LA CREATION

YONA FRIEDMAN
Exposition
Arts plastiques
La synagogue de Delme Delme

Londres, 2006 / Yona Friedman

« Je souhaite présenter à Delme deux « structures irrégulières». Il s’agit de structures conçues pour Être réalisables À l’aide de matériaux simples, par n’importe qui, professionnel ou non. Ces structures sont toujours improvisées, car elles ne peuvent être dessinées ou planifiées ; il est seulement possible d’expliquer leur mode de réalisation. Elles ont été conçues comme des structures pouvant servir dans des bidonvilles pauvres, mais s’envisagent Également comme des œuvres d’art, car elles peuvent être belles. Elles transforment l’espace vécu, en brisant toutes les géométries, coupoles, façades, tours. Mais briser la géométrie ne veut pas dire désordre, et réfère plutôt à une géométrie « autre ». Parce qu’elles sont faciles à réaliser, vous-mêmes, spectateurs, pourriez les essayer chez vous, dans votre maison. » Yona Friedman

Complément d'information

Yona Friedman est tout à la fois architecte, philosophe et artiste. L’architecture de survie, une philosophie de la pauvreté a été éditée en 1978, Utopies réalisables en 1974. L’actualité de ses écrits, plus de trente après, est saisissante ; les idées qu’il développe, ainsi que les méthodes et les outils proposés, résonnent davantage comme une urgence en 2009. En effet, Yona Friedman évoque un monde dont les ressources s’épuisent et la population s’accroît, à l’échelle des villes et des organisations publiques dépasse largement ce qu’il appelle « la taille de groupe critique». Si une organisation dépasse cette taille, la communication et l’efficacité des échanges s’affaiblissent et il devient d’autant plus difficile de faire face aux difficultés : « la seule solution reste celle des petits groupes ». Au modèle des grandes villes et des mégalopoles, Yona Friedman oppose celui des villages urbains, entités réduites À l’intérieur des villes.
Lorsqu’il décrit l’architecture de survie, plus qu’une technique de construction, ce sont des manières de vivre ensemble qu’il propose, permettant aux individus de s’adapter à des situations de crise, qu’elles soient économiques, écologiques ou sanitaires. Par définition, la ville de survie est pauvre et « survivre, c’est renoncer à l’enrichissement ». Le bidonville devient ainsi le modèle par excellence sur lequel Yona Friedman s’appuie pour illustrer cette « philosophie de la pauvreté ».

En 1958, il crée le GEAM (Groupe d’Etude d’Architecture Mobile) à travers lequel il suggère que l’usager pourra modifier l’architecture au gré de ses besoins et de ses désirs. L’architecture mobile est le résultat d’une auto planification de la part des usagers et l’architecte se voit relégué au rôle de simple consultant.

Afin de communiquer le plus clairement et le plus largement possible ses propositions, Yona Friedman compose des bandes dessinées qui illustrent via un système graphique simple, l’ensemble de ses méthodes. Les bandes dessinées sont rassemblées dans des manuels qui sont manipulables et interprétables À l’envie par celui qui les fera siens et les adaptera, comme des recettes de cuisine.

Il n’y a jamais de visée autoritaire chez Yona Friedman, qui considère que l’improvisation et l’irrégularité sont intrinsèques À toute création. L’univers est profondément erratique, à savoir qu’il est impossible de déterminer à l’avance quelle cause engendra quel effet.
Dans cet univers erratique, « les résultats sont moins importants que le cheminement qui y conduit. »

2 Celui qui accepte cette part d’imprévisible et fait du processus le cœur vivant de son travail, est sans doute un artiste en puissance.

1 - in L’architecture de survie, une philosophie de la pauvreté, Éditions de l’Éclat, Paris / Tel-Aviv, 2003
2 - in L’ordre compliqué et autres fragments, Éditions de l’Éclat, Paris / Tel-Aviv, 2008

AUTOUR DE L’EXPOSITION :
RENCONTRE EXCEPTIONNELLE YONA FRIEDMAN / SHIGERU BAN

En 1970, Yona Friedman envoie un projet pour le concours du futur Centre Pompidou à Paris et propose « un musée qui change à chaque exposition». A une demi-heure de Delme, le futur Centre Pompidou Metz sort de terre et sera inauguré au printemps 2010. Son architecte, Shigeru Ban, s’est largement inspiré des théories de Yona Friedman. La rencontre entre ces deux figures majeures de l’architecture semblait tout indiquée. Elle aura lieu à Metz en janvier (date et lieu À confirmer)

Horaires

Mercredi-samedi : 14-18h & dimanche : 11-18h. Entrée libre et gratuite. Visites commentées tous les dimanches à 16h. Le centre d'art sera fermé le 11 novembre et du 21 décembre 2009 au 1er janvier 2010 inclus.

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

La synagogue de Delme 33 rue Poincaré 57590 Delme France

Comment s'y rendre

Delme se trouve à 30 minutes de Nancy et Metz
45 minutes de Luxembourg et Sarrebrück
1h30 de Strasbourg
3h30 de Paris, de Bruxelles et de Bâle


Depuis Nancy : prendre la direction Château-Salins et prendre la D955 direction Metz à Château-Salins
Depuis Metz : prendre la D955, ancienne route de Strasbourg

Dernière mise à jour le 13 octobre 2022