La Collection Daniel Cordier

"Les statues meurent aussi"
Exposition
Arts plastiques
Les Abattoirs Toulouse

Vue de l'exposition © les Abattoirs, photographe : Aloïse Winocq

Cette exposition s’attache à montrer le lien entre le film documentaire Les statues meurent aussi et la collection Daniel Cordier, donnée au musée national d'art moderne - Georges Pompidou (Paris), en dépôt aux Abattoirs depuis l’ouverture en 2000. 

Ancien secrétaire de Jean Moulin pendant la Seconde guerre mondiale, Daniel Cordier (né en 1920), marchand de tableaux et collectionneur, est à l’origine d’une des plus grandes donations d’oeuvres d’art à l’Etat français, dont la grande majorité est en dépôt à Toulouse, aux Abattoirs. 

Les statues meurent aussi est un documentaire français réalisé par Alain Resnais et Chris Marker en 1953. Il s’agit d’une demande du collectif Présence Africaine qui voulait un film traitant de l’art appelé "nègre" depuis le début du siècle. Le documentaire questionne le fait que l’art africain était présenté dans les collections du Musée de l’Homme comme des objets ethnographiques alors que l’art grec était présenté au sein du temple des beaux-arts, le Musée du Louvre. 

En ce début des années 1950 et dans le contexte des guerres de décolonisation (guerre d'Indochine, guerre d’Algérie), il était encore impensable de considérer que les peuples africains pouvaient réaliser de l’art au sens occidental du terme. Resnais et Marker en donnant un sens anticolonial à leur film ont subi dix ans de censure.

Dans cette collection, Daniel Cordier s’est efforcé de mettre en place un principe d’équivalence entre des objets extra-occidentaux et les oeuvres d’art occidentales. En la débutant dans les années 1950, puis en entremêlant l’art de toutes les origines, Il se place en rupture avec la pensée coloniale et rejoint l’appel des surréalistes qui, dès l’entre-deux-guerres, avaient lancé "ne visitez pas l’expo coloniale" et organisé une contre-exposition à l’exposition coloniale de 1931. C’est cette volonté humaniste que l’on retrouve chez Daniel Cordier et dans cet accrochage de sa collection, accompagnée d'oeuvres contemporaines, qui fait écho au titre fondateur de ce film. 

Adresse

Les Abattoirs 76 allée Charles-de-Fitte 31300 Toulouse France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020