétaux glanés sur les ruines de l’ancien cimetière musulman de Jéricho et tente, par affinité morphologique, de définir l’apparence hypothétique de la Rose. Et l’on mesure alors toute la complexité de cette quête de la Rose de Jéricho qui, comme soumise à la main de Tantale, se dérobe un peu plus dès lors qu’on entreprend de l’atteindre. Sans doute est-ce là la magie de cette plante que de s’épanouir sur les limons qui ornent les rives de l’imagination.
Complément d'information
Rendez-vous : samedi 30 novembre à 17h
« Sur la Rose de Jéricho » avec Aurélia Zahedi et Marie Rue
Conférence, restitution des recherches
Maison Jacques Tati – Allée de la Bouvêche, Orsay
Entrée libre