LA BIBLIOTHEQUE DES TRANSFORMATIONS - DE JEAN-BAPTISTE CARON - NOUVEAU FESTIVAL
La Bibliothèque des transformations du Cneai, plateau de jeu, Jean-Baptiste Caron, 2015
Pour la sixième édition du Nouveau Festival, Jean-Baptiste Caron invente un jeu qui établit des correspondances entre une sélection d'éditions du Cneai et des principes divinatoires inspirés du YI King. Ce jeu est le jeu de la médiation. Il fixe l'interprétation à partir d'une oeuvre d'art, un livre extrait de la bibliothèque d'éditions du Cneai, mais parle de la personne qui a tiré la carte, du regardeur plutôt que de l'auteur.
Sur place, l'artiste explique les règles du jeu, orchestre le tirage des cartes et échange sur leurs interprétations avec le public. La médiation artistique s'effectue sous une forme inédite : le critique d'art se transforme en carte à jouer.
La partie se décompose en 3 phases :
1 – le jeu : le spectateur pose une question à laquelle il doit être possible de répondre par oui ou par non (oracle).
2 – l'exposition : par le geste, et le signe
3 – la phase de réception : l'objet livre, le marque page et le mot.
Dispositif :
Un plateau de jeu gravé sur une plaque de zinc, un jeu de 48 cartes + 4 jokers, une ligne de livres de la bibliothèque des transformations du Cneai (indexés et augmentés d'un marquepage).
Jean-Baptiste Caron interroge les lois de la physique et de la mécanique, maniant les extrêmes pour les mettre en tension, s'appuyant sur les notions de pesanteur, d'impesanteur, de densité et de légèreté. Il formule des propositions ténues qui touchent à l'universel et qu'il s'applique à rendre perceptible au moyen d'un vocabulaire de formes simples et poétiques. Il invite le spectateur à s'interroger sur ses perceptions visuelles en repoussant parfois les limites du visible. Il trouble nos certitudes avec des glissements imperceptibles d'un état vers un autre : transformation, évolution, involution, entre-deux ou infra-mince. Jean-Baptiste Caron propose un univers où la moindre faille, le moindre grain de sable nous font glisser vers un ailleurs, associant la pudeur à une forme de retrait, comme si l'artiste faisait un discret pas de côté pour mieux observer le monde et en saisir tous les paramètres. Lui-même se positionne au travers de son art comme un passeur, cherchant en permanence la justesse nécessaire pour nous faire basculer d'une réalité à une autre.
Jean-Baptiste Caron, représenté par la galerie 22,48 mÇ, expose actuellement au sein de l'exposition "Clouds" au Château du Roeulx en Belgique, dans le cadre de Mons capitale européenne de la culture 2015. Dernièrement à l'Eternal Gallery de Tours et au Palais de Tokyo en 2013 pour l'exposition " Meltem".