Jeffrey SILVERTHORNE

Biographie

Avec un goût prononcé pour la mise en scène, les photographies de Jeffrey Silverthorne exhibent sans concession les corps dans ce qu’ils ont de plus troublant, et universel. Se référant volontiers aux compositions de Rembrandt, Velázquez ou bien encore Goya, l’artiste construit ses scènes comme des tableaux, donnant au genre du portrait (dont il s’est fait une spécialité) une profondeur existentielle, voire mythologique. Des prostituées de Nuevo Laredo (de la série Tex-Mex) aux cadavres de Rhode Island (Morgue Work), la vision échafaudée l’emporte sur l’objectivité documentaire et révèle ses sujets dans toute leur ambivalence. L’érotisme des chairs, fatiguées ou inertes, est mis à distance. On trouve çà et là, au fil des différentes séries, des accessoires insolites, ou encore des collages de clichés et de négatifs qui ajoutent à l’étrangeté des images. Fonctionnant souvent à la manière de vanités, ils introduisent le thème de la mort et de la dégénérescence. Ils ne manquent pas d’introduire, également, de l’onirique. Ces visions de rêves ou de cauchemars, avec le secours d’un flash ou d’une ampoule électrique, jettent un éclairage cru sur les désirs les plus intimes. Ainsi, des séries récentes telles que Suzanna and the Elderset Growing Olderthéâtralisent, sous forme d’autoportraits, la relation de l’artiste à son modèle ainsi que les mécanismes du désir qui l’anime. La sexualité et la mort y affichent leur intemporalité, nourrissant une parabole de la création. Mais l’invraisemblable et le comique sont là, chaque fois, pour distancier la cruauté inhérente à ces images ; et les scènes d’inspiration mythologique ou biblique virent à la farce quand le miracle d’une Annonciation a lieu dans le capharnaüm d’une cuisine.

 

— Antoine Camenen 

 

 

Né à Hawaï en 1946, Jeffrey Silverthorne vit et travaille à Providence, Rhode Island aux États-Unis. Parmi les expositions personnelles récentes de sa prestigieuse carrière internationale de photographe, on peut citer les rétrospectives de la Deichtorhallen de Hambourg en 2016, celles du FoMu d’Anvers 2015, ainsi que celles du Musée Nicéphore Niepce de Chalon-sur-Saône en 2014et de la galerie VU’ aux Rencontres de la photographie d’Arles en 2008. Jeffrey Silverthorne a pris part à de nombreuses expositions collectives, notamment en France à la galerie Suzanne Tarasieve en 2015 et en 2008 à la Bibliothèque nationale et à la Maison d’art Bernard Anthonioz de Nogent-sur-Marne. Jeffrey Silverthorne est membre de L’ahah depuis 2017.

 

Born in Hawaii in 1946, Jeffrey Silverthorne lives and works in Providence, Rhode Island. Recent solo exhibitions of his prestigious international career as a photographer include retrospectives at the Deichtorhallen in Hamburg in 2016, the FoMu in Antwerp in 2015, the Nicéphore Niepce Museum in Chalon-sur-Saône in 2014 and the VU' Gallery at the Rencontres de la photographie d'Arles in 2008. Jeffrey Silverthorne has participated in numerous group exhibitions, notably in France at the Suzanne Tarasieve Gallery in 2015 and in 2008 at the Bibliothèque nationale and the Maison d'art Bernard Anthonioz in Nogent-sur-Marne. Jeffrey Silverthorne is a member artist of L’ahah since 2017.

Source

Centre national des arts plastiques

Dernière mise à jour le 2 mars 2020