La Perle
Philippe Perrot, Les petits pois, 1994
Courtesy de l'artiste et Art : Concept, Paris
Communiqué de presse
La Perle
Du 16 décembre au 4 février 2016, Art : Concept a le plaisir de présenter La Perle, une exposition de groupe qui rassemblera les travaux de Balthus (Balthasar Klossowski de Rola 1908, Paris - 2001, Rossinière), Ulla von Brandenburg (1974, Karlsruhe), Eugene von Bruenchenhein (1910, Marinette/Wisconsin – 1983, Milwaukee/ Wisconsin), Sanya Kantarovsky (1982, Moscou), Pierre Klossowski (1905-2001, Paris) et Philippe Perrot (1967- 2015, Paris). En dépit de la diversité des médiums utilisés, des pratiques et langages respectifs, les œuvres réunies ici explorent, questionnent et dissèquent les rapports familiaux et la connaissance que l’on peut en avoir.
De manière légère ou troublante, subtile ou brutale, chacune de ces oeuvres vient révéler quelque chose du tenu pour familier, de l’intime et du caché. La dimension sexuelle est y inévitablement omniprésente; pleinement assumée dans les clichés d’Eugene von Bruenchenhein, en apparence naïve dans les toiles de Sanya Kantarovsky. Mais constituant moins le sujet de l’exposition que le noeud qui cristallise fantasmes et tabous, elle passe au second plan. Il s’agit avant tout d’histoires de famille, de couples et de filiation – en témoigne la réunion des deux frères Klossowski.
Dans les travaux d’Eugene von Bruenchenhein et Pierre Klossowski d’une part, c’est la relation amoureuse qui est au centre. À travers la photographie pour l’un et le dessin pour l’autre, ils mettent en scène de manière suggestive ou érotique leur épouse respective, dévoilant ainsi en partie l’intimité du jeu amoureux. Dans un rapport complètement différent à l’intime, les toiles de Philippe Perrot convoquent non pas les membres de sa propre famille, mais les figures familiales et ce qu’elles représentent, offrant des représentations crues, souvent violentes, des non-dits, des refoulés et des secrets les plus obscures. La dimension autobiographique s’estompe un peu plus dans le travail d’Ulla von Brandenburg qui aborde davantage la famille sous l’angle de ses rituels et des rôles que chacun y joue. C’est le cas de son film Chorspiel (2010) qui matérialise, dans une esthétique très théâtrale, l’irruption d’un élément étranger (l’arrivée d’un voyageur) bousculant l’organisation et le mode de relation d’un groupe familial.
Au delà de la sphère privée - et si l’on admet une définition de la famille comme micro société - les artistes regroupés ici nous révèlent quelque chose d’universel sur les mécanismes opérant et définissant les rôles multiples que nous endossons.
By Julia Mossé
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English version
From the 16th December to the 4th February 2016, Art : Concept will present La Perle, a group exhibition featuring works by Balthus (Balthasar Klossowski de Rola, 1908 Paris 1908 – 2001 Rossinière), Ulla von Brandenburg (1974, Karlsruhe), Eugene von Bruenchenhein (1910, Marinette/Wisconsin – 1983 Milwaukee/Wisconsin), Sanya Kantarovsky (1982, Moscow), Pierre Klossowski (1905-2001, Paris) and Philippe Perrot (1967- 2015 Paris). Despite the diversity of mediums employed in their respective practices, the works gathered here explore, dissect and question family relationships and the knowledge that one can have of them.
In a light, disturbing, subtle or brutal way, each of these works reveals something about what we consider familiar, intimate and hidden. The sexual dimension is inevitably omnipresent; fully assumed in the clichés of Eugene von Bruenchenhein, apparently naive in the paintings of Sanya Kantarovsky. But being less the subject of the exhibition than a node that crystallizes fantasies and taboos, it quickly passes to the background. These are, above all, family stories, stories of couples and filiation - evidenced by the presence of the two Klossowski brothers.
In the works of Eugene von Bruenchenhein and Pierre Klossowski on the one hand, it is the love relationship that is at the center. By means of photography for the one and drawing for the other, they stage their respective spouses in suggestive or erotic ways, thus partly revealing the intimacy of the love-game. On the other hand, in a completely different relationship to the intimate, Philippe Perrot’s paintings do not summon the members of his own family, but family figures and what they represent in general, offering raw, often violent, representations of the unspoken, repressed and most obscure secrets. The autobiographical dimension fades yet a little more in the work of Ulla von Brandenburg, who approaches the subject of family more in terms of its rituals and the roles that everyone plays in them. This is the case with her film Chorspiel (2010), which, in a very theatrical and aesthetic manner, materializes the irruption of a foreign element (the arrival of a traveler) disrupting the organization and the relation-mode of a family group.
Beyond the private sphere - and provided that one accepts a definition of family as a micro-society - the artists grouped by this show reveal something universal about the mechanisms operating and defining the multiple roles that we endorse.
Translation Frieda Schumann