L' état des choses (Trésors publics / 20 ans des Frac)

communiqué de presse

L’état des choses
Exposition présentée du 28 juin au 12 octobre 2003

Dès les années 60, les Nouveaux Réalistes (Arman, César, Raymond Hains, Daniel Spoerri...) et les artistes du Pop Art (Richard Hamilton, Andy Warhol...) s’intéressent aux objets de consommation de masse afin d’établir une relation directe avec la réalité et les transformations du monde contemporain. Dans le même temps, les artistes du mouvement Fluxus (Robert Filliou, George Brecht, Nam June Paik, Ben Vautier...), reprenant à leur compte l’héritage dadaïste et duchampien, détournent des objets du quotidien pour produire images et jeux de langage « poétiques et politiques ».
Dès les années 70, dans le sillage de l’art conceptuel, Christian Boltanski décide de concevoir une série d’objets intimes, chargés de mémoire. Alors que la « nouvelle sculpture anglaise » (Tony Cragg, Bill Woodrow...) réinvestit, au début des années 80, les formes de l’art minimal et conceptuel en s’intéressant aux rebuts de la société de consommation, les détournements d’un Richard Artschwager, ou plus tard d’un Bertrand Lavier, d’un John Armleder ou d’une Sylvie Fleury sont un moyen de parcourir, sur un mode critique, l’histoire de la sculpture et de la peinture modernistes.
Jeff Koons et Haim Steinbach rejouent, quant à eux, l’idée du ready-made et mettent en avant la valeur économique de l’objet tout en ironisant sur la notion de goût. Dans les années 90, Claude Closky et Richard Fauguet, entre langage et objet, s’approprient et mettent en scène des « choses » anodines, alors que les POF (Prototypes d’objets en fonctionnement) de Fabrice Hybert questionnent les systèmes de production et de diffusion. Si l’objet peut aussi entrer dans un dispositif plus narratif (comme chez Xavier Veilhan ou Carsten Höller), Jean-Luc Moulène nous met face à l’évidence du passage de l’objet au produit.
Gabriel Orozco s’interroge, quant à lui, sur les notions d’artisanat et de produit industrialisé, alors que Paul Mc Carthy, Franck Scurti, l’Atelier Van Lieshout, Swetlana Heger et Plamen Dejanov, parmi d’autres, s’attachent au statut même de l’oeuvre d’art, à sa fonction ainsi qu’aux dispositifs de présentation, afin de repenser l’économie de l’objet et des désirs. Autant de questions que l’exposition du Musée des Beaux-Arts de Nantes aborde avec la présentation de quelque 200 pièces issues des collections des FRAC.


Quelques oeuvres de cette exposition :
- Richard Artschwager, Crate Scultpure, 1995, collection FRAC Limousin
- Marcel Broodthaers, Machine à poèmes, 1965-68, collection FRAC Midi-Pyrénées
- Claude Closky, Les objets en lévitation dans la cuisine, 1996, collection FRAC Haute-Normandie
- Tony Cragg, Palette, 1985, collection FRAC Bourgogne
- Robert Filliou, La Joconde est dans l’escalier, 1969, collection FRAC Champagne-Ardenne
- Paul Mac Carthy, Colonial Tea Cup, 1987, collection FRAC Poitou-Charentes
- Christian Marclay, Extended Phone, 1994, collection FRAC Bourgogne
- Franck Scurti, Mobilis in mobili, 1996, collection FRAC Aquitaine



Musée des Beaux-Arts
Le musée des Beaux-Arts figure parmi les grands musées de France et occupe une place de tout premier plan dans la vie culturelle nantaise. Depuis sa création en 1801, une remarquable politique d'enrichissement a permis de constituer une riche collection allant des primitifs italiens jusqu'aux mouvements artistiques contemporains. Il a su étendre sa réputation au plan international en organisant des expositions-événements : l'Avant-garde russe, Kandinsky, Chaissac, Picasso, Barry Flanagan, Sarkis, Vision machine, Helmut Federle ou très récemment Annette Messager.... Un programme varié d'action culturelle et pédagogique lui a permis de conquérir un large public.

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