La casa de John Doe

JOHN DOE ? Ce qui m’intéresse avec John Doe c’est qu’il est la traduction anglaise de monsieur tout le monde. Transposé en français, John Doe, inconnu au bataillon, est personnalisé, il devient quelqu’un en restant le monsieur tout le monde des origines anglophones, ce qui me semble être le lot du commun de chacun pour peu que l’on se déplace un tant soit peu au-delà de nos propres frontières. On partage cela entre tous, on est à la fois quelqu’un et personne selon le contexte. La question se posera de savoir ce qu’est cette maison de monsieur tout le monde, à la fois partout et nulle part, immatérielle parce que d’abord vue de l’esprit. La casa, mot qui désigne la maison en espagnol, induit un sens distancié par rapport à la maison de langue française. Cela résonne à la fois comme un exotisme et un fantasme, une maison idéale et rêvée, à l’instar de la maison imaginaire que se représentent les deux clochards, père et fils, dans le film Dodes’Kaden d'Akira Kurosawa, soit une fabrication mentale, une pure fiction. Dans La casa de John Doe, il y a cette question posée du lieu où l’on vit et son instabilité fondamentale qui est toujours en contradiction avec les valeurs de la propriété et de l’architecture solide. La casa de J.D., c’est la maison qui ne peut être qu’à ciel ouvert et sans mur, puisque les promoteurs immobiliers ont volé les clés de nos huisseries. Jean-Paul Labro La Casa de John Doe une exposition de Jean-Paul Labro une création pour les Instants Vidéo 2008 (festival numérique et poétique) avec la collaboration artistique de Rasim Biyikli et technique de Guillaume Landron À l'occasion de cette exposition, la compagnie, produit une édition spéciale, Qui est John Doe ?, de sa publication Validé par _______________________________________________