Je leur mens. D'après une histoire vraie

Exposition
Arts plastiques
Le Magasin, Centre national d'art contemporain Grenoble

Qu’est-ce qui nous touche, nous irrite, nous fait penser, nous émeut ou nous fait réagir? Qu’est-ce qui stimule le besoin de reconnaître un événement passé ou un individu, une histoire négligée ou passée sous silence, et que l’on considère comme impopulaire? Le fait de rapporter des histoires marginales est-il en soi une forme de résistance?


L’exposition explore l’efficacité de la fiction à relater, re-représenter et reconstituer des expériences traumatiques et des histoires non officielles. Les artistes invités brouillent les frontières entre le réel et le factice par le biais de stratégies de manipulation. Ainsi, ils composent de nouveaux récits à partir d’archives, d’images médiatiques ou de témoignages de guerre et questionnent l’authenticité du médium et de la source. Mais comment discerner ce qui est vrai lorsque l’histoire varie chaque fois qu’elle est narrée? Le fait de relater implique différents niveaux de compréhension, une prise de position et un contrôle du flux de l’histoire altérant ainsi sa construction et sa production de sens. Les oeuvres réunies dans l’exposition seraient-elles les énièmes versions subjectives d’histoires qui viennent s’ajouter à la pléthore de celles dé à produites par les autorités et les médias? Les oeuvres et leurs processus de création révèlent-ils les mensonges et les vérités présumées auxquels nous sommes confrontés presque chaque jour ?


Pour commenter ou transmettre une expérience traumatique telle que la guerre, faut-il en être le rescapé ou en avoir été le témoin ? L’exposition présente une constellation de récits fragmentés qui se réfèrent à des événements historiques tragiques, que ce soit la Seconde Guerre Mondiale, le conflit en Bosnie- Herzégovine ou encore l’état actuel de peur causé par le terrorisme ou le trouble social. Dans la présente exposition, la narration et la fiction comme moyens d’établir une nouvelle relation à l’histoire se déclinent sur trois niveaux : l’écart qui sépare le traumatisme vécu du récit qui en est fait, le nivellement thématique du contenu historique des récits et la pertinence qui accompagne la relecture de ces récits comme outil réflexif qui rappelle l’état de précarité actuel.

L’auditorium du MAGASIN sera transformé en espace d’exposition dans lequel sera présenté une sélection d’oeuvres : le film de Riikka Kuoppala met en valeur les expressions minoritaires que l’histoire officielle a écartées et interroge les effets d’un passé traumatique sur l’identité collective. Agnès Geoffray travaille à partir d’archives et de reportages dont elle confond délibérément l’origine de la source, réitérant ainsi l’ambiguïté entre le simulé et le réel. Les dix flip-books de Bani Abidi relatent la journée d’un écrivain politique à la retraite et soulèvent des enjeux tels que la répression et la liberté d’expression, et interrogent la manière dont on fabrique l’histoire. Élaborée à partir d’un montage de mots prononcés par des présentateurs de journaux télévisés de CNN chaque fois différents, la vidéo d’Omer Fast est une démonstration de l’instabilité de l’information et du langage. Dénonçant l’authenticité et l’autorité des médias, elle interroge notre expérience de l’information, et en particulier du langage de la peur. À travers sa série de fausses bombes, David Ter-Oganyan critique la manière dont les médias utilisent la rhétorique du 11 septembre pour maintenir un climat d’hystérie et de suspicion. À partir de ces peurs et en prouvant que la guerre biologique est inefficace, la performance filmée de Critical Art Ensemble est la reproduction d’une expérience réalisée par l’armée anglaise en 1952 comme tentative d'utiliser une épidémie comme arme. Dans le film de Mladen Miljanovic, les membres d’une équipe de police arrêtent son professeur et le conduisent menotté dans un hôtel de police pour l'interroger. La reconstitution de la violence et la mise en scène de cette arrestation font écho aux années de guerre en Bosnie-Herzégovine et révèlent la capacité de l’art à manipuler la réalité.

Tarifs :

Plein Tarif : 4€ et Tarif réduit : 2,5€

Horaires

Du mercredi au dimanche de 14h à 19h.

Adresse

Le Magasin, Centre national d'art contemporain Site Bouchayer-Viallet 8 Esplanade Andry-Farcy 38000 Grenoble France

Comment s'y rendre

En transport en commun

En Tram : ligne A, arrêt « Berriat Magasin »

En bus : ligne Bus C5, arrêt « Berriat Magasin »

En voiture

Par la rocade A48, puis A480, sortie n°2 « Fontaine Centre »

Stationnements payant : Parking Relais Vallier-Catane & Square des Fusillés

Stationnement gratuit (mais souvent peu disponible) : rues perpendiculaires à la rue Ampère.

Gares et aéroports

Gare : Grenoble centre (à deux arrêts de tram du Magasin CNAC)
Aéroport : Lyon Saint-Exupéry + navette Lyon – Grenoble

Dernière mise à jour le 13 octobre 2022